Nous avons finalement retrouvé le sentier de la victoire samedi à Hamilton. Un premier gain qui fait beaucoup de bien au moral des troupes.

Personnellement, je n'étais pas en uniforme même si j'avais le sentiment que je pouvais aider l'équipe. Les entraîneurs avaient décidé quelques jours auparavant que je ne jouerais pas. Mais dans mon esprit, j'étais convaincu que j'allais jouer. De ne pas jouer a été une surprise et l'équivalent d'un coup de poing en pleine face.

Les entraîneurs voulaient s'assurer que j'aie une semaine complète à l'entraînement avant de me réinsérer dans la formation, mais comme j'avais connu une excellente semaine de pratiques, ils ont hésité avant de me retrancher. J'ai trouvé l'expérience difficile et frustrante. C'était la première fois depuis ma première saison universitaire que j'étais rayé de la formation. J'étais tellement excité de revenir au jeu et j'avais hâte de jouer contre mon ancien coéquipier à l'Université Laval, Phillip Gauthier.

On m'a aussi expliqué que puisqu'il y avait beaucoup de receveurs de passes incommodés par des blessures, on préférait miser sur un receveur de plus dans la formation au cas où. C'est plate mais c'est la réalité du sport professionnel.

La bonne nouvelle est que je vais jouer cette semaine. Je vais évoluer sur les unités spéciales ou comme demi-défensif parce que mon bon ami Étienne Boulay fait du très bon travail au poste de maraudeur. J'ai évolué à ces deux positions au cours de ma carrière universitaire, donc je connais le travail.

Une victoire qui fait du bien

La victoire de 29-20 sur les Tiger-Cats samedi a enlevé beaucoup de pression sur les gars. On se mettait de la pression et on ressentait celle du public. De plus, on constatait que les entraîneurs commençaient à être stressés. Entre nous, il n'y avait toutefois pas de situation de panique mais inconsciemment, tout le monde savait qu'il nous fallait cette victoire.

Le stress est tombé et la motivation sera plus facile maintenant que nous avons un triomphe dans la poche. D'ailleurs, c'est beaucoup plus détendu à l'entraînement quoiqu'en défensive, on s'est fait parler dans le nez parce que nous n'avons pas connu un grand match samedi.

Actuellement, le sentiment de confiance n'est pas le même qu'il était l'an dernier alors qu'on alignait les victoires. La différence est palpable parce que lorsque tu gagnes et que tu domines, il se développe un sentiment de supériorité qui est très particulier. Tu te pointes au stade et tu sais que tu es supérieur et tu n'as qu'à jouer selon ton système et tes capacités, sans en faire trop, pour l'emporter. C'est ce qu'on doit définir comme le momentum. On devient alors intimidant pour l'adversaire.

Dans la défaite, le niveau de confiance change et le doute s'installe. Dans notre cas, il fallait commencer à reconstruire cette intimidation.

Hamilton n'est pas Winnipeg

À Hamilton, nous n'étions pas dans le même état de confiance que par les années passées. Des gens diront que les Tiger-Cats ne sont pas une grosse équipe mais nous aussi, on n'avait pas prouvé grand-chose depuis le début de la campagne. Il fallait se prouver à nous-mêmes avant de le prouver aux autres, que nous pouvions gagner.

Une victoire jeudi contre les Blue Bombers n'aurait pas la même saveur qu'un gain contre Hamilton parce que Winnipeg nous devance par un point au classement. On sait que l'opposition sera plus forte cette semaine parce que les Bombers sont nettement supérieurs à Hamilton.

Il s'agira de notre deuxième match en moins de sept jours. Physiquement, c'est difficile. Joueurs et entraîneurs devront doser les choses au cours des prochains jours. Les entraîneurs doivent éviter de surtaxer les joueurs à l'entraînement alors que les joueurs doivent s'assurer de se reposer pour être fin prêts pour la rencontre. Les joueurs doivent donc, par exemple, éviter d'aller courir le Festival juste pour rire jusqu'aux petites heures de la nuit. Il faut être sérieux et réaliser qu'on n'a pas beaucoup de temps entre les deux matchs et agir en conséquence.

*propos recueillis par RDS.ca