Un test plus corsé contre les Riders
Football mercredi, 4 août 2010. 20:49 mercredi, 11 déc. 2024. 07:36
C'est avec un grand sourire que je vous reviens aujourd'hui pour vous confirmer que je serai de retour sur le terrain pour notre prochain match contre les Roughriders de la Saskatchewan.
J'avais passé des tests la semaine dernière pour mettre à l'épreuve la solidité de ma jambe et les résultats s'étaient avérés positifs. J'avais donc reçu le feu vert des médecins pour retourner à l'entraînement, ce qui représentait la première étape vers un éventuel retour à la compétition.
J'avais participé à un entraînement complet et j'aurais peut-être même pu jouer contre Toronto, mais on aurait pu me reprocher de pousser la note un peu trop. J'ai donc pris cinq jours supplémentaires de "congé". Je n'ai pas chômé, mais je n'ai pas couru à pleine vitesse et c'est seulement cette semaine que j'ai poussé la machine à plein régime. Tout s'est très bien passé et je serai donc en uniforme vendredi après une absence de trois rencontres.
C'est quand même bon, parce qu'au début, on parlait d'une absence possible de six à huit semaines. Évidemment, les médecins préviennent toujours le patient du pire scénario, mais j'ai fait ce qu'il fallait faire pour revenir au jeu le plus rapidement possible et j'ai réussi à le faire en trois semaines. Maintenant, l'idée, c'est de demeurer en santé jusqu'à la fin de la saison!
Pendant mon absence, j'ai été ravi de voir que notre unité défensive a réellement gagné en aplomb à chaque rencontre. On a vraiment connu toutes sortes d'ennuis dans notre premier match et la Saskatchewan nous avait fait payer le prix, mais on s'est améliorés dans tous les matchs qui ont suivi.
Nos problèmes initiaux n'avaient rien de majeur, mais ils créaient des brèches dans notre défensive et nos rivaux réussissaient à les exploiter. Je ne suis pas prêt à dire que notre défensive a connu un début de saison lent, mais j'admets que d'entrée de jeu, on n'a pas montré un visage aussi dominant que la saison précédente. Pourquoi? J'ai ma petite idée là-dessus...
Qu'ont fait les autres formations de la Ligue canadienne pendant la saison morte? Elles ont étudié les façons de faire des Alouettes. Je peux vous le dire, parce que quand les Stampeders nous ont battus en finale de la coupe Grey, on a passé l'hiver à analyser leurs stratégies. Tu veux toujours trouver ce que les équipes championnes ont réussi à faire pour gagner. Alors l'année dernière, les équipes de la LCF ont compris que pour terminer la campagne avec une fiche de 19-3, si on compte les matchs préparatoires, on devait faire quelque chose de bien dans les trois facettes du jeu.
En début de saison, l'ennemi est arrivé avec un plan précis contre nous. Mais on a vraiment travaillé fort sur nos propres erreurs, sans même porter trop d'attention à ce que l'adversaire faisait, et ça a porté fruits. Contre les Lions de la Colombie-Britannique, à la fin de notre premier voyage, on a été solides. On l'a été encore plus à notre premier match à domicile contre les Tiger-Cats de Hamilton. Et la semaine dernière contre les Argonauts de Toronto, on a été complètement dominants.
À mon avis, on n'est pas encore tout à fait où on était en fin de saison l'année dernière, mais si on se compare à la sixième semaine du calendrier 2009, on est définitivement au même niveau, sinon même plus avancés.
Je sais que l'attaque des Argos n'est pas aussi menaçante que celle des Riders et que le test qui nous attend sera plus corsé, mais c'est le fun de revoir la Saskatchewan à ce stade-ci de la saison. On pourra vraiment mesurer notre degré d'amélioration puisque les Riders comptent sur un groupe d'athlètes qui jouent tous sur la même longueur d'onde. Ils sont extrêmement précis dans leur exécution et si tu fais une erreur, ils vont capitaliser. C'est ça, leur grande force.
Vous n'avez certainement pas oublié, chers lecteurs, le déroulement de notre dernier affrontement contre les Roughriders. On avait perdu une avance de 16 points en deuxième demie pour finalement s'incliner en prolongation au terme d'un match complètement fou.
Le football étant un sport très stratégique, c'est évident qu'on a regardé la vidéo de ce match. On a ressorti nos bons coups, nos moins bons et c'est certain que les Riders ont fait la même chose de leur côté. Alors si on aborde la question de cet angle, c'est sûr qu'on a gardé ce match en mémoire. Mais en toute sincérité, pour nous, ce n'est rien d'autre que notre sixième match de la saison. Le match numéro un, il est fini et derrière nous.
Honnêtement, je vous jure qu'il n'est pas question pour nous de venger notre échec du début de saison ou quelque chose du genre. On veut les battre parce qu'ils ont la même fiche que nous, 4-1, et qu'on veut s'établir de nouveau comme la meilleure équipe dans la Ligue canadienne. On veut aussi se servir de ce match pour se situer par rapport à l'équipe qu'on était lors de notre passage à Regina. Jusqu'à quel point s'est-on vraiment améliorés en un peu plus d'un mois?
Personnellement, je crois qu'on a grandement progressé depuis le début de la saison et c'est dans ce sens-là que les comparaisons avec notre premier match sont pertinentes. Pour le reste, je crois sincèrement que c'est davantage un angle qui intéresse les amateurs et les médias.
Mettez-vous dans notre peau : les joueurs passent leurs journées entières à étudier des équipes de football et à mettre sur pied des tactiques pour les battre. Le côté personnel - que ce soit rancune ou vengeance - n'est vraiment pas un facteur à la fin de la journée. En tout cas, selon moi, il ne doit pas l'être. Jouer un match de foot, c'est notre métier, notre job. On se présente pour gagner une partie d'échec contre l'adversaire. Évidemment, il faut le faire avec passion et émotion, mais pas au détriment de l'aspect rationnel et stratégique.
Ceci étant dit, je sais que certains joueurs puisent leur motivation avec cette espèce de rancœur qui peut suivre une défaite et je ne crois pas que ce soit nécessairement mauvais. Ce que je dis, c'est qu'il s'agit d'un couteau à deux tranchants. Le football demeure un jeu stratégique où il faut garder son sang-froid et sa concentration du début à la fin du match. Si tu laisses tes émotions prendre le dessus, tu risques de te faire mal.
Pour ce qui est de nos partisans, s'ils ont conservé une certaine frustration vis-à-vis notre seule défaite de la saison, je les invite à venir se défouler en criant le plus fort possible quand les Roughriders seront en possession du ballon, vendredi au stade Percival-Molson!
Le retour de Jim Popp est une excellente nouvelle
J'ai appris mardi soir, en lisant un article sur RDS.ca (je le jure!), que Jim Popp était sur le point de signer une prolongation de contrat avec l'équipe. Finalement, le tout nous a été confirmé par Coach Trestman après la pratique mercredi.
Évidemment, tout le monde était heureux d'apprendre une telle nouvelle. Ça se comprend : ceux qui ont un casier dans notre vestiaire, sans exception, ont été amenés à Montréal par Jim. Il est l'architecte à 100% de la belle équipe que nous formons.
La plus grande qualité de Jim Popp, selon moi, est sa capacité à détecter le talent. Chaque année, il nous trouve non seulement des joueurs exceptionnels, mais il déniche des entraîneurs extrêmement compétents. Sa vision des choses et la principale clé de nos succès.
Des honneurs qui rejaillissent sur toute l'équipe
Autre excellente nouvelle chez les Alouettes : Anthony Calvillo et John Bowman ont respectivement reçu le titre de joueurs offensif et défensif du mois de juillet dans la Ligue canadienne.
Calvillo continue, encore et toujours, de m'impressionner. Ce serait logique de croire qu'un gars de son âge est dans une pente descendante, mais ce n'est pas le cas. Curieusement, plus il vieillit, mieux il joue. À 37 ans, il continue de s'améliorer. C'est bon signe pour nous et c'est plutôt inquiétant pour nos adversaires!
Comme à son habitude, Calvillo est arrivé au camp d'entraînement cette année dans une très grande forme physique. Il s'entraîne avec Quanta Performance, une compagnie qui appartient en partie à Scott Suter, l'ancien thérapeute des Alouettes et un des bons amis d'Anthony. En lui montant des entraînements très spécifiques et en travaillant à modifier son alimentation, ils ont réussi à le transformer. Il est plus maigre, plus mobile et plus endurant qu'avant.
C'est comme s'il avait trouvé la fontaine de jouvence! Mais par-dessus tout, Anthony est un athlète très discipliné. Plus tu vieillis, plus tu dois travailler fort pour conserver une bonne forme physique et notre quart-arrière l'a compris. Il est plus en forme en ce moment qu'à mon arrivée dans la Ligue il y a six ans! Je ne veux pas dire que c'est anormal, mais ce n'est certainement pas commun.
Prenez notre dernier match contre Toronto. Il a complété 30 de ses 36 passes pour des gains rasant les 400 verges. C'est hallucinant! Si vous l'approchez pour lui donner des fleurs, vous pouvez être certain qu'il va rediriger le crédit vers tout le monde qui l'entoure - et c'est vrai aussi que ça ne se fait pas tout seul - mais il faut que vous sachiez une chose. Anthony arrive au stade entre 5h30 et 6h00 tous les matins et il est toujours le dernier à quitter à la fin de la journée. C'est un gars qui travaille extrêmement fort et se prépare très bien pour chaque rencontre. Il y a une grande partie de ses succès qui lui revient.
Quand on se promène un peu partout et qu'on dit aux jeunes que la seule recette pour le succès, c'est le travail, Anthony en est l'exemple parfait. C'est un vrai leader, un vrai professionnel.
Pour ce qui est de Bowman, il a tout simplement continué dans la lignée qu'il avait commencé à tracer l'année dernière. Il avait finalement eu la chance de jouer une saison complète à sa position et il a véritablement été dominant. Cette année, il a six sacs du quart en cinq rencontres, mais en réalité il les a tous réussis dans nos trois derniers matchs.
Exception faite du premier match contre la Saskatchewan, notre unité défensive n'a pas accordé plus qu'une cinquantaine de verges au sol par partie. Il s'agit du meilleur rendement à ce chapitre dans la Ligue et John Bowman est l'un des grands responsables de ces succès.
Le plus positif pour notre équipe, c'est que quand un joueur reçoit un honneur comme celui de joueur du mois, ça signifie inévitablement que ceux autour de lui font bien aussi. Il n'y a pas un individu qui joue bien tout seul au football. Si John Bowman réussit à plaquer le quart-arrière derrière sa ligne de mêlée, c'est parce qu'Eric Wilson, Anwar Stewart et Jermaine McElveen se sont défoncés pour obtenir le résultat.
Je suis donc très heureux pour Anthony et John, qui méritent amplement de voir la qualité de leur travail soulignée, mais je le suis doublement parce que je sais que leurs récompenses reflètent le travail de toute l'équipe.
A-t-on sacrifié le bon gars à Edmonton?
Je mentirais si je disais que je suis tombé en bas de ma chaise quand j'ai appris que Danny Maciocia avait été congédié par les Eskimos d'Edmonton en fin de semaine. Par contre, on en jasait entre nous depuis un bon bout de temps avant que la nouvelle ne tombe et personnellement, je pensais que ce serait plutôt l'entraîneur Richie Hall qui allait écoper.
C'est un peu difficile à comprendre quand on y pense parce que le gros du travail de Danny Maciocia a été fait pendant la saison morte. Je vois donc mal en quoi son départ améliore la situation des Eskimos à court terme! Quand ils fouleront le terrain vendredi pour affronter Toronto, ils auront les mêmes entraîneurs, les mêmes joueurs, le même système. Peut-être que ça va fouetter les troupes, qui sait, mais au niveau strictement football, ce n'est pas comme ça que tu vas changer les choses.
Je suis donc un peu surpris à cet égard, mais en même temps, c'est la dure réalité du sport professionnel. Dans ce milieu, ta seule responsabilité est de gagner des matchs.
J'aimerais bien vous dire ce qui cloche avec les Eskimos d'Edmonton mais honnêtement, je n'en ai aucune idée. J'en parlais il n'y a pas si longtemps avec mon bon ami Mathieu Bertrand et pauvre lui, il avait l'air un peu débiné.
Prenez par exemple leur défaite contre nous, dans le deuxième match de la saison. Ils menaient par douze points avec un quart à jouer, mais ils nous ont laissé remonter dans les 15 dernières minutes. Ça peut paraître cliché, mais les équipes gagnantes ne laissent pas filer ces avances-là. Et si tu te fais avoir de la sorte trop souvent, c'est que quelque chose fait sévèrement défaut. Mon impression, c'est qu'à Edmonton, il manque cette attitude de gagnants qui fait souvent la différence. Et plus tu perds, plus c'est décourageant.
C'est une roue qui tourne, dans le fond, et à Edmonton, ça fait deux ou trois ans qu'elle tourne. À la longue, ça devient vraiment pesant pour les joueurs et j'ai l'impression que si les choses ne se replacent pas rapidement, la tête de Danny Maciocia ne sera pas la dernière à tomber là-bas.
Pour ce qui est de Danny, je ne m'inquiète pas pour lui. C'est un maudit bon gars et une vraie bonne tête de football, il va se trouver quelque chose ailleurs. Même que je vous avoue qu'avant d'être mis au courant de la nouvelle concernant Jim Popp, la possibilité que Danny Maciocia puisse éventuellement lui succéder m'avait traversé l'esprit.
Mais si ce n'est pas dans la Ligue canadienne, Danny peut toujours retourner coacher au niveau universitaire. Il ne faut pas oublier qu'il a remporté une coupe Grey à sa première année à la barre d'une équipe.
Peu importe ce qui l'attend, je lui souhaite bonne chance. Pour le reste, on se reparle la semaine prochaine!
*Propos recueillis par Nicolas Landry.
J'avais passé des tests la semaine dernière pour mettre à l'épreuve la solidité de ma jambe et les résultats s'étaient avérés positifs. J'avais donc reçu le feu vert des médecins pour retourner à l'entraînement, ce qui représentait la première étape vers un éventuel retour à la compétition.
J'avais participé à un entraînement complet et j'aurais peut-être même pu jouer contre Toronto, mais on aurait pu me reprocher de pousser la note un peu trop. J'ai donc pris cinq jours supplémentaires de "congé". Je n'ai pas chômé, mais je n'ai pas couru à pleine vitesse et c'est seulement cette semaine que j'ai poussé la machine à plein régime. Tout s'est très bien passé et je serai donc en uniforme vendredi après une absence de trois rencontres.
C'est quand même bon, parce qu'au début, on parlait d'une absence possible de six à huit semaines. Évidemment, les médecins préviennent toujours le patient du pire scénario, mais j'ai fait ce qu'il fallait faire pour revenir au jeu le plus rapidement possible et j'ai réussi à le faire en trois semaines. Maintenant, l'idée, c'est de demeurer en santé jusqu'à la fin de la saison!
Pendant mon absence, j'ai été ravi de voir que notre unité défensive a réellement gagné en aplomb à chaque rencontre. On a vraiment connu toutes sortes d'ennuis dans notre premier match et la Saskatchewan nous avait fait payer le prix, mais on s'est améliorés dans tous les matchs qui ont suivi.
Nos problèmes initiaux n'avaient rien de majeur, mais ils créaient des brèches dans notre défensive et nos rivaux réussissaient à les exploiter. Je ne suis pas prêt à dire que notre défensive a connu un début de saison lent, mais j'admets que d'entrée de jeu, on n'a pas montré un visage aussi dominant que la saison précédente. Pourquoi? J'ai ma petite idée là-dessus...
Qu'ont fait les autres formations de la Ligue canadienne pendant la saison morte? Elles ont étudié les façons de faire des Alouettes. Je peux vous le dire, parce que quand les Stampeders nous ont battus en finale de la coupe Grey, on a passé l'hiver à analyser leurs stratégies. Tu veux toujours trouver ce que les équipes championnes ont réussi à faire pour gagner. Alors l'année dernière, les équipes de la LCF ont compris que pour terminer la campagne avec une fiche de 19-3, si on compte les matchs préparatoires, on devait faire quelque chose de bien dans les trois facettes du jeu.
En début de saison, l'ennemi est arrivé avec un plan précis contre nous. Mais on a vraiment travaillé fort sur nos propres erreurs, sans même porter trop d'attention à ce que l'adversaire faisait, et ça a porté fruits. Contre les Lions de la Colombie-Britannique, à la fin de notre premier voyage, on a été solides. On l'a été encore plus à notre premier match à domicile contre les Tiger-Cats de Hamilton. Et la semaine dernière contre les Argonauts de Toronto, on a été complètement dominants.
À mon avis, on n'est pas encore tout à fait où on était en fin de saison l'année dernière, mais si on se compare à la sixième semaine du calendrier 2009, on est définitivement au même niveau, sinon même plus avancés.
Je sais que l'attaque des Argos n'est pas aussi menaçante que celle des Riders et que le test qui nous attend sera plus corsé, mais c'est le fun de revoir la Saskatchewan à ce stade-ci de la saison. On pourra vraiment mesurer notre degré d'amélioration puisque les Riders comptent sur un groupe d'athlètes qui jouent tous sur la même longueur d'onde. Ils sont extrêmement précis dans leur exécution et si tu fais une erreur, ils vont capitaliser. C'est ça, leur grande force.
Vous n'avez certainement pas oublié, chers lecteurs, le déroulement de notre dernier affrontement contre les Roughriders. On avait perdu une avance de 16 points en deuxième demie pour finalement s'incliner en prolongation au terme d'un match complètement fou.
Le football étant un sport très stratégique, c'est évident qu'on a regardé la vidéo de ce match. On a ressorti nos bons coups, nos moins bons et c'est certain que les Riders ont fait la même chose de leur côté. Alors si on aborde la question de cet angle, c'est sûr qu'on a gardé ce match en mémoire. Mais en toute sincérité, pour nous, ce n'est rien d'autre que notre sixième match de la saison. Le match numéro un, il est fini et derrière nous.
Honnêtement, je vous jure qu'il n'est pas question pour nous de venger notre échec du début de saison ou quelque chose du genre. On veut les battre parce qu'ils ont la même fiche que nous, 4-1, et qu'on veut s'établir de nouveau comme la meilleure équipe dans la Ligue canadienne. On veut aussi se servir de ce match pour se situer par rapport à l'équipe qu'on était lors de notre passage à Regina. Jusqu'à quel point s'est-on vraiment améliorés en un peu plus d'un mois?
Personnellement, je crois qu'on a grandement progressé depuis le début de la saison et c'est dans ce sens-là que les comparaisons avec notre premier match sont pertinentes. Pour le reste, je crois sincèrement que c'est davantage un angle qui intéresse les amateurs et les médias.
Mettez-vous dans notre peau : les joueurs passent leurs journées entières à étudier des équipes de football et à mettre sur pied des tactiques pour les battre. Le côté personnel - que ce soit rancune ou vengeance - n'est vraiment pas un facteur à la fin de la journée. En tout cas, selon moi, il ne doit pas l'être. Jouer un match de foot, c'est notre métier, notre job. On se présente pour gagner une partie d'échec contre l'adversaire. Évidemment, il faut le faire avec passion et émotion, mais pas au détriment de l'aspect rationnel et stratégique.
Ceci étant dit, je sais que certains joueurs puisent leur motivation avec cette espèce de rancœur qui peut suivre une défaite et je ne crois pas que ce soit nécessairement mauvais. Ce que je dis, c'est qu'il s'agit d'un couteau à deux tranchants. Le football demeure un jeu stratégique où il faut garder son sang-froid et sa concentration du début à la fin du match. Si tu laisses tes émotions prendre le dessus, tu risques de te faire mal.
Pour ce qui est de nos partisans, s'ils ont conservé une certaine frustration vis-à-vis notre seule défaite de la saison, je les invite à venir se défouler en criant le plus fort possible quand les Roughriders seront en possession du ballon, vendredi au stade Percival-Molson!
Le retour de Jim Popp est une excellente nouvelle
J'ai appris mardi soir, en lisant un article sur RDS.ca (je le jure!), que Jim Popp était sur le point de signer une prolongation de contrat avec l'équipe. Finalement, le tout nous a été confirmé par Coach Trestman après la pratique mercredi.
Évidemment, tout le monde était heureux d'apprendre une telle nouvelle. Ça se comprend : ceux qui ont un casier dans notre vestiaire, sans exception, ont été amenés à Montréal par Jim. Il est l'architecte à 100% de la belle équipe que nous formons.
La plus grande qualité de Jim Popp, selon moi, est sa capacité à détecter le talent. Chaque année, il nous trouve non seulement des joueurs exceptionnels, mais il déniche des entraîneurs extrêmement compétents. Sa vision des choses et la principale clé de nos succès.
Des honneurs qui rejaillissent sur toute l'équipe
Autre excellente nouvelle chez les Alouettes : Anthony Calvillo et John Bowman ont respectivement reçu le titre de joueurs offensif et défensif du mois de juillet dans la Ligue canadienne.
Calvillo continue, encore et toujours, de m'impressionner. Ce serait logique de croire qu'un gars de son âge est dans une pente descendante, mais ce n'est pas le cas. Curieusement, plus il vieillit, mieux il joue. À 37 ans, il continue de s'améliorer. C'est bon signe pour nous et c'est plutôt inquiétant pour nos adversaires!
Comme à son habitude, Calvillo est arrivé au camp d'entraînement cette année dans une très grande forme physique. Il s'entraîne avec Quanta Performance, une compagnie qui appartient en partie à Scott Suter, l'ancien thérapeute des Alouettes et un des bons amis d'Anthony. En lui montant des entraînements très spécifiques et en travaillant à modifier son alimentation, ils ont réussi à le transformer. Il est plus maigre, plus mobile et plus endurant qu'avant.
C'est comme s'il avait trouvé la fontaine de jouvence! Mais par-dessus tout, Anthony est un athlète très discipliné. Plus tu vieillis, plus tu dois travailler fort pour conserver une bonne forme physique et notre quart-arrière l'a compris. Il est plus en forme en ce moment qu'à mon arrivée dans la Ligue il y a six ans! Je ne veux pas dire que c'est anormal, mais ce n'est certainement pas commun.
Prenez notre dernier match contre Toronto. Il a complété 30 de ses 36 passes pour des gains rasant les 400 verges. C'est hallucinant! Si vous l'approchez pour lui donner des fleurs, vous pouvez être certain qu'il va rediriger le crédit vers tout le monde qui l'entoure - et c'est vrai aussi que ça ne se fait pas tout seul - mais il faut que vous sachiez une chose. Anthony arrive au stade entre 5h30 et 6h00 tous les matins et il est toujours le dernier à quitter à la fin de la journée. C'est un gars qui travaille extrêmement fort et se prépare très bien pour chaque rencontre. Il y a une grande partie de ses succès qui lui revient.
Quand on se promène un peu partout et qu'on dit aux jeunes que la seule recette pour le succès, c'est le travail, Anthony en est l'exemple parfait. C'est un vrai leader, un vrai professionnel.
Pour ce qui est de Bowman, il a tout simplement continué dans la lignée qu'il avait commencé à tracer l'année dernière. Il avait finalement eu la chance de jouer une saison complète à sa position et il a véritablement été dominant. Cette année, il a six sacs du quart en cinq rencontres, mais en réalité il les a tous réussis dans nos trois derniers matchs.
Exception faite du premier match contre la Saskatchewan, notre unité défensive n'a pas accordé plus qu'une cinquantaine de verges au sol par partie. Il s'agit du meilleur rendement à ce chapitre dans la Ligue et John Bowman est l'un des grands responsables de ces succès.
Le plus positif pour notre équipe, c'est que quand un joueur reçoit un honneur comme celui de joueur du mois, ça signifie inévitablement que ceux autour de lui font bien aussi. Il n'y a pas un individu qui joue bien tout seul au football. Si John Bowman réussit à plaquer le quart-arrière derrière sa ligne de mêlée, c'est parce qu'Eric Wilson, Anwar Stewart et Jermaine McElveen se sont défoncés pour obtenir le résultat.
Je suis donc très heureux pour Anthony et John, qui méritent amplement de voir la qualité de leur travail soulignée, mais je le suis doublement parce que je sais que leurs récompenses reflètent le travail de toute l'équipe.
A-t-on sacrifié le bon gars à Edmonton?
Je mentirais si je disais que je suis tombé en bas de ma chaise quand j'ai appris que Danny Maciocia avait été congédié par les Eskimos d'Edmonton en fin de semaine. Par contre, on en jasait entre nous depuis un bon bout de temps avant que la nouvelle ne tombe et personnellement, je pensais que ce serait plutôt l'entraîneur Richie Hall qui allait écoper.
C'est un peu difficile à comprendre quand on y pense parce que le gros du travail de Danny Maciocia a été fait pendant la saison morte. Je vois donc mal en quoi son départ améliore la situation des Eskimos à court terme! Quand ils fouleront le terrain vendredi pour affronter Toronto, ils auront les mêmes entraîneurs, les mêmes joueurs, le même système. Peut-être que ça va fouetter les troupes, qui sait, mais au niveau strictement football, ce n'est pas comme ça que tu vas changer les choses.
Je suis donc un peu surpris à cet égard, mais en même temps, c'est la dure réalité du sport professionnel. Dans ce milieu, ta seule responsabilité est de gagner des matchs.
J'aimerais bien vous dire ce qui cloche avec les Eskimos d'Edmonton mais honnêtement, je n'en ai aucune idée. J'en parlais il n'y a pas si longtemps avec mon bon ami Mathieu Bertrand et pauvre lui, il avait l'air un peu débiné.
Prenez par exemple leur défaite contre nous, dans le deuxième match de la saison. Ils menaient par douze points avec un quart à jouer, mais ils nous ont laissé remonter dans les 15 dernières minutes. Ça peut paraître cliché, mais les équipes gagnantes ne laissent pas filer ces avances-là. Et si tu te fais avoir de la sorte trop souvent, c'est que quelque chose fait sévèrement défaut. Mon impression, c'est qu'à Edmonton, il manque cette attitude de gagnants qui fait souvent la différence. Et plus tu perds, plus c'est décourageant.
C'est une roue qui tourne, dans le fond, et à Edmonton, ça fait deux ou trois ans qu'elle tourne. À la longue, ça devient vraiment pesant pour les joueurs et j'ai l'impression que si les choses ne se replacent pas rapidement, la tête de Danny Maciocia ne sera pas la dernière à tomber là-bas.
Pour ce qui est de Danny, je ne m'inquiète pas pour lui. C'est un maudit bon gars et une vraie bonne tête de football, il va se trouver quelque chose ailleurs. Même que je vous avoue qu'avant d'être mis au courant de la nouvelle concernant Jim Popp, la possibilité que Danny Maciocia puisse éventuellement lui succéder m'avait traversé l'esprit.
Mais si ce n'est pas dans la Ligue canadienne, Danny peut toujours retourner coacher au niveau universitaire. Il ne faut pas oublier qu'il a remporté une coupe Grey à sa première année à la barre d'une équipe.
Peu importe ce qui l'attend, je lui souhaite bonne chance. Pour le reste, on se reparle la semaine prochaine!
*Propos recueillis par Nicolas Landry.