(PC) - La rencontre opposant les Redskins de Washington aux Steelers de Pittsburgh, samedi, a peu d'intérêt quant à la course aux séries éliminatoires. Les deux équipes sont encore mathématiquement en lice, mais leurs chances de se classer - en tenant compte des résultats des autres rencontres - tiennent à fort peu de choses.

En revanche, sur le plan sportif, cette rencontre pourrait être la plus émotive qui soit, les Steelers disputant leur dernier match au stade Three Rivers après un bail de 30 ans.

L'équipe fondée par Art Rooney en 1933 a élu domicile dans ce stade en 1970. L'arrivée dans cette nouvelle demeure, après le Forbes Field et le Pitt Stadium, coïncidait avec le début des grandes années pour la formation de la ville de l'acier.

C'est en janvier 1969 que Art Rooney embauche l'entraîneur Chuck Noll dont l'un des premiers gestes d'éclat est de sélectionner un plaqueur défensif nommé Joe Greene au repêchage de cette même année, avec son premier choix. Le jeune colosse sera rapidement affublé du surnom de "Mean" et deviendra l'un des piliers de cette formation mythique que furent les Steelers des années 70.

En raison de leur fiche de 1-13 en 1969, les Steelers ont le premier choix en 1970 et Noll jette son dévolu sur le quart Terry Bradshaw. Il met aussi la main sur le demi de coin Mel Blount, loin derrière cependant, au troisième tour.

Les Steelers aménagent alors au stade Three Rivers en 1970, année de la fusion entre la NFL et de l'American Football League. Les Steelers vont quitter la section "Century" de la NFL pour se joindre à la section centrale de ce que l'on connaît maintenant sous le nom de l'Association américaine de la NFL.

En 1971 et 1972, Noll sélectionne Jack Ham et Franco Harris. L'ossature est maintenant en place. C'est en 1972 que les Steelers commencent sérieusement à faire parler d'eux, notamment en raison de leur victoire contre les Raiders d'Oakland au premier tour éliminatoire après une saison de 11-3. C'est aussi le match de la fameuse "Immaculate reception" à Franco Harris, un jeu de passe qui est désormais entré dans les annales de la NFL.

Battu en séries l'année suivante par ces même Raiders au terme de la saison 1973, les Steelers vont remporter un premier titre du Super Bowl après la campagne 1974 - en janvier 1975 - avec un gain de 16-6 contre les Vikings du Minnesota. Situation similaire l'année suivante, cette fois par 21-17 contre les Cowboys de Dallas. En 1975, les Steelers ont gagné leurs 11 derniers matchs (fiche de 12-2) et inscrit cinq jeux blancs, record que tentent d'égaler les Ravens de Baltimore cette saison, eux qui en ont quatre.

Vaincus en séries par Oakland puis Denver les deux années subséquentes, les Steelers vont réussir un autre doublé au terme des saisons 1978 et 1979, battant les Cowboys (35-31) et les Rams de Los Angeles (31-19).

Premier club à remporter quatre fois le Super Bowl, les Steelers seront passés à l'histoire pour leur fameux rideau de fer et auront immortalisé les Bradshaw, Harris, Greene, Blount, Ham, Rocky Blier, Jack Lambert et Lynn Swann.

Si les succès auront été plus mitigés par la suite, les Steelers n'auront jamais perdu leur identité de cols bleus. Les équipes dirigées par Bill Cowher ces dernières années auront toujours eu un visage auprès duquel les gens de Pittsburgh pouvaient se reconnaître. Présentement, c'est peut-être le porteur de ballon Jerome Bettis qui représente le mieux cette tradition, un gros bonhomme qui a relancé sa carrière à Pittsburgh.

Plus de 40 anciens joueurs des Steelers assisteront au match, sauf Terry Bradshaw, bien sûr, qui est toujours à couteaux tirés avec son ancienne organisation.

Les amateurs de Pittsburgh souhaitent une victoire des cols bleus, de cette équipe à la grande tradition, face à un club (Washington) bourré de fric mais incapable de se dépasser sur le terrain?