MONTREAL (PC) - Isabelle Beisiegel possède l'âme d'une pionnière et c'est dans cet esprit que la golfeuse de St-Hilaire entend construire sa carrière. Membre à part entière du circuit de la LPGA depuis l'an dernier - une première depuis Jocelyne Bourassa -, Isabelle Blais-Beisiegel a pour objectif d'atteindre la PGA.

"C'est un défi que je dois relever. On se doit de pousser son talent le plus loin possible. Arrivée au ciel, je ne voudrais pas entendre Dieu me dire que je n'ai pas tout tenté", fait valoir la golfeuse de 26 ans qui est à Montréal afin de mettre sur pied un programme de lutte contre le cancer en partenariat avec la société Synchro sport + marketing.

En 2004, Isabelle Beisiegel est devenue la première femme à prendre part aux qualifications de la PGA. Elle a échoué, ce qui n'a diminué en rien sa détermination. Pour se qualifier, elle avait choisi le PGA West Greg Norman, un parcours de 7200 verges.

"Je savais que ce parcours était plus long que 80 pour cent des terrains de la PGA. Malgré tout, j'ai approché huit verts à l'aide d'un fer-9 ou moins. Je n'ai utilisé mon fer-4 qu'à trois reprises. Je me suis alors rendu compte que je frappais assez loin pour être compétitive sur n'importe quel terrain."

Sa vitesse d'élan est de 106 m/h.

"Une balle ne sait pas si c'est un homme ou une femme qui frappe", dit-elle.

Beisiegel entend renouveler l'expérience cette année à Palm Desert, fin octobre. Elle va aussi tenter de se qualifier en vue de l'Omnium des Etats-Unis qui sera présenté à Pinehurst, en Caroline du Nord. Les qualifications auront lieu du 23 au 25 mai dans la région de New York.

"J'ai toujours refusé les exemptions sur les circuits masculins. Il n'y a rien de positif là-dedans, dit-elle. Lorsque j'obtiendrai une place, personne ne pourra critiquer sa légitimité. Je veux être honnête avec mes valeurs et mes buts. Ma place, je veux la gagner."

Mari, entraîneur et cadet

Isabelle a épousé Dan Beisiegel en février 2000. Depuis, son mari agit à titre d'entraîneur et de cadet. Il est aussi son plus grand admirateur.

"Je n'ai jamais vu une personne plus déterminée qu'Izzy, raconte son mari. J'ai joué au football à l'université (Oklahoma) et 20 de mes coéquipiers ont atteint la NFL, ce qui est un nombre très élevé. Pourtant, aucun de ces gars-là ne s'entraînait aussi fort qu'Izzy. Elle peut soulever 185 livres au développé-couché (bench press) et toucher un panier de basketball 20 fois en 30 secondes. Moi-même je n'arrive pas à la suivre."

Dan Beisiegel dit comprendre ce qui anime sa femme.

"Gagner au circuit de la LPGA n'est pas son objectif car plusieurs l'ont fait avant elle, explique-t-il. Izzy est une pionnière et son but est de repousser les limites."

En attendant la PGA, Isabelle Beisiegel va retrouver les golfeuses de la LPGA la semaine prochaine en Arizona où sera disputé l'International Safeway.

Cette année, elle a pris part à deux tournois, l'Omnium SBS de Turtle Bay, à Hawaï, où elle s'est classée 45e, et la Classique MasterCard, à Mexico, où elle a terminé 62e.

"J'ai été très surprise par ces mauvais résultats", dit Beisiegel, qui affirme que son jeu ne souffre d'aucune faiblesse. "En fait, je suis surprise quand je ne gagne pas."

"Je suis convaincu qu'elle va gagner au moins un tournoi en 2005", renchérit son mari.