C’est un Bubba Watson fort émotif que les amateurs de golf ont retrouvé sur le vert du 18e trou du Club de golf Riviera dimanche après-midi, suite à sa victoire à l’Omnium Genesis. C’est avec les larmes aux yeux qu’il a reçu une accolade de son fidèle caddie, Ted Scott. Watson mettait ainsi fin à une disette de 2 ans sans victoire sur le circuit PGA Tour.

Watson possède un style bien particulier et demeure une des plus grandes vedettes du golf professionnel. Il a développé son élan sans l’aide de qui que ce soit et refuse même de se voir sur vidéo. Quand on pense que la plupart des joueurs ont deux ou trois instructeurs, on doit admettre que Watson est quand un peu spécial à ce niveau. Il est l’un des rares joueurs, sinon le seul, à utiliser des trajectoires de balle avec des courbes aussi prononcées, et ce, dans les deux sens. Ses coups de départ puissants bougent majoritairement de droite à gauche alors que ses coups de fers dévient la plupart du temps de gauche à droite. Le plus surprenant dans tout ça demeure le contrôle qu’il démontre autant sur ses trajectoires que sur  ses distances; son style unique fait de lui une véritable attraction qui plaît énormément aux amateurs de golf. Watson semble avoir retrouvé ses points de repère depuis qu’il a effectué un changement de balle récemment. Cette dernière semble répondre beaucoup mieux aux effets  qu’il utilise sur chacun de ses coups.

Suite à cette 10e victoire en carrière, Watson est passé de la 117e à la 40e position du classement mondial et a grimpé au 18e échelon de celui de la Coupe FedEx, un bond prodigieux de 148 places. Il a connu sa pire saison en carrière l’an passé et on le sentait plutôt découragé depuis le début de la saison. Watson avait perdu beaucoup de poids au cours de la dernière année et plusieurs se demandaient si c’était volontaire ou s’il y avait anguille sous roche. Il apparaissait plus faible et plus fragile qu’à l’habitude et son teint pâle n’avait rien de bien rassurant. Il a d’ailleurs pris tout le monde par surprise, dimanche suite à sa victoire, lorsqu’il a déclaré avoir songé à la retraite au cours des derniers mois. Il avouait avoir eu plusieurs discussions à ce sujet avec son épouse. On doit se réjouir qu’il n’ait jamais mis ce projet à exécution.

Mis à part la performance de Watson, je tiens à souligner la qualité de jeu que nous a offert le vétéran Phil Mickelson. Il cogne à la porte depuis plusieurs semaines et on sent que ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne se retrouve à nouveau dans le cercle des vainqueurs. Michelson démontre déjà 4 top-10 en 7 tournois cette année.  Sa dernière victoire  remonte à 2013, alors qu’il avait triomphé lors de l’Omnium britannique. Il a les yeux sur un autre veston vert et aimerait bien ajouter un autre gain à son palmarès avant de se présenter à Augusta en avril prochain.

Parmi les autres joueurs qui ont retenu l’attention, mentionnons les Tony Finau, Patrick Cantlay ainsi que le Canadien Adam Hadwin, auteur d’un solide 66 lors de la ronde finale, la meilleure de la journée. Du côté de Finau, il continue de prendre de l’expérience et est toujours en progression. J’estime que ce n’est qu’une question de temps avant qu’il soit en mesure d’offrir son meilleur jeu le dimanche après-midi. Pour Patrick Cantlay, les quelques coups de départ erratiques sur la droite sur le neuf de retour se sont avérés fort coûteux. Il a toutefois démontré qu’il a tout ce qu’il faut pour gagner régulièrement sur ce circuit.

De retour sur la côte Est pour quelques semaines

La séquence de tournois sur la côte Ouest a pris fin avec l’Omnium Genesis et les joueurs ont rendez-vous à West Palm Beach, en Floride, cette semaine pour la présentation de la Classique Honda. Le flamboyant Rickie Fowler sera présent pour tenter d’y défendre son titre, mais devra se méfier de plusieurs joueurs de premier plan, incluant ses compatriotes Daniel Berger, Jason Dufner, Patton Kizzire, Patrick Reed, Bryson DeChambeau et Tiger Woods.

Du côté international, on peut compter sur la présence des Rory McIlroy, Sergio Garcia, Tommy Fleetwood, Tyrell Hatton, Martin Kaymer, Louis Oosthuizen, Thomas Pieters, Adam Scott, et Jhonatan Vegas, tous des sérieux candidats aux grands honneurs. On doit donc s’attendre à une lutte féroce sur le magnifique parcours « Champions » du complexe PGA National, là où le fameux « Bear Trap » attend les joueurs sur le neuf de retour... du très grand golf en perspective!

Michel Lacroix et moi vous donnons rendez-vous pour les 3e et 4e rondes, samedi et dimanche dès 15 h, sur les ondes de RDS.