Confiante de bien progresser
LPGA mercredi, 10 avr. 2013. 17:38 dimanche, 15 déc. 2024. 14:48Alors que le printemps se fait attendre en sol québécois, le vert est roi et maître à Augusta où l’élite mondiale du golf est réunie pour le tournoi le plus prestigieux. Pendant ce temps, deux golfeuses québécoises triment dur pour se forger leur place au soleil au sein de la LPGA.
Disputant sa première saison comme membre régulière sur le circuit féminin, Sara-Maude Juneau espère que sa carrière fleurira autant que les majestueuses fleurs ornant le parcours du Masters.
La poussée de croissance ne peut guère atteindre des sommets en seulement trois tournois cette saison, mais Juneau ressent un optimisme encourageant par rapport à son jeu.
«Ça va super bien! C’est certain que je vis une période d’adaptation, mais je commence à comprendre le fonctionnement. Tout devrait bien aller prochainement et je ne peux pas demander mieux», a confié l’athlète de 25 ans.
Jusqu’à maintenant, elle a trouvé le moyen de se qualifier à une occasion pour les rondes de la fin semaine - une première professionnelle – lors de son dernier tournoi en Californie.
«C’est sûr que j’aurais aimé résister à la coupure les trois fois, mais je me sens bien sur le terrain en ce qui concerne mon jeu. Ces tournois m’ont permis de confirmer que je suis capable de jouer à ce niveau et contre ces filles.»
«J’étais vraiment contente de compléter le tournoi à San Diego et je crois que c’est une étape importante pour la suite des choses», a avancé Juneau qui a terminé 10e au classement du circuit de développement Symetra en 2012.
Étant donné qu’elle n’était pas qualifiée pour le premier tournoi majeur de la saison qui s’est conclu dimanche, Juneau profite d’une pause de près d’un mois et son retour à l’action est prévu la semaine prochaine dans le décor enchanteur de Kapolei à Hawaï.
Même si elle joue au golf pour gagner sa vie, Juneau méritait bien une pause quelques jours pour se changer les idées. Sans tarder, la résidente d’Orlando a repris ses bâtons pour peaufiner quelques aspects de son jeu.
«Je travaille avec une entraîneuse en Floride que j’ai eu la chance de voir quelques fois depuis la pause et c’était le fun d’avoir son avis. Outre cela, j’ai des exercices à pratiquer et je m’améliore par moi-même», a dévoilé la golfeuse cordiale.
La compétition est féroce sur la LPGA avec un contingent de près de 150 adversaires, mais Juneau peut tout de même se réjouir de quelques statistiques personnelles dont son 62e rang pour les verts atteints en coups réglementaires.
«Je l’ignorais. Ça veut dire que je frappe bien mes fers et que je me place en bonne position. Bien sûr, c’est toujours agréable d’être à la hauteur à ce chapitre, mais je veux continuer d’améliorer plusieurs aspects comme atteindre plus souvent l’allée sur les départs (99e), diminuer mon nombre de roulés (113e) et perfectionner mon jeu court», a identifié celle qui a étudié à l’Université Louisville.
Au golf, le principal défi réside souvent dans la constance quand un athlète franchit un pas d’envergure comme celui d’accéder à LPGA, mais elle se démarque à ce sujet.
«Je ne suis pas la plus longue cogneuse, mais la constance s’est toujours avérée l’un de mes points forts. Je dois continuer de la sorte tout en travaillant un peu au niveau de la stratégie», a admis Juneau qui se dit heureuse de la plupart des éléments de son jeu jusqu’à maintenant.
Difficile de dénicher un cadet et un favori pour le Masters
En ce qui concerne le côté stratégique, la collaboration d’un cadet devient très utile. Cependant, les golfeuses recrues comme Juneau disposent rarement d’un budget d’importance pour s’allier à un cadet d’expérience.
Ainsi, Juneau et les golfeuses moins fortunées essaient de dénicher un partenaire qu’elles paient à la semaine dans le but d’établir une relation profitable. De plus, les exigences économiques obligent souvent ces golfeuses à employer des cadets « locaux » quand elles disputent un tournoi loin des grandes villes nord-américaines.
«Je vais travailler avec un nouveau caddie qui commencera à mes côtés à Dallas. À Hawaï, je vais choisir un cadet qui vient de l’endroit parce que les déplacements sont dispendieux», a spécifié Juneau qui a préféré procéder à un changement tôt dans la saison.
«J’avais une caddie pour les deux premiers tournois, mais ça s’est moins bien passé et c’est pourquoi j’ai décidé d’aller dans une autre direction. Le but c’est d’avoir quelqu’un de stable et j’ai hâte de voir comment ça ira», a lancé Juneau avec espoir.
Nul besoin de pousser plus loin dans les détails pour comprendre que cette réalité n’est pas de tout repos.
«Ce n’est pas évident pour nous et pour eux. Il faut mettre de l’eau dans son vin pour gérer cela.»
À travers ce portrait, Juneau doit naviguer avec d’autres contraintes financières. Tout de même, elle entrevoit la situation avec enthousiasme.
«Ça va bien, je reçois un peu d’aide et j’essaie de garder la tête haute en travaillant fort. Quand les résultats suivront, je suis confiante que les compagnies seront plus sujettes à s’associer avec moi. Je commence donc je ne dois pas m’attendre à trop non plus», a jugé Juneau avec réalisme.
En plus d’être encouragée par son rendement sur le terrain, Juneau apprécie beaucoup la relation qui existe entre les golfeuses.
«Elles sont super sympathiques peu importe leurs années d’expérience. Elles sont très gentilles même si c’est plus compétitif que sur le circuit de développement. C’est le fun, tout le monde te salue et les gens commencent à me reconnaître», a raconté Juneau qui côtoie à l’occasion sa compatriote Maude-Aimée Leblanc.
«On ne se croise pas très souvent, mais on se parle chaque fois que c’est le cas et on parle en français», a-t-elle précisé avec le sourire.
Avant de retrouver ses rivales du circuit féminin à Hawaï, Juneau pourra suivre le déroulement du Tournoi des Maîtres.
«J’ai toujours aimé regarder ce tournoi et surtout la ronde du dimanche. Un jour, je vais y aller pour observer ça de mes yeux. Le terrain est tellement beau avec les fleurs et j’ai hâte de voir qui gagnera cette année.»
Mais ne comptez pas Juneau dans le camp de Tiger Woods, elle a plutôt un autre nom en tête.
«J’aime plusieurs joueurs sur le circuit et je pense que Tiger a de bonnes chances de gagner. Mais je ne suis pas une grande partisane de lui même si je reconnais que c’est un très grand joueur. En fait, j’aime bien Lee Westwood et je pense qu’il pourrait gagner», a conclu celle dont la carrière sera intéressante à suivre.