Coupe Ryder : mon coeur balance
Golf jeudi, 27 sept. 2012. 16:45 jeudi, 12 déc. 2024. 07:45
Après d'excitantes séries de fin de saison qui nous ont permis de découvrir la véritable identité de Brandt Snedeker, on aura droit au dessert au cours des trois prochains jours avec la présentation de la fameuse Coupe Ryder.
Difficile de dire pourquoi on aime tant cette compétition biannuelle. Est-ce sa longue tradition qui la rend si attrayante? Est-ce le fait qu'on aime tellement les sports d'équipe et, qu'une fois aux deux ans, le golf en devient un pour l'espace d'un week-end? Peut-être est-ce tout simplement parce que nous savons à l'avance que nous allons assister à un spectacle haut en couleurs et que la tension va monter à un point tel que chacun des participants laissera paraître des signes de nervosité.
Bien qu'habitués à jouer devant des milliers de spectateurs et de pouvoir gagner des sommes d'argent qui frôlent parfois l'indécence, la plupart des joueurs arrivent à bien gérer ce genre de stress de semaine en semaine. Lorsqu'arrive le temps de jouer en équipe et de représenter son pays ou son continent, la pression devient soudainement plus difficile à gérer, sans trop savoir pourquoi. Je me souviens d'avoir assisté à la Coupe Ryder il y a quelques années, dans la région de Buffalo. J'étais pratiquement sur le tertre de départ du premier trou, à quelques pieds des joueurs. Colin Montgomerie et Nick Faldo faisaient équipe et discutaient du premier coup de départ. Les joueurs étaient visiblement nerveux. Faldo a suggéré à son coéquipier d'y aller avec un bois 3. Après ce premier coup,Monty est revenu près de Faldo et lui a chuchoté qu'il était bien heureux d'avoir réussi à soulever la balle! Un coup de bois 3, sur un tee? C'est pourtant un coup relativement simple, surtout pour des joueurs de renommée mondiale. Il fallait ensuite voir le visage crispé de Corey Pavin pour comprendre que les joueurs prennent vraiment cette compétition au sérieux. C'est probablement la seule fois durant l'année où on les sent moins à l'aise face à la petite balle blanche. D'un autre côté, les montées d'adrénaline les poussent aussi à se surpasser et à réussir des coups mémorables qui font parfois réagir les spectateurs de façon quasi hystérique.
Il faut dire que l'équipe locale est nettement favorisée lors de cette compétition puisqu'elle a le loisir de préparer le parcours comme bon lui semble et aussi parce que la foule joue un grand rôle au niveau des émotions. Je n'ai aucun problème avec une foule enthousiaste qui encourage son équipe, à condition que l'on respecte l'adversaire et qu'on ne tente pas d'influencer le déroulement des parties. J'ai vu des spectateurs américains se serrer les uns contre les autres afin d'arrêter une balle américaine qui allait assurément dépasser le vert. Quelques minutes plus tard, j'ai vu ces mêmes spectateurs se déplacer à la hâte pour laisser passer une balle européenne, elle aussi frappée avec trop de force. Est-ce vraiment ce qu'on appelle du ¨fairplay¨? Remarquez que cela est de la petite bière comparativement à l'atmosphère qui régnait à Kiawah Island en 1991. Les matches de la Coupe Ryder étaient devenus si intenses que les spectateurs et les femmes des joueurs en étaient rendus à se réjouir ouvertement des mauvais coups de l'équipe adverse et même, dans certains cas, à applaudir ces mêmes coups ratés. On avait alors atteint un sommet d'où il fallait redescendre au plus sacrant car on s'éloignait dangereusement du but réel de cette rencontre, soit de rapprocher les deux continents tout en faisant la promotion du golf à travers le monde.
Qui va gagner?
Sur papier, les forces en présence ne permettent pas de favoriser l'une ou l'autre des équipes. L'histoire récente nous permet de constater que les Européens sont nettement supérieurs lors des matchs en équipe (14 points à l'enjeu) et les Américains dominent généralement les matchs en simple (12 points à l'enjeu). Est-ce que le capitaine Davis Love III saura instaurer un esprit d'équipe qui semble trop souvent absent chez les Américains? Est-ce que le fait d'avoir un emblème commémorant le regretté Seve Ballesteros sur leurs sacs de golf sera suffisant pour inspirer l'équipe européenne ? Ce ne sont là que quelques questions que l'on se pose à la veille du premier match qui sera disputé vendredi matin, dès 8h20, heure du Québec (7h20 heure locale).
Une chose est certaine, les joueurs américains devront se surpasser pour vaincre l'équipe dirigée par l'Espagnol Jose Maria Olazabal. Aucun joueur de la formation américaine ne démontre une fiche gagnante en Coupe Ryder, pas même TigerWoods (13-14-2). Phil Mickelson (11-17-6 ) a aussi une fiche décevante et pourrait bien disputer une dernière Coupe Ryder en carrière. On devra se fier au brio de quatre joueurs recrues pour espérer l'emporter, soient Keegan Bradley, Webb Simpson, Jason Dufner et Brandt Snedeker. Ces joueurs ont déjà prouvé leur talent et on ne peut qu'espérer qu'ils soient à leur mieux lors des trois jours de compétition. Les vétérans Jim Furyk et Steve Stricker devront donner l'exemple et servir d'inspiration aux plus jeunes.
Du côté européen, on est aussi gonflé à bloc. Les récents exploits de Rory McIlroy ne peuvent qu'aider le moral de la troupe bien qu'il ne soit que l'un des soldats de cette équipe très bien balancée. On devra à nouveau se méfier de l'Anglais Ian Poulter (8-3-0), véritable poison lors de cette compétition. Et que dire de Sergio Garcia qui montre une fiche de 14 victoires contre seulement 4 défaites! Et Luke Donald (8-2-1)? Et Lee Weswood, (16-11-6) ? Et Justin Rose (3-1-0) ? On a beau analyser les joueurs sous tous les angles et vérifier la fiche de chacun, n'en demeure pas moins que nul ne peut prédire comment cela va se passer sur le parcours du Medinah C.C. de Chicago. Le momentum peut changer d'un clan à l'autre à tout moment et, comme toujours, c'est sur les verts que tout va se décider.
Ce sera un plaisir pour Michel et moi de passer toutes ces heures en votre compagnie bon golf!
Difficile de dire pourquoi on aime tant cette compétition biannuelle. Est-ce sa longue tradition qui la rend si attrayante? Est-ce le fait qu'on aime tellement les sports d'équipe et, qu'une fois aux deux ans, le golf en devient un pour l'espace d'un week-end? Peut-être est-ce tout simplement parce que nous savons à l'avance que nous allons assister à un spectacle haut en couleurs et que la tension va monter à un point tel que chacun des participants laissera paraître des signes de nervosité.
Bien qu'habitués à jouer devant des milliers de spectateurs et de pouvoir gagner des sommes d'argent qui frôlent parfois l'indécence, la plupart des joueurs arrivent à bien gérer ce genre de stress de semaine en semaine. Lorsqu'arrive le temps de jouer en équipe et de représenter son pays ou son continent, la pression devient soudainement plus difficile à gérer, sans trop savoir pourquoi. Je me souviens d'avoir assisté à la Coupe Ryder il y a quelques années, dans la région de Buffalo. J'étais pratiquement sur le tertre de départ du premier trou, à quelques pieds des joueurs. Colin Montgomerie et Nick Faldo faisaient équipe et discutaient du premier coup de départ. Les joueurs étaient visiblement nerveux. Faldo a suggéré à son coéquipier d'y aller avec un bois 3. Après ce premier coup,Monty est revenu près de Faldo et lui a chuchoté qu'il était bien heureux d'avoir réussi à soulever la balle! Un coup de bois 3, sur un tee? C'est pourtant un coup relativement simple, surtout pour des joueurs de renommée mondiale. Il fallait ensuite voir le visage crispé de Corey Pavin pour comprendre que les joueurs prennent vraiment cette compétition au sérieux. C'est probablement la seule fois durant l'année où on les sent moins à l'aise face à la petite balle blanche. D'un autre côté, les montées d'adrénaline les poussent aussi à se surpasser et à réussir des coups mémorables qui font parfois réagir les spectateurs de façon quasi hystérique.
Il faut dire que l'équipe locale est nettement favorisée lors de cette compétition puisqu'elle a le loisir de préparer le parcours comme bon lui semble et aussi parce que la foule joue un grand rôle au niveau des émotions. Je n'ai aucun problème avec une foule enthousiaste qui encourage son équipe, à condition que l'on respecte l'adversaire et qu'on ne tente pas d'influencer le déroulement des parties. J'ai vu des spectateurs américains se serrer les uns contre les autres afin d'arrêter une balle américaine qui allait assurément dépasser le vert. Quelques minutes plus tard, j'ai vu ces mêmes spectateurs se déplacer à la hâte pour laisser passer une balle européenne, elle aussi frappée avec trop de force. Est-ce vraiment ce qu'on appelle du ¨fairplay¨? Remarquez que cela est de la petite bière comparativement à l'atmosphère qui régnait à Kiawah Island en 1991. Les matches de la Coupe Ryder étaient devenus si intenses que les spectateurs et les femmes des joueurs en étaient rendus à se réjouir ouvertement des mauvais coups de l'équipe adverse et même, dans certains cas, à applaudir ces mêmes coups ratés. On avait alors atteint un sommet d'où il fallait redescendre au plus sacrant car on s'éloignait dangereusement du but réel de cette rencontre, soit de rapprocher les deux continents tout en faisant la promotion du golf à travers le monde.
Qui va gagner?
Sur papier, les forces en présence ne permettent pas de favoriser l'une ou l'autre des équipes. L'histoire récente nous permet de constater que les Européens sont nettement supérieurs lors des matchs en équipe (14 points à l'enjeu) et les Américains dominent généralement les matchs en simple (12 points à l'enjeu). Est-ce que le capitaine Davis Love III saura instaurer un esprit d'équipe qui semble trop souvent absent chez les Américains? Est-ce que le fait d'avoir un emblème commémorant le regretté Seve Ballesteros sur leurs sacs de golf sera suffisant pour inspirer l'équipe européenne ? Ce ne sont là que quelques questions que l'on se pose à la veille du premier match qui sera disputé vendredi matin, dès 8h20, heure du Québec (7h20 heure locale).
Une chose est certaine, les joueurs américains devront se surpasser pour vaincre l'équipe dirigée par l'Espagnol Jose Maria Olazabal. Aucun joueur de la formation américaine ne démontre une fiche gagnante en Coupe Ryder, pas même TigerWoods (13-14-2). Phil Mickelson (11-17-6 ) a aussi une fiche décevante et pourrait bien disputer une dernière Coupe Ryder en carrière. On devra se fier au brio de quatre joueurs recrues pour espérer l'emporter, soient Keegan Bradley, Webb Simpson, Jason Dufner et Brandt Snedeker. Ces joueurs ont déjà prouvé leur talent et on ne peut qu'espérer qu'ils soient à leur mieux lors des trois jours de compétition. Les vétérans Jim Furyk et Steve Stricker devront donner l'exemple et servir d'inspiration aux plus jeunes.
Du côté européen, on est aussi gonflé à bloc. Les récents exploits de Rory McIlroy ne peuvent qu'aider le moral de la troupe bien qu'il ne soit que l'un des soldats de cette équipe très bien balancée. On devra à nouveau se méfier de l'Anglais Ian Poulter (8-3-0), véritable poison lors de cette compétition. Et que dire de Sergio Garcia qui montre une fiche de 14 victoires contre seulement 4 défaites! Et Luke Donald (8-2-1)? Et Lee Weswood, (16-11-6) ? Et Justin Rose (3-1-0) ? On a beau analyser les joueurs sous tous les angles et vérifier la fiche de chacun, n'en demeure pas moins que nul ne peut prédire comment cela va se passer sur le parcours du Medinah C.C. de Chicago. Le momentum peut changer d'un clan à l'autre à tout moment et, comme toujours, c'est sur les verts que tout va se décider.
Ce sera un plaisir pour Michel et moi de passer toutes ces heures en votre compagnie bon golf!