Maintenant que les séries éliminatoires de la Coupe FedEx sont terminées, place à la Coupe Ryder!

Inaugurée en 1927 par Samuel Ryder, cette compétition bisannuelle se veut d'abord et avant tout une rencontre amicale entre les États-Unis et l'Europe même si, au fil des ans, l'aspect amical a parfois été laissé de côté.

Il a d'ailleurs fallu ramener les joueurs et accompagnateurs à l'ordre au début des années 1990 car on s'éloignait dangereusement du but premier de cette rencontre.

Lors du tournoi de 1991, disputé à Kiawah Island, on avait plutôt l'impression d'être en guerre. Quand on est rendu à applaudir les mauvais coups de l'équipe adverse, c'est qu'on a perdu les pédales.

Le golf a toujours été considéré comme un sport de « gentleman » et on doit tout faire pour que cela demeure ainsi. Les plus grands golfeurs de l'histoire sont toujours demeurés humbles dans la victoire et gracieux dans la défaite. Il est donc important que les jeunes professionnels d'aujourd'hui perpétuent cette tradition afin que le golf conserve ses lettres de noblesse.

Cette fin de semaine, l'équipe américaine se présente au Pays de Galles avec cinq joueurs recrues, incluant le jeune Rickie Fowler. Du côté de l'Europe, six joueurs sur douze en seront à une première participation à cette compétition fortement attendue.

La jeune sensation Rory McLlroy et les frères Molinari font bien sûr partie de ces joueurs recrues et Dieu seul sait comment ils se comporteront lors des situations importantes.

Certains experts disent que ce n'est que du golf et que tous les participants savent à quoi s'attendre. C'est sans doute vrai, du moins en partie. Reste néanmoins que jouer pour votre pays ou pour votre continent amène une dimension différente au jeu et que personne ne peut prédire comment tel ou tel joueur va réagir sous cette pression différente.

J'ai eu la chance d'assister aux trois jours de compétition de cette coupe en 1995 alors qu'elle était disputée à Rochester dans l'état de New York. Jamais je n'avais vu des joueurs professionnels être aussi nerveux, surtout avant de prendre le départ. Lorsque l'annonceur nommait leur nom, certains joueurs avaient peine à marcher normalement et à faire tenir la balle sur le « tee ».

Lors d'un match par équipe en coups alternatifs, Colin Montgomerie était jumelé à Nick Faldo. Après avoir effectué le coup de départ au trou no 1, j'ai entendu Monty dire à Faldo : « je suis bien heureux d'avoir réussi à faire lever cette balle »…c'est vous dire à quel point la tension est palpable chez la plupart des participants.

D'un autre côté, l'adrénaline joue son rôle à merveille et amène certains joueurs à se surpasser de façon incroyable. On aura droit à des coups spectaculaires, inattendus et parfois mémorables. On passera par toute la gamme des émotions. Certains pleureront à chaudes larmes tandis que d'autres nous feront voir un côté inconnu de leur personnalité.

Les spectateurs ne seront pas toujours très courtois envers l'équipe américaine, certains joueurs auront leurs différends tandis que d'autres vont y aller de déclarations incendiaires dans le seul et unique but de motiver davantage leurs coéquipiers.

Les capitaines, Colin Montgomerie et Corey Pavin, se vouent un respect mutuel et se côtoient depuis de nombreuses années. Il est évident qu'on vise la victoire de part et d'autre et qu'un seul d'entre eux restera debout dimanche après-midi.

Entre temps, ils nous auront permis de vivre trois merveilleuses journées de golf, sur un site enchanteur et avec une ambiance que l'on ne retrouve nulle part ailleurs. Les acteurs sont parmi les meilleurs au monde…que demander de plus?

Que la fête commence!