L’édition 2016 du Championnat des Joueurs passera à l’histoire pour plusieurs raisons. L’Australien Jason Day, classé numéro un au monde depuis 12 semaines, a d’abord établi une nouvelle marque en soutirant pas moins de 15 coups à la normale lors des 36 premiers trous. Mais c’est surtout la vitesse des verts lors de la ronde de samedi qui a retenu l’attention puisque les 76 participants ont enregistré trois coups roulés ou plus à 149 occasions, du jamais vu sur le circuit PGA Tour.

Les organisateurs ont été surpris par ces conditions extrêmes, mais se sont défendus en mentionnant qu’ils n’avaient rien fait de différent. Une fois la 2e ronde terminée samedi matin, on a tondu et roulé les verts à deux reprises. Le faible taux d’humidité et le vent les ont ensuite rendus quasi injouables; jamais n’a-t-on vu des joueurs de ce calibre éprouver autant de difficultés à contrôler leurs balles sur des coups roulés de courtes et longues distances. Certains s’en sont tirés sans trop de dommage, mais plusieurs se sont littéralement sortis de la compétition. La moyenne de pointage fut de 75.59 lors du 3e tour, la plus élevée jamais enregistrée à ce tournoi. À titre d’exemple, les 144 joueurs participant aux 2 premières rondes ont soutiré 272 coups à la normale du parcours TPC Sawgrass tandis que les 76 joueurs qui ont participé à la 3e ronde ont joué 273 coups au-dessus de la normale au cumulatif! Il suffisait de voir la couleur des verts pour facilement conclure à quel point ils étaient rapides. Le reste du parcours paraissait également très sec et n’affichait pas sa couleur habituelle. Des travaux majeurs commenceront au cours des prochains jours puisque tous les verts seront détruits et reconstruits à nouveau. On prévoit la réouverture du parcours vers la mi-novembre.

Pour revenir à la compétition, Jason Day a une fois de plus prouvé sa grande valeur en remportant un 7e tournoi à ses 17 derniers départs. Il commence drôlement à ressembler à un certain Tiger Woods qui a dominé ce circuit pendant une bonne douzaine d’années. Day frappe la balle avec puissance et avec beaucoup de hauteur. Il n’est pas à l’abri des erreurs, mais démontre une force de caractère hors du commun lorsqu’il en commet. Il conserve une bonne attitude et revient en force dès le trou suivant, comme si rien ne s’était passé. Il est de la trempe des grands champions, car il n’a pas nécessairement besoin d’être à son meilleur pour l’emporter. On l’a senti en contrôle tout au long du tournoi même s’il a avoué se sentir très nerveux à l’aube de la ronde finale. Ce 10e titre en carrière lui permet de consolider sa première position au sommet de la hiérarchie mondiale et de ravir le premier rang du classement de la Coupe FedEx à son compatriote Adam Scott. Tout baigne dans l’huile pour Jason Day ces temps-ci d’autant plus qu’il est papa pour la 2e fois depuis quelques semaines... la vie est belle!

L’Américain Kevin Chapell, 29 ans, a pris le 2e rang, à 4 coups du vainqueur. Il avait aussi terminé 2e à Bay Hill en mars dernier, derrière…Jason Day. Ce dernier avait également mené ce tournoi de bout en bout. Chappell a tout de même touché 1 134 000 dollars pour sa 2e place et grimpé au 5e rang à la Coupe FedEx. Il occupe dorénavant le 33e échelon du classement mondial (gain de 33 places), ce qui lui donne accès à tous les grands rendez-vous de la saison, incluant les majeurs.

Le vétéran Ken Duke, 47 ans, a aussi connu un très bon tournoi. Une dernière ronde de 72 lui a permis de partagé le 3e rang avec Matt Kuchar, Colt Knost et le jeune Justin Thomas, auteur d’un solide 65 en ronde finale. Duke avait amassé seulement 61,000 dollars en bourses en 9 tournois cette saison; cette 3e place lui a permis d’encaisser 504,000 dollars et de relancer sa saison.

Ce fut, somme toute, un très bon tournoi même si les conditions de jeu ont pris le dessus par moment. L’ambiance unique qui règne sur ce parcours, particulièrement autour des 16e et 17e trous, donne un cachet bien particulier à ce tournoi…à vivre au moins une fois dans sa vie!

Prochaine étape : AT & T Byron Nelson

Les joueurs ont rendez-vous à Irving, au Texas, cette semaine. Le tournoi Byron Nelson sera à nouveau présenté sur l’excellent parcours TPC Four Seasons. L’an passé, l’Australien Steven Bowditch l’avait emporté par une marge de 4 coups, grâce à une ronde finale de 64.

Parmi les principales têtes de série, notons la présence de Dustin Johnson, Louis Oosthuizen, Bryson DeChambeau, Ernie Els, Matt Kuchar, Ken Duke, Zach Johnson, Brandt Snedeker, Charl Schwartzel, Arniban Lahiri, Jonas Blixt ainsi que les Canadiens Graham DeLaet, Adam Hadwin et Mike Weir.

Jordan Spieth sera également de la partie. On a bien hâte de voir dans quel état d’esprit il va se présenter, lui qui vient de rater les rondes finales au TPC Sawgrass, son premier départ depuis sa déconfiture au Tournoi des Maîtres. Spieth traverse une première tempête en carrière et devra trouver des solutions à son manque de constance. Autant tout paraissait facile l’an passé, autant ça semble ardu depuis quelque temps. Le talent est toujours là, mais c'est la confiance qui fait défaut. À mon avis, ce n’est qu’une question de temps.

Vous pourrez suivre le déroulement des 3e et 4e rondes, samedi et dimanche, sur les ondes de RDS.