HOYLAKE, Angleterre (AP) - Impatients de mettre fin à une léthargie de sept ans dans les tournois majeurs, les Européens estimaient que l'Omnium britannique pourrait s'avérer leur meilleure chance de couronner un champion.

Après tout, 15 des 50 joueurs les mieux classés au monde proviennent du Vieux Continent, un nombre bien suffisant pour interrompre la domination américaine de temps à autre et pour résister aux pays qui cherchent à mêler les cartes, comme l'Australie et l'Afrique du Sud. Eh bien, au moment où le soleil s'est couché sur le parcours du Royal Liverpool, jeudi, le continent-hôte - et même le pays-hôte, en fait - était bien représenté au sommet du classement.

Mais on n'y retrouvait pas les noms auxquels on s'attendait.

Au lieu d'un golfeur comme Colin Montgomerie, le peu connu Graeme McDowell, de l'Irlande du Nord, s'était emparé du tout premier rang après une ronde grâce à une carte de 66, six coups sous la normale.

Les Anglais ont pu encourager deux des leurs qui se sont retrouvés avec un seul coup de retard: Greg Owen et Anthony Wall - au lieu de joueurs mieux classés comme David Howell ou Luke Donald.

Les Espagnols ont contribué eux aussi, mais ce n'est pas le double vainqueur du Tournoi des Maîtres Jose Maria Olazabal qui a joué 67. C'est plutôt Miguel Angel Jimenez.

En passant, Jimenez est le joueur le mieux classé du peloton de tête européen, avec une 47e place mondiale.

Owen est 66e, Wall 89e et McDowell 103e. Pas vraiment le genre de joueurs qui peuvent aspirer à remporter un tournoi majeur, même si le meneur provisoire a visualisé ce scénario durant ses rondes d'entraînement plus tôt cette semaine, au moment où les noms des joueurs composant chaque groupe étaient affichés au classement à leur arrivée au dernier trou.

"Mon nom était là, tout en haut, s'est souvenu McDowell. Et je le regardais en me disant que ce serait bien de le voir encore ce week-end. C'est évident qu'aujourd'hui, en voyant mon nom, c'était très plaisant. Je sais que nous ne sommes que jeudi, mais je suis quand même excité."

Exception faite de l'Espagnol Sergio Garcia - le 9e joueur au monde a joué 68 - et l'Irlandais Darren Clarke - le no 23 a remis une carte de 69 - les meilleurs joueurs européens n'ont pas vraiment bien fait, jeudi.

Howell (no 10) et Donald (no 11) se sont tous deux contentés d'un 74, Montgomerie (no 13) et Olazabal (no 14) ont joué 73, tandis que Padraig Harrington (no 18) a été décevant avec un 75.

Sauf que les golfeurs moins connus ont sauvé l'honneur. Surtout McDowell, qui a reçu un bon conseil dans un pub local, la veille.

"Je prenais une couple de bières hier (mercredi) soir avec des amis, a raconté l'Irlandais. Un résidant local est venu me voir, il m'avait reconnu. Je croyais qu'il voulait un autographe."

L'homme lui a plutôt fait remarquer qu'il était toujours en déséquilibre à la fin de son élan arrière.

"Travaillez un peu là-dessus, voulez-vous bien", lui a-t-il lancé.

"Merveilleux, merci beaucoup", a répliqué McDowell.

"Ensuite, j'ai blagué avec les gars en leur disant que si je jouais 66 demain (jeudi), j'allais vouloir revoir ce gars-là sur le terrain vendredi matin", a continué McDowell.

Jeudi soir, il cherchait à contacter son nouvel entraîneur dans l'espoir qu'il se présente le lendemain à sept heures précises.