ORLANDO, Floride (AP) - Il y avait un car de reportage stationné en face de chez-lui et Chris DiMarco devait donner un tas d'entrevues autant à la radio qu'à la télé. C'est un traitement qui est habituellement réservé au gagnant du Tournoi des Maîtres.

Pourtant, DiMarco a bel et bien terminé deuxième.

Le gars qui portait le veston vert, Tiger Woods, était à l'autre bout de la ville d'Orlando et il rencontrait des dirigeants de la compagnie Accenture, un de ses commanditaires, une sortie du lundi qui avait été planifiée longtemps à l'avance.

Il est rare de voir un gars qui termine deuxième attirer autant l'attention.

"J'ai joué 68 ici dimanche, ce qui représente une très bonne ronde. Et habituellement un compte de 12 sous le par est suffisant pour l'emporter, a dit DiMarco après sa défaite dimanche en prolongation. Mais j'affrontais Tiger Woods."

C'est ce qui a rendu sa deuxième place si intéressante. C'est pourquoi les applaudissements les plus nourris étaient dirigés vers lui et c'est pourquoi Woods a tenu à lui rendre hommage pendant la cérémonie de remise du trophée.

On avait même oublié que DiMarco s'était déjà retrouvé dans une situation semblable, pas seulement dans le dernier groupe d'un tournoi majeur lors de la dernière ronde, mais en prolongation. Il y a sept mois à Whistling Straits, il a raté une chance de birdie au 18e trou et a perdu le championnat de la PGA en prolongation face à Vijay Singh.

Mais là, c'était différent.

Justin Leonard aurait dû gagner ce tournoi, mais son putter lui a joué des tours. DiMarco s'était hissé parmi les meneurs en jouant 71, le seul joueur des 11 derniers groupes à améliorer la normale sur ce très difficile parcours.

Mais ce qu'on retient de Dimarco à Whistling Straits, c'est qu'il a laissé son roulé à court au dernier trou.

A Augusta, il a été un modèle de détermination.

Dimanche matin, il a joué 41 au retour pour compléter sa troisième ronde. Il a vu une avance de quatre coups se changer en déficit de trois coups face à un gars qui ne perd jamais quand il a les devants. On ne lui accordait aucune chance.

Ce fut une course à deux dès le départ et DiMarco n'a jamais reculé. Ses coups de départs étaient moins longs de 80 verges. Mais il est demeuré combatif. Il a tenté de réussir le birdie lors des deux derniers trous.

Ce fut bien différent de l'an dernier quand il avait entrepris la dernière ronde à égalité avec Phil Mickelson en tête. Il avait tôt fait de jouer 76 pour disparaître de la lutte.

"Je pense que je n'étais pas prêt à gagner, a dit DiMarco. Cette année, j'étais prêt. Je pensais vraiment que je pouvais gagner et de la façon dont cela s'est terminé, je sais que je serai prêt à gagner à nouveau l'an prochain."

DiMarco n'a remporté que trois victoires en 10 ans sur le circuit de la PGA. Dimanche, il s'est retrouvé en grande compagnie.

DiMarco est le premier joueur depuis Tom Lehman à se retrouver dans le dernier groupe d'un tournoi majeur deux ans de suite sans gagner.

Le fait de passer bien près de de gagner un tournoi majeur ne garantit rien. On peut le demander à Colin Montgomerie ou Chip Beck. DiMarco a déjà prouvé qu'il est un golfeur de grande classe. Il a participé au Championnat du Circuit au cours des cinq dernières années. Il a gagné des matches importants en Coupe Ryder et en Coupe des Présidents.

"Il ne recule jamais d'un pouce," a dit Woods.

Mais il n'a pas encore gagné de tournoi majeur non plus. DiMarco voudrait qu'on se souvienne de lui comme d'un grand gagnant, pas seulement d'un gars qui a offert une belle lutte au meilleur pour s'incliner à la fin. Il n'y a qu'une victoire dans un tournoi majeur qui peut changer tout cela.