AUGUSTA - Mike Weir n'a eu aucune difficulté à se consoler après une dure première journée au Tounoi des Maîtres. Il a vite compris qu'il n'était pas le seul de son camp.

Le parcours d'Augusta National était ferme et difficile et c'est pourquoi Weir n'était pas tellement déçu après avoir remis une carte de 75, trois au dessus du par.

Ca ne paraît pas très bien sur la carte de pointage, mais il ne se retrouve qu'à six coups des meneurs Justin Rose et Brett Wetterich après une ronde où le compte moyen a été de 76.

"On réalise qu tous les joueurs ont connu des difficultés, a dit Weir. Tous les gars vont devoir se battre pour sauver des normales parce que le parcours est difficile.

"Il faut se bagarrer. C'est comme cela."

Stephen Ames, de Calgary, pensait de la même façon après avoir joué 76, mais il ne l'a réalisé qu'après avoir complété sa ronde. Il a commis un bogey au dernier trou et il pensait qu'il avait perdu toutes chances quand il s'est présenté dans la tente du marqueur officiel.

Puis il a vu ce que tous les autres avaient fait.

"Je pensais que ma ronde était très mauvaise, mais ce n'est pas vraiment le cas, a dit Ames. C'est incroyable comment c'était difficile aujourd'hui.

"Quand j'ai terminé ma ronde, je me disais qu'il n'y avait rien de positif, mais là après avoir vu ce qui s'est passé pour tout le monde, je me dis que je vais apprécier mon repas un peu plus."

En fait, c'était une question de survie lors de cette première ronde. C'était bien évident quand Weir a calé un roulé de 20 pieds pour un birdie au troisième trou. Il a regardé le tableau indicateur pour s'apercevoir qu'il était alors le seul joueur sous la normale.

Des bogeys sur les deux trous suivants ont laissé l'Ontarien sur la défensive. Il a sauvé quelques normales au retour, notamment lors des deux derniers trous.

"Il faut se battre pour des normales, a dit Weir. En fait, j'ai l'impression d'avoir bien joué aujourd'hui.

"C'est certain qu'on va rater des roulés. J'avais l'impression que je tentais de sauver des normales à tous les trous. C'est fou."

Ames a connu une journée semblable. Il a commis un bogey dès le premier trou et a ensuite réalisé 10 normales de suite. Il a commis un double bogey au 14e trou, des bogeys aux 12e, 16e et 18e trous et a réussi des birdies aux 13e et 17e trous.

Et comme il fallait s'y attendre, c'est sur les verts, les plus difficiles au monde, que les joueurs ont peiné.

Tom Watson, qui en est à sa 34e participation au Tournoi des Maîtres, a joué 75 tout comme Weir et a dit qu'il n'avait pas vu les verts dans cet état depuis des années.

"Ils sont fermes et rebondissent, a expliqué Watson. Il faut frapper des coups d'approche de grande qualité pour que la balle s'arrête sur la surface."

Weir a dit lui aussi qu'il n'avait jamais vu les verts comme cela. On ne prévoit pas de pluie au cours des prochains jours et les choses pourraient s'envenimer. Il espère qu'on arrosera les verts, mais il ne retient pas son souffle.

"J'imagine qu'ils vont arroser les verts, sinon ils changeront de couleur, a dit Weir. S'ils ne le font pas, ce sera incroyable. Mais c'est peut-être ce qu'ils veulent."

Bien sûr.

"C'est toute une expérience. On ne joue jamais des rondes d'exercice sur ce parcours quand c'est aussi ferme, a mentionné Ames. On réalise qu'ils peuvent rendre le parcours difficile à souhait et c'est ce qu'ils font. Ils veulent que le gagnant joue la normale.

"En fait, il n'y a aucun doute, c'est la parcours qui a gagné aujourd'hui."