Gagner un tournoi sur le circuit PGA Tour, ça ne change pas le monde, mais ça peut changer la vie d’un golfeur professionnel, surtout lorsqu’il s’agit d’un premier gain en carrière.

C’est justement le cas de l’Américain John Merrick, vainqueur dimanche dernier de l’Omnium Northern Trust, sur les allées du magnifique parcours Riviera. Natif de Long Beach en Californie. Merrick connaît bien ce parcours parsemé d’embûches et de vices cachés; il a su prendre les bonnes décisions et a joué de façon intelligente pour filer vers une première victoire sur ce circuit. Il a eu besoin de deux trous de prolongation avant de venir à bout du coriace Charlie Beljan.

Le parcours Riviera, une normale 71 qui s’étire sur plus de 7200 verges, a récemment été voté par les joueurs comme étant l’un des cinq meilleurs parcours du circuit. Il semble qu’à chaque trou, il y a un piège qui vous attend et qui est prêt à vous faire souffrir si vous lui manquez de respect. On s’est vite rendu compte que les oiselets allaient être plus difficiles à empiler lors de la ronde finale, les positions de drapeau étant beaucoup moins faciles d’accès. Le seul reproche entendu lors du tournoi concernait la qualité des verts qui, cette année, semblaient un peu raboteux par endroits.

Revenons au dernier trou de la prolongation qui s’est terminée, tout comme l’an passé, sur le fameux 10e trou, une petite normale 4 d’à peine 315 verges. D’apparence inoffensive, ce trou en a fait rager plus d’un au cours des quatre jours de compétition, car les bogueys et les  double-bogueys y ont été nombreux. Le champion John Merrick a utilisé un fer pour jouer son coup de départ afin de conserver une distance d’environ 80 verges, stratégie qui s’est avérée payante. Du côté de Beljan, il a plutôt risqué le tout pour le tout en utilisant son bois no 1 et s’est vite rendu compte de son erreur. Même si sa balle s’est arrêtée à moins de 50 verges de l’objectif, il n’avait aucune chance d’attaquer le fanion et devait éventuellement commettre un boguey qui allait causer sa perte. La preuve a été faite que la stratégie joue un très grand rôle dans le succès d’un golfeur et que l’expérience ne s’achète pas. Je parie que Beljan utilisera une approche différente lorsque la situation se présentera de nouveau… comme l’enfant qui se brûle pour la première fois.

Cette première victoire vaut à Merrick une invitation au prochain Tournoi des Maîtres et lui permet aussi de grimper au 74e échelon  du classement mondial. De plus, il occupe le 4e rang de la Coupe FedEx. Avec une récolte de 1 296 000 $ en 2013, il dépasse déjà ses gains de la saison dernière. Merrick en est à sa 7e année sur le circuit PGA Tour et semble en voie de connaître sa meilleure saison en carrière; son apprentissage est terminé, son niveau de confiance est à la hausse et Dieu seul sait où il va s’arrêter!  

Championnat mondial Accenture match play

Comme chaque année, les 64 meilleurs joueurs du classement mondial reçoivent une invitation pour ce championnat par trou. Tous ont accepté cette année, sauf deux joueurs, soit Phil Mickelson et Brandt Snedeker. Dans les deux cas, on avait déjà planifié des vacances familiales.

Pour tous les autres, il n’y a rien de gagné d’avance puisque chaque année, le scénario se répète, c’est-à-dire que plusieurs têtes d’affiche tombent dès le premier tour. On ne sait pas qui, mais on sait que ce sera le cas. À vrai dire, il n’y a aucun match facile, car ce sont tous des joueurs de premier plan et, sur 18 trous, tout peut arriver.

Comme d’habitude, on a divisé le peloton en 4 groupes de 16 joueurs et vous devez sortir vainqueur de votre division pour atteindre les demi-finales. Les quatre têtes de série sont les joueurs occupant les quatre premières positions du classement mondial, soit Rory McIlroy, Tiger Woods, Luke Donald et Louis Oosthuizen. Ces joueurs seront confrontés aux quatre derniers joueurs qualifiés pour l’évènement lors de la première journée. En fait, on emploie la formule du tennis pour ce championnat match play. En passant, Tiger sera confronté à Charles Howell, McIlroy devra batailler contre l’Irlandais Shane Lowry tandis que Donald devra se méfier de l’Allemand Marcel Siem. Quant à Oosthuizen, il livrera son premier duel face à l’Écossais Ritchie Ramsay. Sur papier, ça semble des matchs faciles; sur le parcours, c’est souvent une tout autre histoire… enfin, on verra bien. Personnellement, j’aime beaucoup les chances de Justin Rose, d’Ian Poulter et du combatif Greame McDowell. Parmi les autres matchs qui pourraient aller d’un côté comme de l’autre, mentionnons les duels qui opposeront Sergio Garcia et Thongchai Jaidee, Charl Schwartzel et Russel Henley, Zach Johnson et Jason Day, Hunter Mahan et Matteo Manassero, Justin Rose et K.J.Choi, Adam Scott et Tim Clark, Ernie Els et Fedrik Jacobson, Nick Watney et David Toms et, enfin, Greame McDowell contre Padraig Harrington… de quoi occuper un bel après-midi sous la neige au Québec. Bon golf!

Vous pourrez suivre les demi-finales et la grande finale de ce championnat sur les ondes de RDS, samedi et dimanche. C’est un rendez-vous.