GULLANE - Zach Johnson a finalement compris comment il faut aborder la première ronde de l'Omnium britannique.

Tiger Woods, lui, doit prouver qu'il sait encore comment terminer un tournoi majeur.

Rebondissant de belle façon à la suite d'une amère défaite en prolongation la semaine dernière à l'occasion de la Classique John Deere, Johnson s'est emparé du premier rang par une journée ensoleillée, jeudi à Muirfield, quand il a complété le premier parcours en 66 coups, six sous la normale.

« Je ne sais pas quel est le secret, a dit Johnson. J'ai frappé de beaux coups et, de toute évidence, j'ai très, très bien joué sur les verts.

« Si j'ai appris quoi que ce soit de la semaine dernière, c'est qu'il faut profiter du fait que je joue bien en ce moment. J'ai confiance en ce que je fais, en ma routine. Je suis confiant avant de frapper mes coups et au moment de lire les verts. »

Il avait joué 65 à Lytham, l'an dernier. Sauf que maintenant, il devra apprendre comment finir le boulot: il y a un an, le champion du Tournoi des Maîtres en 2007 avait joué 74 en deuxième ronde, et terminé neuvième à l'issue de la compétition.

« Ce sport demande de la résilience, a ajouté Johnson. Ça ne vient qu'avec de l'expérience. Et sûrement en appréciant ce qui vous arrive, mais en étant à la fois capable de mettre rapidement tout cela derrière vous. »

Woods sait plus que tout autre comment gagner un tournoi du Grand Chelem (il compte 14 victoires en tournois majeurs jusqu'ici) mais il n'a pas connu de succès au cours des cinq dernières années, sa plus longue disette en carrière.

L'Américain a aussi amorcé le tournoi en force, remettant une carte de 69 dans les conditions de plus en plus difficiles de l'après-midi. Mais ne vous emportez pas trop au sujet de ses chances de l'emporter: il a remis des cartes de 67 lors des premières rondes des deux dernières éditions.

Un terrain qui s'impose
Un terrain qui s'impose

« Ça a été difficile, a admis Woods. Le parcours s'est asséché au fur et à mesure que la journée avançait et de ce fait, il est devenu plus difficile à jouer. Je suis très content d'avoir remis une carte en deçà de la normale. »

Johnson devance d'un coup le surprenant Mark O'Meara et Rafael Cabrera-Bello. O'Meara a complètement dominé le neuf d'aller, comme s'il était au sommet de son art et non pas un golfeur de 56 ans dont le pointage moyen des 10 dernières années à l'Omnium britannique est de 76.

Le gagnant de l'édition 1998 a joué 31 sur les neuf premiers trous, avant de trébucher quelque peu avec trois bogeys. Mais il a calé un long coup roulé de 35 pieds pour un aigle au 17e pour remettre une carte de 67.

Miguel Angel Jimenez, Brandt Snedeker, Dustin Johnson, Shiv Kapur et Tom Lehman, un autre cinquantenaire, suivent à 68, à deux coups du meneur.

En compagnie de Woods à 69, on retrouve Phil Mickelson, Angel Cabrera, Todd Hamilton, Jordan Spieth, vainqueur de la Classique John Deere, et Francisco Molinari.

Seul Canadien du tournoi, Graham DeLaet a remis une carte de 76, cinq coups au-dessus de la normale, pour se retrouver à égalité en 92e place.

Le futur immédiat semble plus sombre pour Rory McIlroy, qui a pourtant remporté en août dernier son deuxième tournoi du Grand Chelem à l'occasion du Championnat de la PGA. Jeudi, il n'a montré aucun signe qu'il s'apprêtait à s'extirper de la léthargie qui l'afflige cette saison. Il s'est contenté d'un 79, huit coups au-dessus de la normale. Il s'agit de son deuxième pire score en carrière enregistré à l'Omnium britannique.

Il avait joué 80 à St. Andrews en 2010, mais c'était davantage attribuable à de forts vents qu'à de piètres coups.

Cette fois, il n'avait que lui à blâmer. Il n'a même pas fait mieux que Nick Faldo, qui a créé la controverse cette semaine quand il a conseillé à McIlroy de passer plus de temps à se concentrer sur le golf, plutôt que ses activités en dehors du terrain.

« J'aimerais pouvoir me tenir devant vous et vous expliquer ce qui ne va pas et comment je vais régler la situation, a indiqué McIlroy. Je ne le sais pas. Je vais juste tenter de jouer mieux et de m'en sortir. Parfois, je suis sur le terrain et c'est comme si j'étais inconscient. »

Faldo, qui célébrait son 56e anniversaire de naissance, jeudi, a égalé le score de McIlroy même s'il a très peu joué depuis trois ans.

Vainqueur à St. Andrews en 2010, le Sud-Africain Louis Oosthuizen a d déclarer forfait au neuvième trou. Le Suédois Peter Hanson s'est aussi retiré de la compétition.

Parmi les autres têtes d'affiche, Bubba Watson a terminé sa journée de travail à -1, Angel Cabrera, à -2, puis le champion en titre Ernie Els, à +3. Justin Rose (+4), Fred Couples (+4), Rickie Fowler (+7) et même Luke Donald (+9) ont connu des ennuis.

Évidemment, lorsqu’on parle de tournoi Grand Chelem, le nom du « Tigre » est inévitablement sur toutes les lèvres alors que le no 1 mondial tente de mettre enfin la main sur le fameux 15e titre majeur qu’il pourchasse depuis maintenant cinq ans. Le dernier remonte à l’Omnium des États-Unis de 2008, à Torrey Pines. Il n’y a pas si longtemps, la possibilité qu'il surpasse les 18 titres de Jack Nicklaus ne semblait qu’une formalité. Le temps commence-t-il à se faire trop tard?