Il fait partie de la crème de la crème, ça, personne n’en doute. Est-il aussi bon que son classement de la fin de semaine l’indique? Peut-être pas… pas encore.

Il est très difficile d’évaluer un joueur de ce calibre, surtout lorsqu’il est en pleine progression. On a toujours su que Kuchar possédait un talent hors de l’ordinaire mais, dans la vraie vie, on ne veut pas le savoir, on veut le voir. Il a beau démontrer un brillant palmarès chez les amateurs, rien n’y fait, on doit à nouveau étaler ses compétences face aux meilleurs de la profession. C’est la deuxième fois en moins de 9 mois que Kuchar sort vainqueur d’une compétition réunissant les meilleurs de la profession. Rappelons-nous qu’il a remporté le Championnat des joueurs, sur le difficile parcours TPC Sawgrass en mai dernier. Sa victoire au Championnat « match play » Accenture en fin de semaine lui permet de franchir un pas de géant parmi l’élite mondiale. Il est d’ailleurs passé de la 25e à la 8e position au classement mondial, après ce triomphe. De plus, il occupe le deuxième échelon du classement de la Coupe FedEx et du classement des boursiers. Kuchar s’avère le joueur le plus régulier du circuit et accumule les « top 10 » mieux que quiconque depuis les trois dernières années. Tout compte fait, c’est 29 « top 10 » qu’il a réussi en 72 tournois durant cette période. Ce n’est pas par hasard qu’il maintient une moyenne de gains d’environ 4 millions de dollars par année depuis 2010… une véritable machine à « cash ».

Comme c’est le cas pour tout le monde, il accédera au niveau supérieur lorsqu’il gagnera un premier titre majeur, ce qui ne saurait tarder. Vous ne serez jamais considéré comme un grand acteur tant et aussi longtemps que vous n’aurez pas remporté un Oscar…ça vaut aussi pour les golfeurs sans titre majeur, même si le Championnat des Joueurs est considéré comme étant le 5e tournoi majeur. Dans la vraie vie, il n’y a que quatre tournois du Grand Chelem… jusqu’à preuve du contraire.

Un parcours long et difficile

On s’est vite rendu compte à quel point le parcours du Ritz-Carlton demeure l’un des bons tests de la saison. Il faut dire qu’il s’agit du plus long parcours utilisé sur le circuit, avec un grand total de 7791 verges… c’est long longtemps, surtout quand le vent, la pluie et même la neige se succèdent au cours d’une seule journée. Lorsque l’on a aperçu les allées recouvertes de quelques pouces de neige à la fin de la première journée mercredi dernier, on s’est demandé si on était bien en Arizona. La neige a finalement disparu le lendemain mais les conditions sont froides et venteuses pour le reste de la semaine. C’est sans doute pourquoi les joueurs rataient tant de verts en coups prescrits et que l’on a assisté à un concours de « chipping » dans plusieurs matchs, incluant celui de la grande finale. Kuchar a nettement eu le dessus sur Mahan dans cette phase du jeu et, en bout de ligne, c’est ce qui a fait la différence en sa faveur.
Parmi les belles surprises de la semaine, notons l’excellente performance de l’Australien Jason Day qui, s’il avait été le moindrement opportuniste sur les verts, aurait sans doute atteint la grande finale. Day frappe plus fort que jamais et son élan n’a jamais aussi bien paru. Je crois qu’il est encore meilleur qu’en 2011, alors qu’il avait terminé deux fois deuxième lors de tournois majeurs. J’ai l’impression qu’il nous réserve une petite surprise d’ici la fin de la saison.

Du côté d’Ian Poulter, il a continué de démontrer qu’il est toujours l’un des meilleurs joueurs de « match play » de la planète en atteignant les demi-finales. Sa combativité et sa fougue font de lui un adversaire redoutable dans cette formule de jeu.

Du côté des déceptions, Rory McIlroy remporte la palme, lui qui s’est fait sortir dès le premier match face à l’Irlandais Shane Lowry. Ce dernier s’est distingué avec du jeu solide alors que McIlroy a été erratique sur plusieurs coups. On commence à se demander quand il va redevenir le joueur que l’on a connu l’an passé. Tiger Woods n’a guère fait mieux quoi que, dans son cas, c’est plutôt Charles Howell qui a brillé en ne commettant aucun boguey et en y allant de quelques coups d’éclat aux moments opportuns. Woods et McIlroy auront l’occasion de se reprendre dès cette semaine puisqu’ils seront tous deux en action à la Classique Honda. Rappelons qu’ils avaient terminé premier et deuxième l’an passé.

Classique Honda

Le superbe parcours des champions du complexe PGA National sera de nouveau le théâtre de la Classique Honda à partir de jeudi. Le fait que cette compétition soit jouée la semaine précédant le Championnat mondial Cadillac assure la présence de plusieurs joueurs internationaux parmi les meilleurs du classement mondial. Parmi eux, notons la présence des Jason Day, Ernie Els, Retief Goosen, Brenden Grace, Peter Hanson, Ryo Ishikawa, Martin Kaymer, Matteo Manassero, Graeme McDowell, Louis Oosthuizen, Justin Rose, Charl Schwartzel, Lee Westwood et Y.E.Yang.

Du côté des Américains, outre Tiger Woods, on devra se fier sur Keegan Bradley, Rickie Fowler, Dustin Johnson et Charles Howell. Notons également le retour au jeu du vétéran Scott Verplank, absent du jeu depuis de longs mois.

Reste à voir comment vont se débrouiller tout ce beau monde lorsqu’ils se retrouveront sur le fameux « bear trap », une séquence de trois trous bien spéciaux sur le neuf de retour, baptisés ainsi en l’honneur du légendaire Jack Nicklaus. Une chose est certaine, il ne faut pas avoir peur de l’eau pour s’aventurer sur ce parcours.

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