L’ascension fulgurante de Jordan Spieth
Golf lundi, 15 juil. 2013. 12:21 dimanche, 15 déc. 2024. 09:33L’Américain Jordan Spieth a connu une journée de rêve, dimanche, lors de la finale de la Classique John Deere disputée à Silvis, en Illinois. Le jeune homme de 19 ans a d’abord ébloui la foule en calant son coup de fosse de sable au 72e trou du tournoi avant de l’emporter au cinquième trou de prolongation devant Zach Johnson et le Canadien David Hearn.
Spieth devient ainsi le plus jeune gagnant d’un tournoi sur le circuit PGA Tour en 82 ans. Son histoire n'est pas banale, bien au contraire.
Après avoir remporté un titre national avec son équipe de l’Université du Texas l’an passé, le jeune Texan a participé au US Open et était classé joueur amateur numéro 1 au monde. En décembre, il est passé chez les pros sans détenir un quelconque statut sur un circuit professionnel. Il devait alors se fier à la générosité des commanditaires pour obtenir quelques invitations. Après seulement 4 tournois, il avait déjà amassé autant d’argent que le 150e boursier de l’année précédente, ce qui lui valait un statut de membre temporaire, avec restrictions.
Sa fulgurante ascension n’a jamais ralenti par la suite, mais il lui fallait absolument gagner un tournoi pour obtenir son statut de membre dès cette année. C’est maintenant chose faite, si bien que tous les points qu’il avait obtenus jusqu’ici sont comptabilisés à sa fiche, ce qui lui permet d’occuper le 11e rang du classement de la Coupe FedEx.
Spieth n’aura pas le temps de célébrer cette victoire car il est déjà en route pour l’Écosse afin de participer à l’Omnium britannique qui s’amorce dès jeudi sur le parcours Murfield. Il a obtenu le dernier laissez-passer disponible en remportant la Classique John Deere. De plus, il est passé de la 120e à la 59e position du classement mondial.
C’est à se demander où il va s’arrêter d’ici la fin de la saison car, de son propre aveu, son jeune âge n’a aucune influence sur son comportement; il se sent déjà bien à l’aise chez les professionnels, peu importe avec qui et où il évolue. On a déjà hâte de voir comment il va s’en tirer à ce championnat majeur, car l’attention médiatique à son endroit sera beaucoup plus grande qu’auparavant.
Le grand perdant de la prolongation
J’aime bien le jeune Spieth, mais je dois avouer que j’espérais davantage une victoire de David Hearn. Ce dernier a joué du golf phénoménal durant les quatre jours de compétition et a malheureusement bousillé deux chances de victoires lors des troisième et quatrième trous de prolongation. Il avait la victoire au bout de son fer droit, sur des distances de dix et six pieds, mais a été incapable de faire disparaître la balle au fond de la coupe.
À 34 ans, Hearn est toujours à la recherche d’un premier gain sur le circuit. Sa deuxième place lui permet tout de même d’encaisser un chèque de 404 000 dollars et de grimper au 46e rang du classement général. Il s’agit là d’une bien mince consolation si on compare avec tous les avantages reliés à une victoire.
La prochaine fois sera peut-être la bonne dans son cas.
Phil Mickelson en grande forme
Le grand Phil Mickelson a prouvé qu’il est fin prêt pour le troisième tournoi majeur de la saison en remportant l’Omnium d’Écosse, hier, sur les allées du club Castle Stuart, situé à Aberdeen.
Le grand gaucher a joué avec le feu car il n’avait besoin que d’une normale 5 sur le dernier trou pour l’emporter en temps règlementaire, mais a été incapable d’éviter le boguey en y allant de trois roulés. Il s’est vite repris en plaçant sa balle à quelques pouces de la coupe, sur ce même trou, au premier trou de prolongation pour finalement se débarrasser du tenace Sud-Africain Brenden Grace.
Il s’agissait pour lui d’une première victoire sur le circuit européen et d’une 50e en carrière. Mickelson a ainsi grimpé de trois échelons au classement mondial sur lequel il occupe la cinquième position. Les preneurs aux livres du Royaume-Uni l’auront bien à l’œil au cours des prochains jours et l’établiront sans doute parmi les favoris… un choix logique.
Trop fort pour la ligue
Le vétéran Kenny Perry a remporté l’Omnium sénior des États-Unis avec une facilité déconcertante au Nebraska. En le regardant se moquer de ce parcours pour une deuxième journée d’affilée, on a vraiment eu l’impression qu’il était trop fort pour le reste du peloton.
Il faut mentionner que Perry frappe la balle avec une puissance bien au-delà de la moyenne, ce qui lui a permis d’attaquer bon nombre de verts avec des fers courts en mains. Reste néanmoins qu’il a été magistral dans toutes les facettes du jeu et que cette victoire est pleinement méritée. Il a d’ailleurs avoué, lors de son entrevue d’après-match, qu’il avait disputé une de ses meilleures parties à vie.
Pas étonnant que ça ait eu l’air si facile. Il s’agissait pour lui d’un deuxième titre majeur consécutif. Reste à voir si on réussira à le convaincre de participer à l’Omnium sénior britannique qui aura lieu dans deux semaines. Depuis quelques années, Perry n’est plus très enclin à participer à des tournois outre-mer… souhaitons qu’il fasse une exception pour 2013.
« The Open Championship » se met en branle jeudi matin. Je vous reviens mercredi pour mon analyse du parcours, des forces en présence et avec quelques prédictions.