L'incarnation du bonheur
PGA lundi, 3 juin 2013. 12:44 samedi, 14 déc. 2024. 20:46L’Américain Matt Kuchar avait de bien bonnes raisons de sourire à la suite de son éclatant triomphe lundi au tournoi Memorial, disputé à Dublin en Ohio. Il fallait voir ses yeux briller lorsque l’hôte du tournoi, M. Jack Nicklaus, s’est approché de lui pour le féliciter à sa sortie du 18e vert.
Kuchar ne s’en cache pas, son idole de jeunesse a toujours été Jack Nicklaus. On comprend mieux pourquoi il avait tant d’émotions lorsque le coup roulé qui confirmait sa victoire est disparu au fond de la coupe sur le dernier trou. L’athlète de 34 ans, natif de Winter Park en Floride, concluait ainsi une autre semaine de rêve après avoir terminé en deuxième place la semaine dernière, lors du tournoi Invitation Crowne Plaza. Kuchar avait vraiment l’air d’un homme heureux et comblé lorsque sa femme et ses deux fils se sont empressés de le rejoindre dès que la victoire fut confirmée… De bien belles images, touchantes et tellement naturelles, qui confirment que le bonheur existe vraiment sur cette terre.
Comme plusieurs autres joueurs professionnels, Kuchar a dû manger son pain noir pendant plusieurs années avant de connaître la gloire et la célébrité. Lors de ses six premières saisons sur le circuit, une seule fois il a réussi à terminer parmi les 125 premiers boursiers. Il a fait preuve de persévérance, s’est accroché à son rêve et a trimé dur pour finalement connaître une bonne saison sur le circuit Web.com en 2006.
Sa dixième place au classement final lui donnait de nouveau accès au grand circuit pour la campagne 2007. Kuchar a bien saisi cette deuxième opportunité, terminant au 115e rang des boursiers et conservant ainsi son droit de jeu sans restriction pour la saison suivante. Il n’allait plus jamais regarder derrière par la suite, se permettant même de remporter le championnat des boursiers en 2010, avec des gains de près de cinq millions de dollars.
Tout paraît si facile lorsque l’on regarde ce genre de joueur évoluer sur un parcours de golf. On oublie parfois tous les efforts qui ont été consacrés pour en arriver là. Kuchar est maintenant un joueur établi et se retrouve même au quatrième rang du classement mondial après cette sixième victoire en carrière. Il possède l’un des élans les plus solides, s’élance avec un rythme qui frôle la perfection et affiche une attitude exemplaire en toutes situations. Son équilibre semble parfait à chacun de ses coups, tellement que ça a l’air d’un jeu d’enfant pour lui.
Qui plus est, Kuchar donne vraiment l’impression de s’amuser sur un parcours de golf et sourit plus souvent qu’autrement, ce qui, avouons-le, constitue une denrée rare sur le circuit PGA Tour. Pas surprenant que la foule scande son nom à chacun de ses bons coups car on aime ce genre de joueur, talentueux et sans prétention.
Depuis sa victoire au Championnat des Joueurs l’an passé, il est un joueur transformé. Il a beaucoup gagné en confiance et sait parfaitement qu’il peut tenir tête aux meilleurs de la profession. Il a appris à gagner en commettant moins d’erreurs que les autres et en affichant une régularité inégalée par quiconque au cours des cinq dernières années. Ne reste plus qu’à remporter un titre majeur pour obtenir son statut de joueur exceptionnel, ce qui ne devrait tarder si la logique est respectée.
J’aimerais aussi souligner les excellentes performances de Kevin Chappell et de Kyle Stanley, respectivement deuxième et troisième au classement final à Dublin. Ces deux jeunes joueurs impressionnent de plus en plus et démontrent qu’ils ont tout ce qu’il faut pour connaître de belles carrières sur ce circuit. Chappell a terminé dixième et troisième lors des deux dernières éditions du US Open et sera sans doute un joueurs à surveiller à Merion dans deux semaines. Du côté de Stanley, la puissance de ses coups lui joue encore des tours. Dès qu’il contrôlera un peu mieux son rythme, on le verra souvent batailler pour la victoire.
Enfin, bonnes performances pour les joueurs canadiens Graham Deleat et David Hearn, qui ont tous deux terminé en 21e position. Du côté de Mike Weir, des signes encourageants même s’il n’a pas été à son meilleur lors des rondes du week-end. Son jeu s’améliore de semaine en semaine et son niveau de confiance prend du mieux à chacune de ses sorties… Il faut avouer qu’il part de loin mais que, malgré tout, il vogue dans la bonne direction.
PROCHAINE ÉTAPE : LA CLASSIQUE FedEx St.JUDE
Dernier rendez-vous avant la présentation de l’Omnium des États-Unis, la Classique FedEx St.Jude sera de nouveau disputée sur le magnifique parcours TPC Southwind, à Memphis, au Tennessee. Malheureusement pour les organisateurs, la majorité des grands noms n’y sera pas car la plupart d’entre eux préfère se reposer à la veille du US Open, un tournoi éreintant et très exigeant, physiquement et mentalement.
Parmi les joueurs inscrits, mentionnons tout de même les Brandt Snedeker, Ryan Palmer, le surprenant Jordan Spieth, Boo Weekley, David Toms, Davis Love III et Charles Howell. Du côté international, on surveillera les Ian Poulter, Padraig Harrington, Peter Hanson, Fredrick Jacobson ainsi que les Sud-Africains Tim Clark et George Coetzee. Notons également la présence du jeune Chinois de 14 ans, Guan Tianlang, une fois de plus invité du commanditaire. Même si le tableau n’est pas le plus relevé, la compétition sera aussi forte qu’à l’habitude… seulement les noms des principaux acteurs ont été changés.
Vous pourrez suivre les troisième et quatrième rondes sur les ondes de RDS samedi et dimanche en après-midi… bon golf!