PONTE VEDRA BEACH, Fla. - Padraig Harrington se retrouverait inévitablement parmi les milliers de spectateurs autour du vert-îlot du parcours TPC Sawgrass s'il venait au Championnat des joueurs comme simple amateur plutôt qu'à titre de triple vainqueur de tournois majeurs.

Y a-t-il meilleur endroit pour regarder du golf?

Il n'existe sans doute pas de trou aussi reconnu que la normale trois du 17e trou du parcours Players Stadium. Mais ça ne veut pas dire qu'il s'agit du trou le plus aimé ou le mieux dessiné du monde du golf.

Excitant? Bien souvent, oui. Propice aux revirements de situation? Parfois.

Ce trou fait partie d'un des neufs de retour les plus dynamiques du circuit de la PGA, venant après un 16e trou à normale cinq fort jouable malgré l'eau qui longe les 200 dernières verges, et avant le difficile 18e trou, où le vent vient habituellement de la gauche, soufflant sur un lac qui caresse le côté du trou au grand complet.

"Mais le 17e se distingue parce qu'il y a eu beaucoup d'histoires de gloire et d'histoires d'horreur qui se sont dessinées dessus, a souligné Harrington. Et c'est ce que nous tous, à titre de spectateurs, voulons voir. Nous voulons voir des émotions à leur plus haut et à leur plus bas. Et nous en verrons encore beaucoup, des émotions, sur le 17e."

Il devrait y avoir pas mal d'action, en effet, quand le Championnat des joueurs se mettra en branle jeudi.

La compétition qu'on considère officieusement comme le cinquième tournoi majeur a tous les ingrédients pour donner un bon spectacle cette année. Phil Mickelson a une occasion de se hisser au premier rang mondial pour la première fois de sa carrière, à la condition que Tiger Woods termine au-delà du cinquième rang. Ce qui demeure fort possible puisque Woods a été éliminé à mi-tournoi, la semaine dernière, à Quail Hollow.

Henrik Stenson est le champion en titre, et les Européens tenteront de remporter cette épreuve pour la troisième année d'affilée. Les meilleurs espoirs résident du côté des joueurs tels que Rory McIlroy, qui a célébré son 21e anniversaire de naissance mardi, deux jours après avoir signé la victoire à Quail Hollow grâce à une formidable ronde de 62 dont on parlera pendant encore plusieurs mois.

Et pourtant... Même si le parcours a les atouts pour donner du golf spectaculaire dans le dernier droit, il n'a pas livré la marchandise ces derniers temps.

Ces quatre dernières années, la seule fois qu'il y a eu du suspense en fin de tournoi, c'est quand Sergio Garcia a sauvé la normale au 18e trou pour provoquer la prolongation, pour ensuite l'emporter.

Ces choses-là vont par cycles.

"Ouais, il est sans doute vrai que si tu as joué les 66 premiers trous et que tu es largement en avance sur le reste du peloton, peut-être que tu mérites de l'emporter sans stress, a dit Harrington. Mais le parcours n'est pas ennuyant. C'est là le dernier défaut qu'on peut lui trouver."

Il existe toujours la possibilité de revirements inattendus, surtout quand on se retrouve avec le contingent de concurrents le plus relevé du golf.

Mickelson hésite rarement à tenter des jeux risqués, bien qu'il affirme que c'est seulement lorsqu'il a décidé de faire preuve de prudence au 17e trou qu'il a remporté son premier Championnat des joueurs en 2007. Il avait alors renoncé à tenter l'oiselet et joué en fonction de la normale.

"Ça donne une fin excitante parce que le 16e trou donne des possibilités d'aigle, pas seulement d'oiselet, a affirmé Mickelson. Sur le 17e, on peut passer d'un score de deux à cinq assez vite, puis au 18e on peut gagner du terrain avec une normale."