Avez-vous eu la chance d'assister au spectacle de Phil Mickelson lors du dernier week-end? Si votre réponse est négative, vous avez raté l'une des plus belles performances golfiques des dernières années.

Le grand gaucher contrôlait si bien toutes les facettes de son jeu lors des deux dernières rondes qu'on avait l'impression qu'il était devenu infaillible!

Son jeu a frôlé la perfection comme en font foi les 18 «birdies» qu'il a enregistrés au cours des 36 derniers trous. Pourtant le parcours Redstone, sur lequel se disputait l'Omnium Shell Houston, s'étire sur plus de 7,400 verges!

Mickelson a étalé son grand talent et nous a même fait oublier que Tiger ne participait pas à ce championnat. Il a volé le spectacle à lui seul pendant deux jours. Son charisme est indéniable tellement la foule l'acclamait et se rangeait derrière lui. Peu de joueurs, surtout de nos jours, peuvent en faire autant.

Il faut tout de même qu'il y ait quelques acteurs de soutien pour donner un sens à tout cela et le vétéran Scott Verplank a joué son rôle à merveille, lui qui ne participait qu'à un quatrième tournoi cette année. Verplank s'est même forgé une avance de deux coups lors de la finale avant de voir Mickelson enfiler cinq « birdies » consécutifs (du 9e au 13e trou) et reprendre ainsi le contrôle du match.

Petite coïncidence, Verplank (Omnium Western 1985) et Mickelson (Northern Telecom 1991) sont les deux derniers joueurs à avoir remporté un tournoi du circuit PGA Tour alors qu'ils évoluaient toujours dans les rangs amateurs.

La victoire du grand Phil, sa 39e en carrière, lui permet de se hisser au deuxième rang du classement de la coupe FedEx, tout juste derrière Mark Wilson. Au classement mondial, Mickelson occupe dorénavant le troisième échelon, devançant ainsi, pour la première fois, Tiger Woods puisque ce dernier a glissé au septième rang.

La performance de Phil Mickelson à Houston a sans doute dissipé les doutes à son sujet. Champion en titre du Tournoi des Maîtres, il sera probablement établi grand favori à nouveau pour remporter un quatrième veston vert en carrière cette semaine.

La grande faiblesse de Mickelson au cours de la dernière année aura été son « putting ». Tantôt irrégulier, tantôt erratique, on voyait bien que le grand Phil n'était pas à l'aise et qu'il perdait facilement patience. Avec la performance qu'il nous a donnée sur les verts en fin de semaine, il semble évident qu'il a retrouvé la touche magique et, du même coup, la confiance nécessaire pour aspirer aux grands honneurs. Avouons que le moment est opportun à la veille du premier tournoi majeur de la saison.

Pourquoi on aime tant Mickelson?

On a eu droit à une belle preuve d'amour de la part du public envers Mickelson lors de cet Omnium. « Phil the Thrill » possède du charisme, il en est conscient et s'en sert à merveille. Il demeure l'un des rares joueurs à avoir constamment des contacts avec la foule soit par son regard, son sourire ou encore par tous les petits gestes qu'il pose durant une partie. C'est le genre de joueur qui plaît à la foule.

Le circuit PGA Tour a grandement besoin de joueurs comme lui, même si on sait bien qu'il s'agit d'une perle rare. Depuis l'époque d'Arnold Palmer, on a eu droit à quelques joueurs possédant un charisme bien au-dessus de la moyenne.

Toutefois, les seuls noms qui me viennent en tête sont ceux de Lee Trevino, Seve Ballesteros, Greg Norman et Phil Mickelson. Pour ceux qui croient que j'ai oublié le nom de Tiger Woods, je vous dirai simplement que Tiger est un phénomène unique et que son talent extraordinaire le rend beaucoup plus populaire auprès des amateurs que son charisme comme tel. Ses nombreuses sautes d'humeur et son comportement sur le parcours, par moment, sont loin de faire l'unanimité et nuisent à l'image du golf en général.

Quand on sait que des millions de jeunes admirateurs sont à l'écoute, on doit agir en personne responsable et donner le bon exemple. Mickelson l'a compris et il semble que Tiger tarde à le faire.

Quoi qu'il en soit, tous les yeux seront tournés vers ces deux joueurs au cours des prochains jours. À eux deux, ils ont remporté pas moins de six vestons verts lors des 10 dernières éditions du Masters. Au fil des ans, les grands joueurs se sont toujours levés lors des grandes occasions et je suis persuadé que ce sera encore le cas cette semaine. Je vous reviendrai dans quelques jours avec mon analyse des forces en présence et aussi, avec quelques prédictions!