Southampton (AP) - Phil Mickelson est en train d'apprendre à apprivoiser les tournois majeurs.

Longtemps perçu comme le perdant sympathique, Mickelson semblait l'homme à battre à l'Omnium des États-Unis, vendredi, à l'issue d'un deuxième parcours où il a ramené une marque sans faille de 66, quatre coups sous la normale, à Shinnecock Hills. Le champion du Tournoi des Maîtres s'est ainsi retrouvé à égalité avec Shigeki Maruyama au sommet du classement, et donc en bonne position de remporter la deuxième étape du grand chelem du golf.

«Phil the Thrill» semble un vestige du passé. Mickelson a gardé son bois no. 1 dans son sac, a évité les gros scores et a calé tous ses roulés de huit pieds ou moins — la recette qui est habituellement gagnante à l'Omnium américain.

Et ceux qui s'imaginent qu'il est repu après avoir finalement pu revêtir le veston vert devront se détromper.

«Je n'ai jamais vraiment eu un sentiment de soulagement, a déclaré Mickelson, qui a mis fin, à Augusta, à une léthargie de 0-en-42 lors des tournois majeurs. J'ai plutôt senti que j'étais excité, que j'avais hâte. J'ai hâte de disputer les tournois majeurs maintenant parce que j'ai l'impression d'avoir trouvé ce qu'il faut faire pour bien jouer pendant les gros tournois.»

Encouragé par une foule bruyante qui adore Mickelson tout autant que celui-ci adore New York, il s'est retrouvé avec un total de 134, six sous la normale, après deux parcours.

Maruyama l'a rejoint en fin d'après-midi grâce à une carte de 68, deux sous la normale. Il a toutefois laissé passer la chance d'occuper seul la tête du classement d'un tournoi majeur pour la première fois de sa carrière quand il a commis un bogey à son dernier trou.

Mickelson et Maruyama se retrouveront au sein du dernier groupe, samedi, et ce dernier sait déjà qui la foule encouragera le plus bruyamment.

«Je vais m'acheter des bouchons pour les oreilles», a-t-il blagué.

Jeff Maggert s'est retrouvé à un coup de la tête après avoir joué 67, tandis que l'ancien champion de l'Omnium des États-Unis Retief Goosen et Fred Funk ont tous deux présenté une carte de 66 pour totaliser 136, quatre sous la normale.

Le Canadien Mike Weir a joué la normale, 70, pour se retrouver à 139, un coup sous la normale, à égalité avec Trevor Immelman au 10e rang.

Stephen Ames s'est hissé au 12e rang à un coup de Weir grâce à un 66, ce qui lui a permis de racheter son score de 74 réalisé jeudi. David Morland IV a joué 75 pour un total de 150.

Lors d'une journée où le vent était encore une fois pratiquement absent, Ernie Els a aligné quatre birdies pour se remettre dans la course avec un 67, ce qui lui a permis de se hisser à trois coups de la tête avec un total de 137. Un coup derrière lui se trouvait Vijay Singh, auteur d'un 70.

Quant à Tiger Woods, il a passé une bonne partie de la ronde à flirter avec l'élimination, jusqu'à ce qu'il sauve quelques normales, puis réussisse des birdies consécutifs ainsi qu'un roulé de huit pieds à son dernier trou. Son score de 69, qui lui donnait un total de 141, lui permettait de se retrouver à sept coups des meneurs et de vivre encore d'espoir.

«Ce que j'aime, c'est que les gars ne peuvent se sauver et se cacher sur ce parcours», a dit Woods.

Peut-être, mais il ne sera pas facile de rattraper Mickelson.

Le gaucher a passé trois jours à Shinnecock Hills, le week-end dernier, dans le but d'étudier toutes les nuances du parcours. Il attribue son succès à la préparation, plutôt qu'à l'effet psychologique de sa victoire à Augusta.

«J'ai l'impression que rien ne peut me surprendre sur ce parcours, a dit Mickelson. Je sais que si je frappe la balle ici, je serai OK; si la frappe là, je n'aurai aucune chance, et ainsi de suite. Je pense que ça m'a permis de jouer avec beaucoup de confiance.»