MAMARONECK, New York (AP) - Phil Mickelson n'est pas le seul grand champion à s'être effondré à l'Omnium de golf des Etats-Unis. Il espère tout juste ne pas terminer sa carrière dans ce tournoi comme certains autres l'ont fait.

Sam Snead pensait qu'il avait besoin d'un birdie au 18e trou au club de Philadelphie, une normale cinq en 1939. Il a tellement mal joué sur ce trou qu'il a commis un compte de huit et a raté la prolongation par deux coups.

Il n'a jamais remporté l'Omnium des Etats-Unis, le seul tournoi du grand chelem qui lui a échappé.

Ben Hogan était impliqué dans une lutte à finir avec Arnold Palmer et Jack Nicklaus, qui était alors un amateur de 20 ans, à Cherry Hills en 1960. Il croyait qu'il avait besoin d'un birdie pour gagner. Son coup de cocheur avait trop d'effet rétro, la balle a reculé, a quitté le vert et s'est logée dans un ruisseau. Hogan n'a jamais gagné un autre Omnium des Etats-Unis.

Palmer avait une avance de sept coups sur Billy Casper au Olympic Club en 1966 et tentait de réaliser un nouveau record. Casper a joué 32 au retour pour rejoindre Palmer et a battu Palmer dans un 18 trous de prolongation le lendemain.

Palmer n'a jamais gagné une seule autre fois l'Omnium.

"Quand j'étais tout petit, je rêvais de gagner l'Omnium, a dit Mickelson, qui a commis un double bogey au dernier trou pour perdre le tournoi dimanche. J'ai travaillé fort toute la semaine. Je n'avais pas commis de bogey au 18e trou de toute la semaine.

"Même un bogey m'aurait permis de participer à la prolongation. Je ne peux pas croire que j'ai fait cela."

Personne d'autre ne pouvait le croire non plus.

Il semblait bien avoir les deux mains sur le trophée. Même s'il n'avait pas atteint l'allée une seule fois sur le neuf de retour à Winged Foot, il avait une avance d'un coup sur le tertre au 18e.

"C'est un tournoi de 72 trous, pas de 71, a dit son compagnon de jeu Kenneth Ferrie. Pendant 71 trous, il avait fait assez bien pour gagner."

Au 18e, il a logé son coup de départ dans les arbres à gauche de l'allée. Il avait une position passable, mais un grand arbre lui bloquait le passage. Mickelson pensait s'en sortir. Il pensait déjà à sa troisième victoire de suite dans les tournois majeurs. Il pensait sans doute déjà au club Royal Liverpool et à l'Omnium britannique.

"La position de la balle était bonne. Je devais frapper une courbe de droite à gauche. La courbe était trop prononcée. La balle a frappé l'arbre."

Son coup suivant n'a pas été tellement meilleur. Sa balle a atterri dans la fosse à la gauche du vert. Il était en mauvaise posture et s'est retrouvé avec un double bogey, donnant la victoire à l'Australien Geoff Ogilvy.

Cet effondrement soulèvera beaucoup de questions quant à son jugement.

Avant qu'il ne gagne le tournoi des Maîtres en 2004, on disait que Mickelson prenait trop de risques. Mais c'était trompeur. Ses mauvais coups découlaient plus souvent de mauvaises exécutions que de mauvaises décisions.

Pourtant, le fait de penser qu'il peut exécuter n'importe quel coup n'importe quand lui a causé beaucoup de problèmes.

"Je tentais de réussir la normale, a-t-il dit. Si je réussis la normale, je gagne le tournoi. Je pensais pouvoir me retrouver près du vert."

S'il tentait ce coup 10 fois, il réussirait sans doute neuf fois. Mais en tentant le coup, il a aussi fait face à la possibilité de réaliser un gros compte. C'est ce qui s'est produit.

Mickelson était évidemment très déçu et il ne cessait de répéter: Je ne peux pas croire que j'ai fait cela."

On se demande maintenant si les amateurs seront surpris si la même chose se produit à nouveau.[[PUBPC]]