Une fois de plus, les virtuoses de la petite balle blanche nous en ont mis plein la vue lors des 12 derniers mois. Plusieurs surprises, quelques déceptions et beaucoup de plaisir et d'émotions à décrire les tournois en compagnie de mon bon ami Michel Lacroix. Même après 21 ans au service de RDS, la passion est toujours là… une preuve de plus que le golf est un sport de toute une vie.

Voici donc, en quelques lignes, mon humble analyse de la dernière campagne.

Les deux premiers mois de l'année se sont déroulés sans grandes histoires, à quelques exceptions près. J'ai bien aimé ce que j'ai vu du puissant cogneur Kyle Stanley. Après une défaite crève-cœur subie en prolongation lors du tournoi Farmers Insurances, il est revenu en force dès le tournoi suivant en remportant l'Omnium de Pheonix. Il a démontré une belle force de caractère en refusant de s'apitoyer sur son sort. Malgré ce début de saison remarquable, Stanley n'a plus vraiment été une menace par la suite. Puis à Pebble Beach, le grand gaucher Phil Mickelson y est allé d'une belle performance pour finalement inscrire la 40e victoire de sa carrière. La plus grande surprise du début de saison demeure toutefois l'éclatant triomphe de la recrue John Huh lors de la Classique Mayakoba. Le jeune homme de 21 ans en a impressionné plus d'un en empochant plus de 2,6 millions de dollars à sa première saison. Sa 28e position au classement des boursiers lui a valu le titre de recrue de l'année sur le circuit PGA Tour.

1er tournoi majeur de 2012 : le tournoi des Maîtres

On a assisté à une véritable bataille de titans lors de la ronde finale du « Masters ». Le Sud-Africain Louis Oosthuizen a d'abord épaté la galerie en inscrivant un albatros au 2e trou, donnant ainsi le ton à cette ronde ultime. Il devait éventuellement terminer à égalité avec Bubba Watson. Lors du premier trou de prolongation, ce dernier a probablement joué le coup de l'année. En sérieuses difficultés après un coup de départ erratique, Watson s'est miraculeusement sorti d'impasse avec un coup style boomerang qui a permis à sa balle d'atterrir sur le vert… à la surprise de tous. On en reparlera encore dans 40 ans!

Les semaines suivantes nous ont permis de découvrir un joueur de grand talent en Jason Dufner. D'abord victorieux à La Nouvelle-Orléans, il a ensuite récidivé quelques semaines plus tard en remportant la Classique Byron Nelson avant de terminer 2e au Crowne Plaza la semaine suivante. Cette séquence lui a permis de terminer 4e boursier en 2012. Tiger Woods a ensuite inscrit son 2e gain de l'année en remportant le tournoi Mémorial. Le coup d'approche qu'il a calé au 16e trou lors de ronde finale fait sans doute partie des meilleurs coups de la saison… même le légendaire Jack Nicklaus n'en croyait pas ses yeux! Grâce à 3 oiselets inscrits lors des 4 derniers trous, Tiger enregistrait la 73e victoire de sa carrière.

2e tournoi majeur de 2012 : le U.S. Open à San Francisco

À l'aube de la ronde finale, on s'attendait à une victoire de Jim Furyk ou de Greame McDowell, deux anciens champions de cette compétition. C'est plutôt un petit jeunot du nom de Webb Simpson qui est reparti avec le précieux trophée. Il occupait pourtant le 29e rang du classement après les 36 premiers trous. Sa ronde finale de 68 a été suffisante pour battre McDowell par un coup et Furyk par deux.

Je m'en voudrais d'omettre la première victoire de Rickie Fowler sur le circuit. Le jeune homme a joué du grand golf pour se sauver avec le Championnat Wells Fargo. Matt Kuchar a aussi démontré son grand talent en lors du Championnat des Joueurs disputé au TPC Sawgrass. Il faut avoir des nerfs d'acier pour gagner ce tournoi et Kuchar a démontré que les siens sont plus solides que jamais.

3e tournoi majeur de 2012 : l'Omnium britannique

Qui avait parié sur les chances de victoire du vétéran Ernie Els lors du British Open? Très peu, sans doute. Maintenant que l'on connaît les résultats, on se demande s'il s'agit de la victoire de Els ou de la défaite d'Adam Scott. Ce dernier a probablement subi la pire défaite de la saison en s'écroulant lamentablement avec un 75 lors de la ronde finale d'un tournoi qu'il avait pourtant totalement dominé depuis le tout début. L'Australien a manqué d'essence et Els a sauté sur l'occasion.

Dès la semaine suivante, l'Américain Scott Piercy remportait l'Omnium du Canada sur le magnifique parcours du Hamilton C.C. et Keegan Bradley faisait de même en dominant le Championnat mondial Bridgestone. Tous deux ont réussi des performances des plus solides.

4e tournoi majeur de 2012 : le Championnat de la PGA

À tout seigneur, tout honneur, ce championnat revenait d'emblée à Rory McIlroy, vainqueur par une ronflante marge de 8 coups sur son plus proche poursuivant, l'Anglais David Lynn. Si McIlroy en avait déçu plusieurs en ratant la coupure au U.S.Open, il s'est repris de façon magistrale lors du dernier majeur de la saison. Cette victoire devait éventuellement le propulser vers les plus hauts sommets, car il a par la suite gagné le Deutsche Bank et la Classique BMW lors des séries de fin de saison avant d'aller gagner ‘'The race to Dubaï ‘' du côté de l'Europe. Tout comme Luke Donald l'an passé, McIlroy a remporté le titre de meilleur boursier aux États-Unis et en Europe au cours d'une même saison. C'était sans doute un signe avant-coureur de ce qui allait suivre puisque McIlroy devait remporter deux importantes victoires lors des séries de fin de saison. D'abord à Boston, au Deutsche Bank, alors qu'il a devancé Louis Oosthuisen par un coup et Tiger Woods par deux et ensuite à Chicago, lors du Championnat BMW qu'il a remporté par 2 coups devant Lee Westwood et Phil Mickelson. Il s'est donc présenté à East Lake pour le ‘'Tour Championship'' avec une longueur d'avance sur tout le monde. Il a malheureusement connu un tournoi un peu plus ordinaire, terminant à 9 coups de l'éventuel gagnant, l'Américain Brant Snedeker, qui s'est aussi emparé de la fameuse Coupe FedEx et du bonus de 10 millions de dollars qui l'accompagne. Snedeker a été magistral sur et autour des verts durant les 4 jours de compétition pour finalement coiffer Justin Rose par 3 coups au fil d'arrivée.

Victoire spectaculaire de l'Europe à la Coupe Ryder

Quel spectacle et quel revirement lors des matches en simple du dimanche. Les Américains s'étaient pourtant forgé une avance qui semblait insurmontable lors des deux premiers jours. À mon avis, c'est l'Anglais Ian Poulter qui a renversé la vapeur lors du dernier match en équipe du samedi. Jumelé à Rory McIlroy, il a enregistré pas moins de 5 oiselets en fin de partie pour finalement venir à bout de duo formé de Zach Johnson et Jason Dufner par un trou. C'est à ce moment précis qu'une lueur d'espoir s'est pointée à l'horizon, car une défaite de l'équipe européenne aurait anéanti toute chance de remontée. On connaît la suite, le capitaine Olazabal a envoyé ses gros canons lors des premiers matches en simple, dans le but de renverser la vapeur et la stratégie a bien fonctionné. Il n'aurait pourtant suffi d'un seul coup roulé réussi par Furyk , Stricker ou Mickelson vers la toute fin pour faire pencher la balance en leur faveur. Les petits miracles sont plutôt venus de Justin Rose, Sergio Garcia et, finalement de Martin Kaymer qui a eu l'honneur de réussir le coup qui confirmait la victoire de l'équipe européenne. J'ai comme l'impression que les Américains ne sont pas prêts d'oublier cette déconfiture. On a confirmé, il y a quelques jours, que le vétéran Tom Watson sera le capitaine lors de la prochaine édition qui aura lieu sur le parcours Gleneagles, en Écosse, en 2014. J'estime qu'il s'agit d'un très bon choix, car Watson a connu beaucoup de succès dans ce pays au cours de sa carrière et que sa grande expérience devrait bien servir les Américains. Reste à savoir si ce sera suffisant pour ramener la fameuse coupe aux États-Unis.

Je profite de l'occasion pour souhaiter de très JOYEUSES FÊTES à tous les amateurs de golf et une ANNÉE 2013 remplie de santé et de belles journées de golf…au plaisir de vous reparler très bientôt.