SANDWICH, Angleterre (AP) - Dès que l'on a réalisé que le vainqueur du tournoi des Maîtres, le Canadien Mike Weir, et que le champion de l'Omnium des Etats-Unis, l'Américain Jim Furyk, étaient nés le même jour, tous se sont mis à chercher qui était le golfeur désigné - d'un point de vue astrologique - pour s'imposer à l'Omnium britannique.

L'Ecossais Andrew Coltart est, lui aussi, né le 12 mai 1970.

Bien mieux, il a la voix de Sean Connery qui jouait l'agent secret britannique James Bond dans le film "Goldfinger". Dans ce film, 007 gagne au jeu un lingot d'or des mains de Goldfinger dans une rencontre disputée au Royal St. George's où se déroulera cette année le 132e Omnium britannique.

Sauf que Coltart doit se qualifier pour le tournoi...

D'accord, une victoire de sa part est improbable. Mais cela démontre qu'il est difficile de prédire le vainqueur d'un tournoi du grand chelem.

En l'emportant en 2003, Weir et Furyk forment le premier duo depuis 1992 à enlever les deux premiers titres de l'année sans avoir remporté une couronne du grand chelem auparavant.

Il n'y a pas longtemps, Tiger Woods remportait les quatre tournois majeurs en succession et il mettait la main sur sept titres du grand chelem en 11 tournois, une séquence qui a pris fin avec son triomphe à l'Omnium des Etats-Unis en 2002, à Bethpage.

Woods a remporté une quatrième victoire cette saison en triomphant à l'Omnium Western et il sera encore le favori en Angleterre. Mais il se présentera au Royal St. George's sans aucun trophée du grand chelem sur sa cheminée.

Certains pensent que ce fait est dû à la technologie, tant les bois-un propulsent les balles à des distances incroyables.

"Les cogneurs moyens envoient la balle à 285 verges, note le double champion de l'Omnium britannique, l'Australien Greg Norman. Dans le temps, il y avait un frappeur de 285 verges. C'est plus difficile de remporter un tournoi du grand chelem parce que l'écart est moins grand entre les meilleurs."

Woods, Ernie Els et Vijay Singh avaient un avantage énorme il y a quelques années, surtout sur les normales cinq. Ils pouvaient frapper la balle très loin, mais ils avaient aussi une bonne idée de l'endroit où elle allait tomber.

Woods n'a jamais terminé plus loin que le troisième rang pour la distance des coups de départ au sein du circuit de la PGA, avant de chuter en sixième position l'an dernier. Cette année, il n'est même pas parmi les 20 premiers.

"Il ne possède pas d'avantage sur les normales cinq, pense Robert Allenby. Il y a des gars qui frappent plus loin que lui."

La puissance étant bien moins un facteur déterminant, la précision avec les fers (Furyk à Olympia Fields) et la qualité des roulés sur les verts (Weir à Augusta National) devient essentielle.

La puissance ne sera pas non plus le sujet de conversation au Royal St. George's.

Le plus vieux championnat de golf revient à Sandwich pour une première fois en 10 ans. En 1993, Norman, le plus puissant frappeur de son époque, s'était imposé avec un score record de 267. Mais les prétendants étaient de faibles cogneurs comme Bernhard Langer et Corey Pavin, des golfeurs qui rivalisaient de stratégie tels Nick Faldo, des golfeurs combatifs comme Nick Price et de puissants cogneurs comme Fred Couples et le jeune Els.

Qui remportera cette 132e édittion?

"Ce n'est pas un terrain qui favorise les longs cogneurs en raison des angles des trous coudés, note Norman. S'il ne pleut pas, ce titre est à prendre par quiconque."

Surtout si Andrew Coltart se qualifie pour le tournoi.