On mentionne souvent que le véritable tournoi se met en branle sur le deuxième neuf de la ronde finale lors des compétitions majeures... C’est exactement le scénario auquel on a eu droit lors de la ronde ultime du Championnat de la PGA qui a pris fin dimanche sur les allées du magnifique parcours Quail Hollow, situé à Charlotte, en Caroline du Nord.

Pas moins de cinq joueurs se sont retrouvés à égalité en tête avec moins de neuf trous à compléter jusqu’à ce que l’Américain Justin Thomas prenne les choses en mains. On se rappellera surtout du coup roulé au 10^e (la balle est demeurée suspendue au bord du trou pendant de longues secondes avant de finalement disparaître), de son coup d’approche au fond de la coupe au 13^e, de sa sortie de fosse de sable au 16^e qui a mené à une normale importante et surtout de son superbe coup de fer 7 au 17^e qui lui a permis d’inscrire un très rare oiselet sur cette normale 3 de 221 verges! Voilà ce que ça prend pour gagner un titre majeur, rien de moins.

Thomas connait une saison de rêve et n’a pas fini de nous épater. Il s’agissait d’un quatrième gain cette saison pour le joueur natif de Louisville au Kentucky. À la suite de son premier succès à la Classique CIMB en Malaisie, Thomas a enfilé deux victoires consécutives à Hawaii en janvier dernier en dominant tout le monde lors du tournoi des Champions SBS ainsi que lors de l’Omnium Sony. Lors de ses trois triomphes, il a retranché 72 coups à la normale tout en inscrivant un 59 lors de la ronde initiale de l’Omnium Sony. Il est devenu une véritable machine à « birdies » et a aussi peaufiné son jeu défensif, si bien qu’il occupe maintenant le sixième échelon du classement mondial ainsi que le deuxième rang du classement de la Coupe FedEx.

Thomas possède un élan très solide et développe une puissance hors du commun pour un joueur de sa stature. Il a acquis une confiance qui lui permet maintenant de jouer sans stress et cela paraît énormément lorsque la pression monte d’un cran. Il est beaucoup plus à l’aise et détendu sur le parcours et ne démontre plus de signes d’impatience comme à ses premières années. Il fait partie de la nouvelle relève au même titre que les Spieth, McIlroy, Rahm et Day de ce monde. Il sera sans aucun doute à surveiller de près lors des séries de fin de saison qui s’amorcent dans moins de deux semaines.

Parmi les belles surprises du dernier tournoi majeur de l’année 2017, mentionnons d’abord la belle tenue de l’Américain Kevin Kisner qui a toutefois manqué de munitions lors de la quatrième ronde. J’estime qu’il a dépensé beaucoup d’énergie en tant que meneur des trois premières rondes et que son jeu méthodique l’a quelque peu trahi vers la toute fin. Le Canadien Graham DeLaet a aussi connu un bon tournoi malgré quelques mauvais trous. Il a démontré beaucoup de caractère et de combativité et a finalement terminé en septième place, une performance qui lui permet de percer à nouveau le top-100 mondial (117^e à 91^e ). Hideki Matsuyama a aussi été dans la lutte jusqu’à la toute fin même s’il a semblé perdre ses points de repère occasionnellement. À la suite de son éclatante victoire au Championnat mondial Bridgestone il y a deux semaines, il n’est pas parvenu à maintenir son niveau de jeu lors de la ronde finale. Il est toujours bon premier au classement général de la saison et occupe maintenant le deuxième rang du classement mondial. L’Italien Francesco Molinari, le Sud-Africain Louis Oosthuizen et l’Américain Patrick Reed ont aussi connu un très bon tournoi et se sont partagé la deuxième position. Parmi les trois, Oosthuizen était le mieux positionné pour l’emporter, mais n’a pas été en mesure de maintenir le rythme imposé par Thomas lors des  derniers trous. Ils pourront toujours se consoler avec un chèque de 784 000 $ chacun. Quant au gagnant, il a touché 1 890 000 $ US pour sa performance!

J’ai adoré le parcours de Quail Hollow même si certains joueurs l’ont trouvé trop difficile. C’est un parcours honnête qui récompense les bons coups et qui pénalise les moins bons. N’est-ce pas ainsi que ça devrait être chaque semaine? Le golf est un sport de précision et de stratégie. Si la puissance devient le seul élément pour déterminer l’éventuel gagnant d’un tournoi, on a un problème. Il ne faudrait surtout pas enlever la finesse du jeu car tout le monde serait perdant. Si vous êtes pris hors position, il est tout à fait normal de faire face à un défi plus grand pour tenter de récupérer une normale. C’est ce que les grands champions ont toujours su faire au cours de leurs carrières!

Un dernier tournoi avant les séries de fin de saison

Eh oui, nous en sommes déjà là. Le calendrier régulier prendra fin dimanche prochain à la suite de la dernière ronde du Championnat Wyndham, une fois de plus disputé sur le parcours Sedgefield situé à Greensboro en Caroline du Nord. La grande majorité des joueurs de premier plan prendront congé tandis que d’autres tenteront d’améliorer leur classement à la veille des séries. Il s’agit d’une dernière chance pour ceux qui ont connu une moins bonne saison. Le champion en titre Si Woo Kim sera sur place tout comme les Keegan Bradley, Jason Dufner, Ernie Els, Henryk Stenson, Bill Haas, Emiliano Grillo, Hao Tong Li, Graeme McDowell et Luke Donald pour n’en nommer que quelques-uns. Brandt Snedeker est aussi inscrit, mais on doute qu’il soit en mesure de jouer, toujours incommodé par une blessure aux côtes qui l’a forcé de rater les deux derniers tournois majeurs. Une histoire à suivre!

Vous pourrez suivre le déroulement des 3^e et 4^e rondes de ce tournoi, samedi et dimanche, sur les ondes de RDS.