La 111e édition de l'Omnium des États-Unis nous réservait de belles surprises et une pluie de records.

Rory McIlroy a démontré à l'univers à quel point il est possible de bien jouer au golf. Doté d'un talent extraordinaire et d'un élan à faire rêver, il n'a fait qu'une bouchée du parcours Congressional auquel il a retranché pas moins de 16 coups à la normale, du jamais vu en 111 ans d'histoire à ce championnat majeur.

Ce que je retiens particulièrement de cette éclatante victoire est la facilité déconcertante avec laquelle il s'est détaché du peloton. Son avance s'est accrue de jour en jour et jamais le jeune homme n'a paru nerveux. Au contraire, l'adrénaline l'a bien servi et il a prouvé à tous qu'il contrôle parfaitement ses émotions lorsque la tension monte d'un cran. McIlroy a multiplié les coups d'éclat, autant sur les départs que dans les allées et a été magistral sur les verts. Quand on gagne un tel tournoi par huit coups en présence de l'élite mondiale, j'estime que l'on peut dire mission accomplie.

Comparaisons inévitables

Rory McIlroy a tellement impressionné le monde du golf que les comparaisons avec les plus grands semblent inévitables. Je suis convaincu que plusieurs ont une pensée pour Tiger Woods tellement la dominance du jeune nord-irlandais nous rappelait le Tiger des beaux jours. Il est encore trop tôt pour comparer leurs carrières respectives même si l'avenir semble prometteur pour McIlroy. Une nouvelle étoile est née et sa brillance ne fait aucun doute.

On a déjà hâte de le revoir à l'Omnium britannique qui aura lieu du 14 au 17 juillet sur les allées du Royal St-George, en Angleterre, où il sera le favori des preneurs aux livres. Ne reste plus qu'à souhaiter que Tiger Woods soit suffisamment rétabli de ses blessures et qu'il soit lui aussi présent au troisième grand rendez-vous de la saison.

Bénéfique pour le golf en général

La victoire de Rory McIlroy à l'Omnium des États-Unis aura des répercussions inespérées pour l'industrie du golf. Le jeune homme de 22 ans possède déjà un chartisme indéniable, il est cool, humble et passionné. De plus, son attitude et son comportement sur le parcours serviront d'exemple à toute une génération de jeunes golfeurs et le sport lui-même ne s'en portera que mieux. McIlroy démontre une maturité hors du commun pour un garçon de son âge et jamais n'a-t-il posé de gestes déplacés depuis le début de sa carrière, pas même au tournoi des Maîtres lorsqu'il a laissé filer une avance de quatre coups lors de la ronde finale. De plus, il joue rapidement, une qualité qu'on aimerait bien retrouver chez plusieurs de ses confrères professionnels.

On s'emballe peut-être un peu vite, mais le fait demeure que McIlroy semble parfait sur toute la ligne. C'est aussi ce qu'on disait de Tiger avant qu'éclate le scandale qui l'a fait tomber de son piédestal. Souhaitons que McIlroy garde la tête froide et qu'il évite toute controverse à son sujet, car le golf a besoin, comme tous les autres sports, d'un ambassadeur de sa trempe.

La performance de McIlroy a tellement attiré l'attention médiatique que celle du jeune Australien Jason Day est pratiquement passée sous silence. Il participait à un quatrième tournoi majeur en carrière et s'est classé parmi les dix premiers en trois occasions, incluant des deuxièmes positions aux tournois des Maîtres et à l'Omnium des États-Unis, hier.

Son élan n'est peut-être pas aussi gracieux que celui de McIlroy, mais il compense par sa fougue et son agressivité sur le parcours. Il s'est d'ailleurs hissé au neuvième rang du classement mondial alors que McIlroy occupe dorénavant la quatrième position.

Ce dernier n'a plus que trois petits échelons à gravir pour occuper la place qui lui revient…même si on a de bonnes raisons de croire que les autres, incluant Tiger Woods, ne se laisseront pas faire. La bataille est déjà engagée et promet des luttes excitantes au cours des prochains mois.