Le vétéran Steve Stricker, 44ans, a remporté hier le tournoi Mémorial malgré le fait qu'il ait commis des bogueys sur les 15e et 18e trous. Fort d'une avance de trois coups, grâce à un premier neuf de 30, il semblait voguer vers une victoire facile avant que le jeu ne soit interrompu pendant près de 2h30, alors qu'il n'avait que six trous à compléter.

Son jeu s'est nettement détérioré après cette longue interruption si bien qu'il a dû puiser tout au fond de ses ressources pour finalement avoir le meilleur par un coup devant Brandt Jobe et Matt Kuchar, qui ont tous deux ramené des cartes de 65 lors de la ronde finale. Le doigté exceptionnel de Stricker sur les verts lui a permis de sauver la mise sur les 16e et 17e trous sur lesquels sa balle s'est retrouvée dans une fosse de sable. Il s'agissait de sa dixième victoire sur le circuit PGA Tour.

La carrière de Steve Stricker est loin d'être banale. Tout a commencé en 1993 lorsqu'il a passé avec succès le test ultime, soit la terrifiante école de qualification du circuit. Il connaît un succès quasi instantané puisqu'à son deuxième départ en 1994, il termine au 2e rang à l'Omnium Northern Telecom, puis 3e un peu plus tard lors de l'Omnium Greater Hartford. Il devait éventuellement finir sa première saison avec une respectable 50e position au classement final.

L'année suivante, il améliore de dix positions et semble désormais bien établi sur ce circuit, comme en font foi ses deux premières victoires, acquises lors de la saison 1996. Comme rien n'est acquis d'avance au golf professionnel, il glisse au 130e rang l'année suivante et connaît ensuite cinq saisons correctes durant lesquelles il remporte le Championnat mondial Match Play Accenture en 2001. Puis, en 2003, à la surprise générale, il perd tous ses moyens et termine l'année en 189e position. Son calvaire durera pendant trois longues saisons ( 151e en 2004 et 162e en 2005 ). Stricker avait perdu la touche magique et n'arrivait plus à s'imposer. Tout laissait croire que sa carrière tirait à sa fin.

Sa résurrection débuta enfin en 2006 et ne s'est jamais arrêtée depuis. Personne ne semble connaître la recette de cette fulgurante remontée. Plusieurs joueurs sont disparus de la circulation après avoir connu une léthargie semblable à la sienne et la plupart ne s'en sont jamais remis. La patience et la persévérance qu'il a démontrées ont fait de lui un joueur plus solide et plus complet, si bien qu'il occupe maintenant le 4e échelon du classement mondial, devançant même Phil Mickelson en tant que meilleur joueur américain. Steve Stricker ne possède pas le style le plus flamboyant, mais son charisme est indéniable. Il est très respecté parmi ses pairs et demeure l'un des joueurs les plus sympathiques parmi les professionnels. On admire sa ténacité et sa simplicité à la fois. Il est même devenu, au fil des ans, une véritable source d'inspiration pour plusieurs.

Le Canadien Mike Weir traverse une bien mauvaise passe depuis une trentaine de mois et tente par tous les moyens de rebondir à son tour. Il a complètement perdu son jeu et, bien honnêtement, ça a de quoi inquiéter. Lui aussi pourrait s'inspirer de Steve Stricker, car leurs parcours se ressemblent et qu'ils sont tous deux des personnes disciplinées et très déterminées. J'ai bon espoir de voir Weir remonter la pente au cours des prochains mois. Il a toujours démontré du caractère et n'est pas du genre à abandonner. Pas toujours facile, la vie de golfeur professionnel!

Classique FedEx St-Jude

Cette semaine, les joueurs ont rendez-vous à Memphis, au Tennessee, pour la Classique St-Jude. L'an passé, l'Anglais Lee Westwood l'avait emporté au 4e trou de prolongation sur le magnifique parcours TPC Southwind, une normale 70 qui s'étend sur 7244 verges.

Robert Garrigus avait laissé filer une confortable avance vers la toute fin et avait dû se contenter du 2e rang en compagnie du Suédois Robert Karlsson. Westwood sera sur place pour y défendre son titre, étant l'un des rares joueurs de premier plan à compétitionner la semaine précédant un tournoi majeur. On sait que la plupart des joueurs vedettes préfèrent se reposer avant un test aussi exigeant que l'Omnium des États-Unis.

Padraig Harrington, Robert Karlsson, Sergio Garcia, Retief Goosen et Geoff Ogilvy ont cependant opté de participer au tournoi de Memphis. Souhaitons que l'air de la cité du rock and roll leur soit bénéfique et qu'ils se remettent à jouer comme ils en sont capables. Je vous donne rendez-vous samedi et dimanche, dès 15h, sur les ondes de RDS.