LOS ANGELES - Tiger Woods est reparti bredouille dimanche d'Augusta alors qu'il semblait être en position de mettre fin à cinq ans de disette en Grand Chelem et d'ajouter un 15e tournoi majeur à sa collection.

Le no 1 mondial a terminé 4e du Masters, ex aequo avec l'Australien Marc Leishman à quatre coups du vainqueur, l'Australien Adam Scott, mais n'a jamais été réellement en mesure de jouer des coudes en tête dans le dernier tour, trahi par la qualité insuffisante de son putting.

Il lui faut maintenant attendre le mois de juin et l'US Open, dans la banlieue de Philadelphie, pour tenter sa chance de nouveau.

« La lenteur des verts m'a surpris, avant même que la pluie commence à tomber. Ils étaient moins rapides que samedi, mes putts étaient trop courts », a expliqué l'Américain, arrivé à Augusta avec le vent en poupe (trois titres en 2013 et un retour au rang de no 1 mondial plus de deux ans après l'avoir perdu).

« J'ai bien joué dans l'ensemble dans ce tournoi, mais je m'étais fixé de faire un dernier pointage de 65 et je n'y suis pas arrivé (70, NDLR). Si j'avais atteint cet objectif, l'histoire n'aurait sûrement pas été la même », a ajouté Woods.

Au lieu d'enfiler une cinquième veste verte, il a simplement ajouté une nouvelle place d'honneur à son tableau de chasse à Augusta, où, depuis sa dernière victoire en 2005, il a le mérite de la constance : 3e en 2006, 2e en 2007 et 2008, 6e ex aequo en 2009 et 4e ex aequo en 2010, 2011 et 2013.

Il a été très proche de prendre la tête du tournoi vendredi au 2e tour mais la malchance s'en est mêlé quand, au trou no 15, sa balle d'approche, quasi parfaite, a heurté la tige du drapeau du vert et roulé dans un ruisseau.

Mais ce n'est sûrement pas la pénalité de deux coups pour un drop non réglementaire à cette occasion qui l'a empêché de gagner le tournoi.

Nouvelle génération

Son objectif de battre les records de Jack Nicklaus sur deux fronts, 18 titres du Grand Chelem et 6 Masters, est au point mort depuis que Woods a émergé du scandale sexuel qui a failli faire dérailler sa carrière. À 37 ans, le « Tigre » a certes de longues année devant lui pour réécrire les records de son sport, puisque que Nicklaus a enlevé son dernier majeur à 46 ans à Augusta mais le Californien n'est plus le Tigre qui dévorait tout au début des années 2000 et il n'inspire plus tout à fait la même crainte chez ses adversaires.

En outre, une nouvelle génération est en train de pousser fort et devrait continuer de contrecarrer les projets de Woods d'agrandir sa salle des trophées: le Nord-Irlandais Rory McIlroy n'a que 23 ans et déjà deux majeurs au compteur (US Open 2011, Championnat PGA 2012), l'Australien Jason Day (2e du Masters et de l'US Open en 2011 et 3e à Augusta dimanche) a 25 ans, l'Américain Keegan Bradley, vainqueur du Championnat PGA en 2011, 26 ans, son compatriote Webb Simpson, titré en 2012 à l'US Open, 27 ans, et le Sud-Africain Charl Schwartzel, vainqueur du Masters en 2011, 28 ans.

Les douze derniers tournois du Grand Chelem sont revenus à douze joueurs différents qui sont tous plus jeunes que Tiger Woods, sauf un (Ernie Els).

Si Woods n'a plus gagné de Grand Chelem depuis son très médiatique scandale, ce n'est pas le cas du caddie qu'il a congédié dans ce grand déballage.

Le Néo-Zélandais Steve Williams a non seulement remporté le Masters avec Adam Scott mais a en outre joué un rôle crucial dans ce triomphe puisque, de l'aveu de l'Australien, Williams lui a donné la trajectoire du putt gagnant.

Woods a au moins pu trouver réconfort auprès de sa nouvelle compagne Lindsey Vonn, présente cette semaine en Georgie. « Il reste encore plein de golf cette saison », a tweeté la skieuse américaine, qui se remet d'une blessure à un genou.