AUGUSTA, États-Unis - L'Américain Dustin Johnson qui domine sans partage le circuit mondial depuis neuf mois, peut conforter sa suprématie en s'offrant le prestigieux Tournoi des Maîtres, premier rendez-vous du Grand Chelem de l'année, à partir de jeudi à Augusta (Géorgie).

Longtemps présenté comme trop dilettante pour se forger un palmarès, Johnson est devenu l'incontesté « boss des greens »: depuis qu'il s'est adjugé en juin dernier l'US Open 2016, il collectionne les trophées et s'est emparé en février de la première place mondiale.

« DJ », qui avait touché le fond en 2014 en mettant sa carrière entre parenthèses pendant quatre mois pour soigner son addiction à la drogue, aborde le Masters à 32 ans avec une sérénité nouvelle.

« J'ai vraiment confiance dans mon jeu en ce moment, en particulier grâce à mes derniers résultats, mais comme on le sait tous, le golf est un drôle de sport: même en jouant bien, on n'est jamais sûr de gagner », a-t-il expliqué.

Alors que beaucoup éprouvent les pires difficultés à confirmer après un premier titre majeur, Johnson a au contraire été libéré par sa victoire dans l'US Open: il a depuis remporté trois des quatre derniers tournois du Championnat du monde (WGC) et vient de s'adjuger les trois dernières épreuves où il était inscrit.

Tiger Woods encore absent

« J'aime beaucoup ce parcours qui, je pense, convient très bien à mon jeu. Année après année, je progresse et j'ai à mon avis des chances de gagner cette fois », a avoué Johnson dont le meilleur résultat à Augusta est sa 4e place dans l'édition 2016.

La pression qui va avec son nouveau statut ne semble pas l'atteindre, même s'il faut remonter à 2005 et Tiger Woods, absent à nouveau absent cette année en raison de ses problèmes de dos, pour trouver trace du dernier sacre à Augusta d'un no 1 mondial.

« Être à la première place du classement mondial me pousse à m'entraîner encore plus, à travailler sur mon jeu encore plus », a assuré le gendre de la légende canadienne du hockey Wayne Gretzky.

Pour ses rivaux, il ne fait aucun doute que Johnson est le joueur à battre: « Pour gagner le Masters, il faudra passer devant Dustin Johnson », a résumé son compatriote Jordan Spieth.

L'ancien no 1 mondial, désormais 6e, va retrouver un parcours où il a vécu en 2016 un cauchemar qu'il n'a pas encore digéré: largement en tête de l'épreuve, dont il était le tenant du titre, il s'était totalement effondré dans la deuxième partie du 4e tour et avait laissé la victoire à l'Anglais Danny Willett.

La menace McIlroy

« Je ne peux pas cacher que j'ai hâte que cette édition soit terminée, peu importe que je gagne, que je ne franchisse pas la coupure ou que je finisse 30e », a expliqué le Texan, lassé qu'on lui rappelle sans cesse sa mésaventure de 2016.

« Je suis persuadé que je peux gagner un nouveau veston vert (remis au vainqueur de l'épreuve, NDLR), car je me sens bien sur ce parcours », a-t-il insisté.

Le principal rival de Johnson parmi les 92 joueurs en lice - la liste d'engagés la plus restreinte en Grand Chelem - devrait être le Nord-Irlandais Rory McIlroy, son dauphin au classement mondial.

« J'ai fait tout ce que je devais faire, il n'y a plus qu'à jouer maintenant », a insisté l'ancien no 1 mondial qui a déjà remporté les trois autres tournois du Grand Chelem.

« Depuis que je suis passé tout près de la victoire (leader au début du 4e tour en 2011, 15e au final, NDLR), je n'ai pas été aussi performant que je le voudrais ici, mais je vais montrer cette fois mon vrai visage », a-t-il prévenu.