Triomphe historique pour Adam Scott
PGA mardi, 16 avr. 2013. 09:51 jeudi, 12 déc. 2024. 09:30Tout vient à point à qui sait attendre… voilà une citation qui convient parfaitement à l’Australien Adam Scott, valeureux vainqueur de la 77e édition du Tournoi des Maîtres, dimanche, à Augusta. On a eu droit à plusieurs grands golfeurs originaires de ce pays au fil des ans, mais aucun d’entre eux n’avait encore réussi à endosser le fameux veston vert, remis annuellement au champion.
Les Australiens sont reconnus comme étant de bons sportifs et produisent des champions dans une multitude de sports, incluant le golf. De Peter Thompson à Greg Norman à Geoff Ogilvy, en passant par Wayne Grady, Ian Baker-Finch et Steve Elkington, on a accumulé bon nombre de titres majeurs… sauf un : le Masters. C’est maintenant chose faite, grâce à Adam Scott, qui a joué de façon magistrale pour venir à bout du coriace Angel Cabrera au 2e trou de prolongation. Quelle belle finale, malgré la pluie persistante. Après la 3e ronde samedi après-midi, Scott a mentionné que l’éventuel gagnant serait celui qui désire le plus le veston vert. À la lumière des événements, il le désirait plus que quiconque même si Cabrera le méritait tout autant, surtout après le coup d’éclat qu’il nous a servi au 72e trou pour forcer la prolongation… du grand golf, du très grand golf. Après un tel spectacle, on comprend mieux pourquoi ce tournoi s’appelle le Tournoi des Maîtres!
Adam Scott, 32 ans, était venu bien près de gagner ce tournoi en 2011, tout comme son compatriote Jason Day. Les deux joueurs avaient travaillé fort pour se donner une chance de victoire, mais s’étaient butés à un joueur encore plus entêté qu’eux, le Sud-Africain Charl Schwartzel, qui s’était illustré en terminant avec 4 oiselets sur les 4 derniers trous, du jamais vu à Augusta. Day avait ramené une carte de 68 lors de la finale alors que Scott avait joué un solide 67. Et puis en juillet dernier, lors de l’Omnium britannique disputé sur le parcours Royal Lytham & St Annes, Scott semblait voguer allègrement vers un premier titre majeur avant de trébucher lamentablement avec 4 bogueys sur les 4 derniers trous. Le grand Ernie Els n’en demandait pas tant et mit la main sur le Claret Jug grâce à un solide 32 sur le neuf de retour. On s’est alors demandé combien de temps cela prendrait avant qu’il se remette d’une telle déception… on a eu la réponse dimanche après-midi.
Cette première victoire australienne au Masters pourrait valoir plusieurs millions de dollars à son auteur. Déjà appuyé par de solides commanditaires, le beau Adam n’a pas fini de recevoir des offres de toutes sortes. Souhaitons simplement qu’il se garde suffisamment de temps pour l’entraînement et qu’il continue de nous présenter des performances à la hauteur de son talent. Avec un élan comme le sien, il peut prétendre aux plus grands honneurs et prendre son véritable rang dans la hiérarchie mondiale, soit parmi les trois premiers. Après vérification, il est maintenant 3e joueur mondial. Les deux prochaines marches risquent toutefois d’être un plus difficiles à grimper. Du côté de l’Argentin Angel Cabrera, sa 2e place lui permet de passer de la 269e à la 64e position du classement mondial.
Tiger Woods sauvé par un téléspectateur
Mon ami Michel Bolduc, arbitre et officiel de l’AGPQ, est une sommité en ce qui concerne les règles de golf. Dès qu’on a un doute sur l’interprétation d’un règlement, on n’hésite pas à faire appel à ses services. C’est ce que j’ai fait samedi dernier après l’incident Tiger Woods. Michel m’a alors mentionné qu’il y avait une zone grise autour de ce règlement et que, normalement, Woods aurait dû être disqualifié. Michel a pris le temps de me rappeler hier afin de me donner l’heure juste. Si Tiger n’a pas été disqualifié, ce n’est pas grâce au nouveau règlement 37 instauré en avril 2011, mais plutôt grâce à l’appel d’un téléspectateur qui avait remarqué la faute lors de l’allègement pris par Woods au 15e trou. Le comité des règles a alors vérifié le tout, mais rien ne semblait concluant. Il a alors légiféré et n’a pris aucune sanction contre le joueur. C’est seulement lorsque Woods a admis, lors d’une conférence de presse après sa ronde, qu’il s’était éloigné de deux verges da sa position initiale que le comité a décidé de vérifier à nouveau la légitimité de cet allègement. On a alors conclu qu’il y avait matière à pénalité, mais que le joueur évitait la disqualification parce qu’il y avait d’abord eu une décision rendue antérieurement par le comité. Voilà, j’espère que c’est assez clair pour vous et, de grâce pour ceux que ça concernent, arrêtez de penser que Woods a eu droit à un traitement de faveur, car ce n’est vraiment pas le cas. L’intégrité de ce sport ne fait aucun doute et n’accorde jamais de passe-droit, même si vous vous appelez Tiger Woods.
On a d’ailleurs constaté à quel point les arbitres peuvent prendre des décisions difficiles, voire même cruelles, lorsque l’un d’entre eux a imposé une pénalité d’un coup au jeune prodige chinois, Tianlang Guan, lors de la 2e ronde. Cette décision m’a vraiment choqué, car on s’est attaqué à la proie la plus facile pour faire passer le message que le jeu lent ne serait pas toléré. Comment expliquer que les joueurs ont mis presque 6 heures pour compléter cette fameuse 2e ronde? Ne me dites pas que Guan a été le seul joueur qui ait retardé le déroulement du jeu. Je persiste à croire qu’on a pris une mauvaise décision, car le jeune homme, contrairement aux autres joueurs, est moins familier avec les règles du circuit PGA Tour et il ne connaît pas les trucs du métier pour éviter de se faire épingler lors d’une journée où les conditions de jeu vous forcent à prendre plus de temps qu’à l’habitude avant d’exécuter votre coup. Tous les joueurs, en cette journée du vendredi, attendaient que le vent se stabilise avant de s’élancer. Il aura fallu qu’un arbitre un peu trop zélé ose s’attaquer à un jeune de 14 ans pour semer la controverse. Je persiste à croire qu’on aurait dû rencontrer Guan après sa ronde et lui expliquer plus en détail les règles concernant le jeu lent, tout en le mettant en garde en vue des rondes du week-end. Lorsqu’on pénalise ce genre d’infraction une fois tous les 15 ans, avouez que celle-ci était plutôt difficile à avaler.
Place à la Classique RBC Heritage
Les joueurs du circuit PGA Tour ont rendez-vous à Hilton Head, en Caroline du Sud, cette semaine. Commandité par la Banque Royale du Canada, ce tournoi prestigieux a toujours attiré un bon nombre de joueurs de premier plan. Le site est magnifique et le parcours Harbor Town demeure l’un des meilleurs tests de golf du calendrier. De plus, les joueurs sont dans une forme maximale puisque le tournoi se déroule toujours tout de suite après le Tournoi des Maîtres. Dans bien des cas, on veut faire oublier une contre-performance et dans d’autres, on veut poursuivre sur une lancée. Si j’avais à parier sur les chances d’un joueur en particulier, j’opterais pour Jason Day. Il a offert une superbe performance à Augusta et son jeu est à point. J’aime aussi les chances de victoire de Luke Donald, de Jason Dufner et du grand Ernie Els. Parmi les autres joueurs susceptibles de l’emporter, notons la présence des Jim Furyk, K.J. Choi , Tim Clark, Martin Kaymer, Greame McDowell, Brandt Snedeker, Matt Kuchar et du champion en titre, Carl Pettersson.
Michel et moi vous invitons à être des nôtres samedi et dimanche, sur les ondes de RDS.