Le 4e et dernier tournoi majeur de l’année se mettra en branle ce jeudi sur le majestueux parcours Dunluce Links du complexe Royal Portrush, situé en Irlande du Nord. C’est la première fois depuis 1951 que ce club reçoit « The Open » et seulement la 2e fois de l’histoire que ce championnat est présenté hors du Royaume-Uni.

Fondé en 1888, ce magnifique parcours offre des vues spectaculaires dans tous les angles et montre parfois des paysages lunaires tellement les dunes et les fosses de sable créent de véritables contrastes. On a remodelé complètement 2 trous en vue de la présentation de ce tournoi, les anciens 17e et 18e qui sont devenus les 7e et 8e trous. Ils affichent une beauté remarquable et au degré de difficulté très élevé. J’ose à peine imaginer ce que ça doit être que de jouer ce parcours lorsqu’il vente... et ce sera sans doute le cas cette semaine.

Le parcours Dunluce est bâti sur le site de l’ancien château du même nom et on peut encore y observer des ruines qui remontent au 13e siècle. Classé 7e parmi les plus beaux parcours de la planète, les experts s’entendent pour dire qu’il s’agit probablement du meilleur test de golf que l’on puisse imaginer. Les meilleurs golfeurs au monde en auront plein les bras et devront puiser au fond de leurs ressources pour avoir le dessus sur ce parcours qui ne pardonne pas les coups erratiques. L’herbe longue et les broussailles qui bordent les allées sont vraiment intimidantes et puniront sévèrement ceux qui s’y aventurent.

Avec une normale 71, s’étendant sur 7344 verges, ce parcours forcera les joueurs à utiliser le bois un sur plusieurs des trous et favorisera assurément les bons joueurs de fers. Des conditions de jeu impeccables à tous points de vue attendent l’élite mondiale du golf professionnel et rien n’a été négligé en ce qui concerne la préparation. Imaginez que depuis novembre dernier, tous ceux qui ont foulé ce parcours devaient le faire en utilisant des morceaux de tapis pour jouer leurs coups dans les allées, tout ça afin de préserver la qualité du gazon... les membres n’ont reculé devant aucun sacrifice afin de recevoir cette rare visite. Les 190 000 billets d’admission ont vite trouvé  preneurs et on jouera devant une salle comble à chacune des rondes. On prévoit également une audience  de plus de 600 millions de téléspectateurs.

Qui va l’emporter?

Une fois de plus, bien malin celui qui peut prédire qui va gagner cette 148e édition de l’Omnium britannique. Malgré toutes les statistiques avancées, le golf demeure un sport imprévisible même si on peut tout de même établir une liste de favoris. Sur papier, ça pourrait se jouer entre Brooks Koepka et Rory McIlroy, un duel idéal pour tous les amateurs de golf, mais rien n’est moins sûr, car il y a tout simplement trop de prétendants de qualité. Voyons ça d’un peu plus près.

Brooks Koepka : comment ne pas favoriser le joueur numéro un au monde qui a gagné 4 titres majeurs à ses 9 dernières tentatives en plus de terminer 2e à 2 occasions. Koepka est le plus fort de tous mentalement et semble à son meilleur lors des grands rendez-vous.

Rory McIlroy : il sera de loin le favori de la foule puisqu’il évolue à la maison. La pression sera forte, mais il demeure l’un des meilleurs joueurs de golf au monde. Il a déjà signé une carte de 61 sur ce parcours alors qu’il n’était âgé que de 16 ans. Il revendique 2 victoires cette année et 11 top-10 en seulement 14 tournois. Il est mon choix numéro 1.

Dustin Johnson : le numéro 2 mondial pourrait surprendre même s’il n’a pas connu beaucoup de succès à ce championnat au fil des ans. Il a remporté le championnat mondial de Mexico plus tôt cette saison et a terminé en 2e place en 2 occasions lors des majeurs en 2019.

Tiger Woods : on ne sait trop à quoi s’attendre de Tiger puisqu’il n’a pas joué en compétition depuis l’US Open. Il n’a disputé que 9 tournois depuis sa victoire au Championnat du circuit en septembre dernier. Bien sûr que sa victoire au Tournoi des Maîtres a ravivé la flamme, mais on souhaiterait le voir en action plus souvent... j’aime tout de même ses chances parce Tiger, c’est Tiger.

Jon Rahm : attention à lui, il est au sommet de sa forme et l’a prouvé récemment avec une spectaculaire victoire à l’Omnium d’Irlande. Il a tous les atouts pour gagner un premier titre majeur.

Tommy Fleetwood : il cogne à la porte depuis un bon moment et son habileté à jouer dans le vent lui confère un certain avantage. Personne ne serait surpris de le voir soulever le Claret Jug dimanche prochain.

Xander Schauffele : même s’il tente de passer sous le radar, on sait trop bien que ce joueur possède un talent supérieur. Il joue bien sous pression comme en foi ses 5 top-10 en 10 tournois majeurs, incluant une 2e place à l’Omnium britannique l’an passé et une égalité en 3e position à l’US Open cette année.

Francesco Molinari : sa victoire l’an passé lui a donné une dose de confiance incroyable. Il sait garder la balle en jeu et commet très peu d’erreurs, 2 atouts importants sur un parcours comme le Royal Portrush où le vent devrait jouer un rôle déterminant.

Justin Rose : bien qu’il n’ait pas été l’ombre de lui-même depuis plusieurs mois, il demeure une valeur sûre. S’il peut corriger le tir sur ses coups de départ, il pourrait être du sprint final dimanche après-midi.

Adam Scott : on ne peut certes oublier celui qui possède le meilleur élan du golf professionnel. Bien qu’irrégulier sur les verts, il demeure tout de même une force majeure. Son pire résultat lors des 5 derniers tournois majeurs fut une 18e place au Masters. Il sera assurément dans la course.

Patrick Cantlay : voilà un jeune homme qui est toujours en pleine progression et qui pourrait surprendre lors de ce championnat. Il est très fort mentalement et son élan répond très bien sous pression... à surveiller de près.

Henryk Stenson : attention à lui, il a beaucoup d’expérience et sait comment gagner. Solide entre les deux oreilles, il peut ajuster aux conditions climatiques  aussi bien que quiconque et varier ses trajectoires de balles en conséquence.

Rickie Fowler : à ce qu’on aimerait le voir triompher. Il en sera à un 40e majeur, lui qui a terminé 8 fois dans le top-5 durant cette période. Il demeure mon choix sentimental, car une victoire le consacrerait à sa juste valeur.

Gary Woodland : j’allais presque l’oublier celui-là, preuve que les prétendants au titre sont fort nombreux. Il possède toutes les qualités requises bien que ses résultats à cet omnium soient plutôt modestes : une seule fois parmi le top-30 en 7 occasions (12e en 2016).

Justin Thomas : bien qu’il ait connu une baisse de régime ces derniers mois, Thomas demeure l’un des meilleurs joueurs de fers et démontre beaucoup de caractère lorsque la pression monte d’un cran. Il a semblé retrouver ses repères à ses dernières sorties.

Jason Day : le talent est toujours là et il semble plus déterminé que jamais depuis l’embauche de Steve williams comme cadet. Est-ce que ce sera suffisant pour être dans la lutte? Tout est possible dans son cas.

Jordan Spieth : j’avoue qu’il connaît une saison misérable, mais on a vu des signes positifs ces derniers temps. Le moment serait bien choisi pour se remettre en marche. Si seulement il peut éviter les gros numéros sur sa carte de pointage!

Bon, je m’arrête là-dessus même si d’autres noms me viennent en tête. J’ai comme l’impression que l’on va assister à une très grande compétition, sur un parcours impressionnant où régnera une ambiance survoltée... comment pourrait-t-il en être autrement après une absence de 68 ans! Bon golf à tous.