Tiger Woods a une fois de plus épaté la galerie lors de la finale du tournoi Memorial, disputé sur le parcours Murfield Village de Jack Nicklaus.

Woods nous en a mis plein la vue en calant un coup d'approche délicat au 16e trou, alors que sa balle reposait dans l'herbe longue à une soixantaine de pieds du trou.

La réaction de la foule a été instantanée et a sûrement atteint de plein fouet le dernier duo en piste qui se trouvait alors à proximité sur le vert du 15e trou. Rory Sabbatini savait dès cet instant que Woods venait de le rejoindre en tête et qu'il avait le vent dans les voiles.

Tiger ne s'est pas arrêté là et a poursuivi avec un birdie au 18e pour confirmer la 73e victoire de sa carrière. Comme le hasard fait si bien les choses, cette victoire lui permet de rejoindre l'illustre Jack Nicklaus au 2e rang de l'histoire des joueurs les plus titrés; seul Sam Snead le devance, avec un total de 82 victoires en carrière.

Nicklaus n'a pas manqué d'accueillir Woods à sa sortie du 18e vert et l'a chaleureusement félicité pour cette belle victoire.

Cette ronde finale a été fertile en émotion. Le jeune Spencer Levin, toujours à la recherche d'un premier gain en carrière, a continué son bon travail sur les verts même si, à partir du 10e trou, on sentait que le tapis lui glissait sous les pieds.

C'était la deuxième fois cette année qu'il était en position de l'emporter et qu'il flanche sur le neuf de retour. Son élan comporte trop d'éléments douteux et le laisse tomber dès que la pression monte.

Après toutes ces années à décrire le jeu de ces virtuoses, je peux, sans prétention, déceler quand un joueur est à l'aise ou non. Sans être un devin ou un spécialiste, il était facile de prédire que Levin allait craquer tôt ou tard lors de cette ronde finale.

Je crois sincèrement que ce jeune homme est très talentueux, mais qu'il se doit de travailler son élan afin de le rendre plus compact et plus sûr à la fois. Le tempo et la vitesse d'exécution ont toujours joué un rôle de premier plan chez tous les grands golfeurs de l'histoire.

Levin possède une touche incroyable sur les verts; dès qu'il aura mis un peu d'ordre dans son élan, il deviendra un joueur de premier plan.

Quant à Rory Sabbatini, il s'est très bien débrouillé pour finalement terminer à égalité au deuxième rang avec l'Argentin Andres Romero. Le Sud-Africain semblait pourtant en plein contrôle, jouissant de deux coups de priorité avec seulement quatre trous à disputer.

Il était sur le vert du 15e trou lorsque Woods a calé son incroyable coup d'approche au 16e. La réaction de la foule a semblé le frapper en plein front, si bien qu'il a commis un boguey sur le trou suivant, mettant ainsi fin à ses espoirs de victoire.

En toute honnêteté, personne n'a vraiment perdu ce tournoi, c'est plutôt Tiger qui l'a remporté de belle façon, inscrivant pas moins de trois birdies lors des quatre derniers trous. Son jeu prudent et intelligent à la fois n'est pas sans nous rappeler la stratégie qu'il a souvent utilisée lors de ses belles années. Il est vrai que tout le monde s'est vite emballé lors de sa victoire à Bay Hill en mars dernier, mais cette fois, il a été beaucoup plus convaincant, tellement qu'il sera à nouveau considéré comme l'homme à battre sur le parcours du Olympic Club, site de l'Omnium des États-Unis dans deux semaines.

Tiger a de nouveau démontré qu'il sait mieux que quiconque comment gagner un tournoi et qu'il possède toujours l'arsenal de coups pour y parvenir. Difficile de l'ignorer, à l'aube du plus grand test de golf de la saison.

Memphis : dernière étape préparatoire

La Classique FedEx St-Jude représente la dernière étape du circuit avant la présentation du deuxième tournoi majeur de la saison.

La plupart des joueurs de premier plan prendront congé afin de mieux se préparer pour ce grand rendez-vous alors que d'autres en profiteront pour tenter de retrouver la touche magique.

Ce sera le cas pour Rory McIlroy qui n'a pas été en mesure de se qualifier pour les rondes ultimes à ses deux dernières sorties. Il semble que le champion en titre de l'Omnium des États-Unis aura fort à faire pour conserver son titre.

Son compatriote Graeme McDowell sera également de la partie à Memphis, tout comme les Padraig harrington, Ryo Ishikawa, Robert Karlsson, Martin Laird et Tim Clark. Les Américains devront miser sur Zach Johnson, Spencer Levin, David toms, Dustin Johnson, Brandt Snedeker et Kyle Stanley.

Michel Lacroix et moi vous donnons rendez-vous pour les 3e et 4e rondes, samedi et dimanche, sur les ondes de RDS.