Pour un jeune homme qui n’a pas encore fêté son 22e anniversaire de naissance, avouons que Jordan Spieth possède déjà une belle feuille de route. En remportant le Championnat Valspar dimanche, sur les allées du parcours Copperhead du complexe Innisbrook, en Floride, Spieth mettait la main sur un deuxième titre officiel sur le circuit PGA Tour. Il est seulement le quatrième joueur de l’histoire à gagner deux tournois avant d’atteindre 22 ans, les autres étant Tiger Woods, Sergio Garcia et Robert Gamez. Rappelons qu’il a également gagné, coup sur coup, l’Omnium d’Australie et le tournoi Hero en décembre dernier.

Comme pour les autres participants, Spieth a fait appel à son petit jeu à maintes reprises lors de la ronde finale afin de sauver des normales et de conserver un certain rythme. La position de tête a changé de mains à plusieurs reprises au cours de la fin de semaine si bien qu’à un certain moment, pas moins de huit joueurs se  partageaient le premier rang. Certains se sont éliminés eux-mêmes, mais cinq d’entre eux pouvaient encore espérer la victoire avec seulement deux trous à compléter.

Ryan Moore, qui menait par trois coups lors de la ronde ultime, a terminé  avec deux bogueys et a finalement pris le 5e rang tandis que le Suédois Henryk Stenson a raté la prolongation par un seul coup, finissant au 4e échelon pour une deuxième semaine consécutive. Jordan Spieth, Patrick Reed et le surprenant Sean O’Hair se sont donc retrouvés en surtemps. Spieth et O’Hair ont tous deux raté des chances de mettre fin aux hostilités sur les deux premiers trous éliminatoires et c’est finalement Jordan Spieth qui, grâce à un superbe coup roulé d’une trentaine de pieds au trou suivant, a mis fin au suspense.

Le parcours Copperhead a une fois de plus été à la hauteur de sa réputation. C’est le genre de parcours que j’affectionne particulièrement car la précision prime sur la puissance même si les longs cogneurs sont toujours un peu favorisés s’ils arrivent à placer leurs coups de départ au bon endroit. Les allées étroites et sinueuses vous rappellent que la précision est de mise et que vous serez récompensés si vous les atteignez. À l’inverse, on pénalise les coups erratiques à leur juste valeur avec une herbe longue très dense hors des allées et autour des verts, ce qui n’est pas sans nous rappeler les conditions que l’on retrouvait à l’Omnium des États-Unis il y a à peine quelques années.

Je persiste à croire que le golf est d’abord et avant tout un jeu de finesse et de précision et que l’on doit cesser d’allonger les parcours. Réduisons plutôt la largeur des allées et laissons pousser l’herbe longue davantage pour les tournois professionnels; c’est ainsi que l’on pourra réellement identifier les meilleurs de la profession, sans que le spectacle en souffre.

Prochaine étape : La Classique Arnold Palmer à Orlando

Dernière des quatre étapes floridiennes, la Classique Arnold Palmer se mettra en branle dès jeudi sur le magnifique parcours Bay Hill d’Orlando. On espérait y voir Tiger Woods mais il n’est pas encore prêt à revenir au jeu. On pourra cependant miser sur la présence du joueur numéro un au monde, l’Irlandais Rory McIlroy, qui en sera à une première participation à ce tournoi. La compétition sera très vive puisque les Bubba Watson, Jason Day, Henryk Stenson et Adam Scott sont aussi au nombre des participants. J’aime également les chances de victoire des  Rickie Fowler, Graeme McDowell, Brooks Koepka, Hideki Matsuyama et de Brandt Snedeker, pour n’en nommer que quelques-uns. Année après année, on assiste toujours à des fins de tournois mémorables à Bay Hill… ça devrait encore être le cas dimanche après-midi.  À suivre sur RDS samedi et dimanche.