Tant qu’à gagner un premier titre sur le circuit PGA Tour, aussi bien le faire avec panache! C’est ce qu’a semblé se dire l’Américain  hier, lors de la ronde finale du Championnat de Tampa Bay. Le jeune homme de 34 ans a été brillant, particulièrement sur le neuf de retour, là où à peu près tout le monde éprouvait des difficultés. Des coups de fers frappés solidement et avec précision lui ont permis de se démarquer et de montrer à tout le monde qu’on devra dorénavant se méfier de lui. À ne pas en douter, il a passé le test ultime avec brio.

Même si les principaux acteurs n’étaient pas nécessairement les joueurs les plus connus, je dois avouer que cette finale nous a quand même tenu en haleine pendant un bon moment, car avec encore neuf trous à jouer, il y avait encore une bonne dizaine de joueurs qui bataillaient ferme pour l’emporter. En fait, on tentait d’abord d’égaler la marque de Boo Weekley, auteur d’un magistral 64 en ronde finale, qui est rentré au chalet bien avant tout le monde avec un pointage cumulatif de moins 8. Il lui aura fallu attendre plus de trois heures avant d’apprendre qu’il terminait finalement seul en 2e position, deux coups derrière le champion. Weekley pourra toujours se consoler avec un chèque de 594 000 dollars, ce qui porte ses gains à plus de 800 000 $ pour la saison en cours. Le coloré personnage avait terminé la campagne 2012 au 107e rang des boursiers.

Le parcours Copperhead du complexe Innesbrook a donné quelques maux de tête à plusieurs des professionnels. Rarement a-t-on vu autant de joueurs éprouver des problèmes sur les verts, surtout sur les coups roulés de 12 pieds et moins. La texture des verts semblait pourtant parfaite. C’est plutôt la lecture qui semblait plus difficile, car il n’y pas beaucoup de surfaces plates sur ces verts. Le dosage de la force devient alors crucial pour obtenir la trajectoire désirée… le genre de vert sur lequel tu peux avoir l’air fou si tu ne connais pas une bonne journée de « putting ». On pourrait sans doute en discuter avec Justin Leonard et quelques autres.

Quant au champion Streelman, rien à redire sur ses coups roulés, bien au contraire. Il a été l’un des rares joueurs à réussir des oiselets sur les difficiles normales 3 du 2e neuf. Ça prenait quand même du cran pour attaquer les fanions des 13e et 17e trous comme il l’a fait et il en est sorti avec les grands honneurs. Je suis convaincu que Kevin Streelman est un bien meilleur joueur depuis ce triomphe tant attendu, car il s’est prouvé à lui-même qu’il est capable d’y aller de coups spectaculaires lorsque la tension est à son maximum. Tous les joueurs professionnels vous diront que c’est en compétition qu’ils jugent leurs progrès et que c’est dans le dernier droit que l’on constate si sa technique est suffisamment solide pour résister à la nervosité et à l’anxiété qui apparaîtront tôt ou tard en fin de ronde. Avec la qualité de coups que Streelman nous a présentés pour coiffer Weekley au fil d’arrivée, je dois avouer que sa technique est à point et qu’il peut penser à gagner à nouveau dans un avenir rapproché. Il peut même commencer à rêver au veston vert s’il le désire, car il a aussi gagné une invitation à Augusta avec ce premier gain en carrière en plus du petit million que l’on va déposer dans son compte de banque. Streelman a aussi gagné le respect de ses pairs, de son entourage, de sa famille et de ses amis. Dorénavant, on va le regarder avec d’autres yeux, ceux avec lesquels on admire les champions... et ça, mesdames et messieurs, c’est comme Mastercard, ça n’a pas de prix!

Prochaine étape : l’Invitation Arnold Palmer

Les joueurs ont rendez-vous dans l’état de la Floride pour une 4e semaine consécutive et, cette fois, c’est dans la région d’Orlando que ça se passe. Le tournoi Invitation Arnold Palmer, toujours disputé sur le superbe parcours Bay Hill, revêt un cachet bien particulier, ne serait-ce que par la présence de son hôte. Tout comme monsieur Palmer, ce tournoi a quelque chose de noble et on veut en profiter le plus longtemps possible pendant que celui que l’on surnomme « the king » est encore suffisamment en forme pour gérer le tout et recevoir son monde. Ce tournoi est un modèle de réussite et a toujours démontré beaucoup de classe dans tous les aspects de l’organisation. Quand on connaît le chef de file, on n’est pas vraiment surpris.

Tiger Woods sera sur place pour y défendre son titre et tentera de remporter cette compétition pour une 8e fois en carrière… oui, oui, vous avez bien lu, huit fois! J’ai comme l’impression que Tiger sera associé à ce tournoi de façon plus directe lorsque M. Palmer tirera sa révérence éventuellement.

On aura droit, une fois de plus, à une excellente délégation internationale pour l’édition 2013. Parmi les joueurs inscrits, mentionnons les Greame McDowell, Sergio Garcia, Ernie Els, Lee Westwood, Justin Rose, Ian Poulter, Francesco Molinari, George Cotzee, Jason Day et Geoff Ogilvy. On donnera aussi une autre chance de se faire valoir au Japonais Ryo Ishikawa qui tarde à démontrer son véritable talent en sol américain. On dirait presque qu’il est en train de remplacer Colin Montgomerie à ce chapitre.

Du côté des joueurs américains, on surveillera bien sûr Phil Mickelson, parce que Phil, c’est Phil, et qu’il peut exploser à tout moment. Keegan Bradley, Bubba Watson, Zach Johnson, Hunter Mahan, Webb Simpson et Charles Howell seront également de la partie. Personnellement, j’ai surtout hâte de voir comment Brandt Snedeker va se débrouiller après une absence de cinq semaines. N’oublions pas qu’il a triomphé à sa dernière sortie à Pebble Beach et qu’il était alors considéré par plusieurs comme étant le meilleur golfeur de la planète… l’est-il toujours?

La réponse sur RDS en fin de semaine… bon golf.