MONTRÉAL - Un air de nostalgie flottait dans le vestiaire du Canadien, samedi matin, alors qu'on se remémorait la vie et la carrière de Pat Burns, décédé la veille à l'âge de 58 ans.

"Nous avons perdu un vrai bon gars, a déploré Kirk Muller, qui a été le meilleur pointeur du Canadien lors de la dernière saison de Burns à la barre de l'équipe. J'ai eu la chance de connaître Pat à Montréal et à Toronto (1995-96) et pas de doute qu'il a toujours été l'un de mes entraîneurs favoris. Non seulement était-il un excellent coach, mais il était aussi une personne formidable."

Brian Gionta et Scott Gomez doivent une bague de la coupe Stanley à Burns, qui les a dirigés pendant les deux dernières saisons de sa carrière avec les Devils du New Jersey.

"Je lui avais parlé après avoir été nommé capitaine du Canadien et je sentais que les bonnes paroles qu'il avait pour moi venaient du fond du cœur, a dit Gionta en avalant difficilement sa salive. Il était fier de moi. Je suis heureux d'avoir fait partie de sa carrière."

"Je ne le réalisais pas quand j'étais plus jeune, mais maintenant je comprends pourquoi il était plus dur avec nous parfois, a convenu Gomez. Il était de la veille école et avait certainement le don de vous intimider! Je suis content d'avoir pu lui parler il y a environ un mois. On s'était remémoré un paquet de vieilles histoires."

Pendant les quelque trois saisons qu'il a passées à Boston, Burns a aussi eu sous son aile un jeune défenseur format géant du nom de Hall Gill.

"Pat ne se gênait pas pour nous faire savoir ce qu'il pensait de nous et j'appréciais ça de lui. Il m'a grandement aidé à mes débuts dans la Ligue. Il était un homme qu'on avait le goût de suivre", a témoigné le numéro 75 du Tricolore.

Des bons mots de Toronto

De tous les témoignages entendus depuis l'annonce du départ de Burns, ceux de Cliff Fletcher, qui était le directeur général des Maple Leafs lorsqu'il est arrivé à Toronto en 1992, sont parmi les plus émouvants.

"J'ai toujours cru qu'il était l'un des meilleurs entraîneurs dans la LNH, a raconté Fletcher lorsque rencontré dans les gradins du Centre Bell samedi. Quand nous l'avions engagé, il était le candidat idéal pour notre organisation parce que l'équipe était sur la pente ascendante après des années difficiles. Dès son arrivée, il a fait un travail formidable."

"Je me suis souvent retrouvé sur le banc voisin de celui de Pat Burns, dont une fois en séries éliminatoires. Il était beaucoup trop jeune pour mourir, mais il s'est battu avec beaucoup de bravoure. C'est une triste journée pour le hockey", a résumé le pilote des Leafs, Ron Wilson.

"J'ai le souvenir d'un coach agressif, qui voulait gagner à tout prix. Pour lui, tout était gros, il fallait aller vite, il fallait que les joueurs jouent à leur maximum", a pour sa part raconté l'entraîneur des gardiens de but François Allaire.