WINNIPEG - L'ancien entraîneur de hockey junior Graham James a plaidé coupable, mercredi, à de nouvelles accusations d'agressions sexuelles contre deux de ses jeunes joueurs, dont Theoren Fleury, qui a plus tard évolué dans la LNH.

James a inscrit son plaidoyer de culpabilité au palais de justice de Winnipeg par l'entremise d'une vidéoconférence depuis Montréal.

L'ancien entraîneur faisait face à neuf chefs d'accusation d'agressions sexuelles contre trois joueurs survenues entre 1979 et 1994, mais a plaidé coupable aux accusations impliquant deux de ces joueurs, dont M. Fleury et un autre dont le nom ne peut être rendu public. Les accusations concernant le troisième, Greg Gilhooly, ont été retirées.

James était en liberté sous conditions depuis près d'un an et vivait à Montréal. Il connaîtra sa peine le 22 février, à Winnipeg. Il a déjà purgé une peine de trois ans et demi de prison pour avoir agressé sexuellement d'autres joueurs qu'il dirigeait, dont Sheldon Kennedy, qui a ensuite évolué dans la Ligue nationale de hockey.

Une déclaration des faits, lue devant la cour par la procureure de la Couronne, Colleen McDuff, révèle que les agressions envers Theoren Fleury ont débuté en septembre 1983 et se sont poursuivies jusqu'en août 1985.

Pour la deuxième victime, les agressions se sont déroulées entre 1989 et 1994.

Ces plus récentes accusations contre le récidiviste ont été déposées à la suite de la publication de l'autobiographie de Theoren Fleury, dans laquelle il décrivait les agressions qu'il a subies.

Dans le livre «Playing With Fire», Fleury affirmait que James avait acheté son silence en le menaçant de gâcher son rêve de jouer un jour dans la Ligue nationale.

James avait plaidé coupable aux accusations concernant Sheldon Kennedy en 1997, mais Theoren Fleury a gardé le silence jusqu'en 2009.

Greg Gilhooly, lui, a qualifié les événements de mercredi de «fantastiques» d'un point de vue juridique, même si les accusations le concernant ont été retirées.

«La Couronne a obtenu un plaidoyer de culpabilité», a rappelé M. Gilhooly, un ancien joueur de hockey junior devenu avocat. «La Couronne a obtenu une entente sur la déclaration de faits, sans opposition. Et la Couronne n'a pas eu à trouver un accord pour la peine. Tout le monde obtient ce qu'il veut, sauf moi.»

En conférence de presse, Theoren Fleury a critiqué la façon dont le système judiciaire a mené le dossier. «Graham James a plaidé coupable il y a des années, puis il a obtenu son pardon, puis il a été retrouvé au Mexique et ramené au Canada pour faire face à ces nouvelles accusations», a-t-il rappelé. «Il a été libéré sous caution, c'est ce que la justice canadienne fait des agresseurs d'enfants condamnés.

«Ça m'a pris 27 ans pour être bien dans ma peau», a dit Fleury. «Je trouve que (27 ans) ça serait une peine appropriée.»

Devenus adultes, aussi bien Sheldon Kennedy que Theoren Fleury ils ont connu des jours difficiles malgré leurs succès sur la patinoire. Ils sont tous les deux divorcés et ont vécu des problèmes de drogues et d'alcool.

En 2007, James a obtenu son pardon pour ses crimes, ce que La Presse Canadienne avait rendu public l'année dernière.

Ce pardon, qualifié de «profondément troublant» par le cabinet du premier ministre, avait provoqué la colère des victimes de James et d'une partie de la population.