Apprendre dans la NCAA
Hockey lundi, 4 mars 2013. 14:26 mercredi, 11 déc. 2024. 20:59
Parfaire ses talents de hockeyeur au sud de la frontière canadienne est une tendance à la hausse chez les jeunes espoirs québécois et de plus en plus d’entre eux sont attirés par cette option.
C’est le cas des Québécois Danny Biega et Kevin Roy qui souhaitent bien goûter un jour à l’excitation que procure le fait de jouer dans la Ligue nationale, à l’instar d’Alex Killorn qui s’est récemment trouvé une niche chez le Lightning,
Évoluer dans le circuit Bettman représente certes un rêve que chérissent tous les hockeyeurs, et les chemins pour y parvenir sont nombreux. Pour ces deux jeunes talents de chez nous, l’option des collèges américains s’est avérée la plus attrayante afin de poursuivre leur apprentissage.
Choix de troisième ronde des Hurricanes en 2010, Danny Biega a suivi la trace de ses frères Alex et Michael en devenant le troisième membre de la famille Biega à revêtir l’uniforme cramoisi du Crimson de Harvard. À sa quatrième saison au sein de l’équipe de hockey de la prestigieuse Université de Cambridge, Danny Biega ne regrette aucunement avoir choisi la NCAA.
« Mes parents accordaient beaucoup d’importance à l’éducation », a raconté l’athlète originaire de l’ouest de Montréal à RDS. « Ils voulaient nous préparer à la vie après le hockey. »
« L’invitation pour jouer dans la LHJMQ s’est présentée après le prep school, mais après une concertation familiale, on a tranché en faveur de Harvard. »
De son côté, Kevin Roy a choisi de joindre les rangs de l’Université Northeastern, un établissement fort reconnu à Boston. Au préalable Roy avait tourné le dos à l’Université Brown, qui avait beaucoup d’intérêt pour le jeune homme.
Roy, qui a été sélectionné au 97e échelon par les Ducks lors du dernier encan de la Ligue nationale, estime que d’étudier dans une université américaine l’aidera à atteindre ses objectifs de carrière.
« Je sais que je n’ai pas fini de me développer et le fait d’affronter des joueurs de 18 à 25 ans – plutôt que de 16 à 20 ans dans la LHJMQ – m’aidera à atteindre mon plein potentiel », soutient le centre de 19 ans de Lac-Beauport. « Avec mon physique de 5 pieds 10 pouces, 170 livres, c’était l’idéal. »
« Étant donné qu’on dispute moins de rencontres au sud de la frontière, les joueurs disposent de plus de temps pour s’entraîner en gymnase. »
Tout comme les Biega, la famille Roy accordait beaucoup d’importance aux études et c’est pourquoi Kevin et son frère Derick ont décidé de s’engager à l’Université Northeastern.
« Une école comme ça, ça te donne un avenir dans les deux sphères. Tu peux connaître une très bonne carrière dans le hockey professionnel, mais si quelque chose arrive, tu sais que tu pourras te revirer de bord facilement, grâce à ton éducation.
« Je suis non seulement un meilleur joueur de hockey, mais une meilleure personne en général. À 19 ans, je sais où je m’en vais dans le futur.»
Sans pourfendre la LHJMQ qu’il considère également comme une excellente école, Roy admet que l’idée dans jouer dans le circuit Courteau lui a traversé l’esprit, mais qu’il a finalement choisi une différente voie. Il invite d’ailleurs les jeunes hockeyeurs à user du même genre de réflexion.
« Je n’ai rien contre la LHJMQ, c’est une très bonne ligue avec de très bons joueurs. Ils sont bien entourés et l’aspect scolaire s’est grandement amélioré dans les dernières années. Je respecte ceux qui choisissent cette option. Mais, je recommanderais l’option des collèges américains à quiconque. »
Un excellent calibre de jeu
Danny Biega évolue à Harvard depuis quatre saisons au sein de la Eastern collegiate athletic conference. Il est d’avis que le style préconisé est très physique dans le réseau universitaire américain et que les entraîneurs enseignent avant tout à bien jouer défensivement.
« C’est d’ailleurs pourquoi il ne se marque pas énormément de buts », explique-t-il.
Selon le défenseur de 21 ans, le style s’apparente à celui du réseau universitaire canadien. D’ailleurs, il plaide pour que les universités canadiennes et américaines s’affrontent plus régulièrement.
« Harvard a affronté les Redmen de McGill au mois de septembre à l’occasion d’un match préparatoire. C’était tôt dans la saison et la chimie n’était pas encore installée dans les deux formations, mais une équipe comme McGill pourrait compétitionner avec nous sur une base régulière », croit Biega.
« Certes, leur style est un peu différent. J’ai remarqué qu’ils étaient plus calmes avec la rondelle et que les plans de match sont davantage axé sur l’offensive. Mais en général, ça se ressemble beaucoup. »
Objectif LNH
Des joueurs comme Martin St. Louis et Dominic Moore – pour ne nommer que ceux-là – ont pavé la voie aux joueurs issus des universités américaines, qui voient maintenant la Ligue nationale comme un objectif atteignable.
D’ailleurs, St Louis représente une véritable inspiration pour Kevin Roy.
« Martin n’était pas grand, ni gros. Un peu comme moi. Toutefois, il a pris le temps de se développer dans des universités américaines et voyez ce qu’il est devenu. »
« De nos jours, il y a de plus en plus de joueurs qui atteignent la LNH. Je pense particulièrement à Jaden Schwartz, qui a pris tout le temps nécessaire pour atteindre son rêve. Il joue présentement avec les Blues, qui lui ont accordé un contrat de deux saisons. Il existe plein d’exemples du genre qui démontrent les bénéfices du College hockey. »
Quant à Danny Biega, il avoue que s’il atteint la Ligue nationale un jour, il devra une fière chandelle à son entraîneur-chef actuel Ted Donato, qui a disputé près de 800 matchs dans la meilleure ligue de hockey au monde.
Le défenseur juge qu’il n’arrête jamais d’apprendre de nouvelles choses grâce à Ted Donato, qui comprend qu'étudier et jouer au hockey à Harvard peut s’avérer un mandat exigeant.
« Ted a été très bon pour mon développement », insiste Biega. « Il me donne toujours les bons conseils pour que je sois un meilleur quart-arrière, il me récompense avec beaucoup de glace. Je suis très reconnaissant des opportunités qu’il m’a données au cours de ma carrière. »
« Mais avant tout, je le vois comme un ami sur qui je pourrai toujours compter. »