La recette est simple pour retrouver la confiance, il suffit de gagner.

La confiance des joueurs du Canadien est fragile depuis deux mois, mais ça ne veut pas dire que la situation ne peut pas changer. En ce qui me concerne, le Canadien doit remporter quatre de ses cinq derniers matchs avant de commencer les séries. Entrer dans les séries avec une séquence heureuse, tout peut arriver. Que vous soyez huitième ou premier au classement, ça ne compte plus en séries parce que l'enjeu se joue sur la glace.

Les séries pourraient être l'occasion idéale pour les joueurs de racheter une saison difficile. Un gars comme Chris Higgins pourrait faire oublier sa saison décevante en marquant cinq buts en quatre parties par exemple.

Le moral des joueurs du Canadien en a pris pour son rhume ces dernières semaines surtout quand l'équipe a été vaincue par des formations plus basses au classement. Se faire battre par New Jersey ou Boston, c'est moins difficile à accepter mais baisser pavillon contre Toronto, ça donne un coup à l'orgueil. C'est vrai toutefois qu'il est difficile de jouer contre des équipes déjà éliminées parce qu'elles n'ont rien à perdre et elles jouent sans pression. Dans l'esprit des partisans de toute façon, le Canadien ne peut pas sortir gagnant d'un affrontement contre un club dit inférieur parce que si Montréal gagne, les amateurs vont dire que c'est normal alors que s'il perd, on va lui tomber sur la tête.

Quand tous les joueurs poussent

N'importe qui peut battre n'importe qui dans la LNH tellement le calibre est élevé. Vous savez, c'est une question d'effort et de confiance. Quand tout le monde pousse dans la même direction, une équipe inférieure, sur papier, peut battre un meilleur club qu'elle. Quand une équipe traverse une bonne période, tous peuvent aspirer à la victoire.

Les joueurs sont très motivés à l'idée de participer aux séries parce que c'est l'occasion de remettre le compteur à zéro. En séries, on oublie tout et tout le monde part sur un pied d'égalité.

Bob Gainey n'a pas eu à mettre ses joueurs au défi pour les motiver. Je suis convaincu que Saku Koivu, Alex Tanguay et Alex Kovalev se sont dit que le patron leur donnait toutes les chances de réussir quand il les a jumelés lors du match de mardi contre Atlanta.

L'entraîneur a gagné son pari avec ce trio mais il aurait pu se tromper royalement aussi. Si ce gros trio n'avait pas eu de succès, les succès du Canadien auraient été hypothéqués parce que la ligne de Tomas Plekanec et des frères Kostitsyn n'a rien fait mardi.

Il faut se donner encore quelques semaines avant de juger le travail de Gainey, l'entraîneur. À son arrivée derrière le banc, il n'a rien chambardé et il a été patient. Il y est allé progressivement en dialoguant avec ses joueurs et il est difficile de mesurer son impact sur l'équipe jusqu'ici.

La dernière fois que Gainey était descendu derrière le banc, le succès n'avait pas été instantané, ne l'oublions pas.

Je pense que Gainey a vécu la même réalité que Guy Carbonneau avant son congédiement. Il n'a pu que constater que certains joueurs ne performaient pas et qu'il y avait rarement une constance dans l'effort pendant 60 minutes. Il a les mêmes éléments sous la main que son prédécesseur. Il est alors normal de voir les mêmes résultats. On ne se fiera pas au match de mardi pour porter un jugement, on va attendre encore un peu avant de juger.

*propos recueillis par Robert Latendresse