Par Robert Latendresse - Être derrière le banc des Olympiques de Gatineau dans la LHJMQ ou des Americans de Rochester dans la Ligue américaine n'a pas demandé une grande adaptation à Benoît Groulx. Selon lui, le hockey n'a qu'un seul langage.

L'homme qui aura 41 ans à la fin du mois est devenu, en août dernier, le 27e entraîneur des 53 ans de l'histoire des Americans, la filiale des Panthers de la Floride.

Nouveau propriétaire, nouvelle affiliation à un club de la LNH, le défi était immense, mais Groulx adore son expérience. Il est sauté dans l'aventure comme un gamin saute dans une piscine. Après avoir conduit les Olympiques à trois titres de la LHJMQ au cours des six dernières saisons, il se sentait prêt à passer à un niveau supérieur.

Groulx doit sortir l'équipe des bas-fonds de la LAH, un défi de taille. Les Americans ont connu un début de saison catastrophique et ils occupent le dernier rang du circuit avec une fiche de 13-23-0-3. Il n'a jamais douté de lui même. "Ça ne se fait pas criant ciseau mais on espère que la formation sera compétitive dès l'an prochain. Notre objectif en début de saison était de changer la culture de l'équipe"

La providence

Le baptême professionnel de Groulx a été difficile, ayant subi la défaite à 18 de ses 20 premières parties. Incomodée par des blessures aux joueurs clés et mal appuyée par ses gardiens, l'équipe a traversé un long tunnel avant de se redresser à ses 16 derniers matchs, remportant dix parties.

Mais l'équipe a trouvé son salut dans un gardien laissé en plan par la faillite des Lynx d'Augusta de la Ligue de cote Est. Les Americans ont saisi l'occasion pour mettre sous contrat le gardien albertain Mike Brodeur. "On était tellement dans une mauvaise posture, qu'on a décidé de lui donner une chance."

Brodeur s'est rapidement imposé pour devenir l'homme de confiance de Groulx. Il a un dossier de 10-4-1-2 et il est le seul portier des quatre utilisés, à avoir un pourcentage d'efficacité supérieur à ,900 (936). Il fait maintenant équipe avec Chris Beckford-Tseu. Les deux autres ont été libérés.

"Si on avait misé sur Brodeur dès le début de la saison, je pense qu'on aurait eu au moins six victoires de plus," a assuré l'entraîneur.

La confiance est revenue dans l'équipe. "Notre gardien nous donne une chance de gagner à tous les matchs. Peu importe le niveau, quand ton gardien fait le travail, ton équipe performe beaucoup mieux."

En plus de les aider à exceller, il contribue à faire de ces jeunes, des hommes. "Il faut leur apprendre à devenir professionnel. Après avoir séjourné dans des familles d'accueil pour la plupart, ils doivent apprendre à gérer les tâches de la vie quotidienne. Ils ne sont simplement pas habitués."

L'équipe ne compte que quatre joueurs de plus de 25 ans dont le plus vieux est Rory Fitzpatrick, un choix de deuxième ronde du Canadien en 1993, qui a joué 287 parties dans la LNH en carrière.

La Ligue nationale de hockey viendra peut-être un jour pour Groulx mais pour l'instant, sa priorité demeure de s'établir dans la Ligue américaine et de relancer l'équipe. S'il replace le navire sur le droit chemin, les portes vont s'ouvrir.