En Marc Bergevin, Geoff Molson a vu un leader charismatique, un joueur d'équipe rassembleur et un excellent communicateur qui l'a rapidement convaincu qu'il était l'homme tout désigné pour occuper le siège de directeur général du Canadien.

« On a passé beaucoup de temps ensemble. Les entrevues sont allées en profondeur pour vraiment tester s'il était la bonne personne pour nous et plus le temps passait, plus on était confiant que Marc était le gars pour nous », a dit Molson lors d'une conférence de presse visant à présenter publiquement sa nouvelle trouvaille, mercredi.

Avec l'aide de son conseiller, Serge Savard, le président Molson a dressé une liste d'environ 20 candidats pour le poste. Le club montréalais a reçu la permission de communiquer avec une dizaine d'entre eux. Un mois plus tard, c'est Bergevin qui a été l'heureux élu, si bien qu'il est devenu le 17e d.g. dans l'histoire de la concession.

« En plus de sa vaste expérience, Marc a de fortes convictions en ce qui a trait à ce qu'il faut faire pour bâtir une organisation gagnante. C'est un leader naturel et crédible », a ajouté Molson en énumérant les qualités de Bergevin, tout en vantant le fait que celui-ci saura créer des liens de confiance entre les divers membres de l'organisation.


« Les expériences de vie, tu les prends le mieux quand tu es dedans, a dit Bergevin dans son discours de présentation. Je suis une personne qui écoute beaucoup, qui pose beaucoup de questions et j'amène ça ici, à Montréal, pour bâtir une organisation qui va continuer la tradition qu'il y a eue pendant des années ici. »

« J'ai pris le poste parce que je sais que je suis prêt. Si je n'étais pas prêt à accepter ce défi, je ne l'aurais pas pris », a assuré Bergevin, nerveux mais rieur devant le comité d'accueil médiatique qui avait été dépêché au complexe d'entraînement du Canadien à Brossard.

« Le Canadien de Montréal, c'est le Canadien de Montréal. Je suis parti d'ici en 1984, mais... le Canadien, c'est moi. Aujourd'hui, je suis fier et ému. L'inconnu ne me fait pas peur, parce que je sais ce que j'ai à faire. »

Le Montréalais de 46 ans s'est dit d'autant plus fier d'être embauché par le Canadien qu'il ressent un attachement particulier au Tricolore, même s'il a passé la totalité de sa carrière dans d'autres organisations.

« J'ai peut-être quitté au milieu des années 1980, mais le Canadien, c'est moi. Je suis fier et ému de revenir au Québec, a-t-il affirmé. Je viens de Pointe Sainte-Charles, j'ai joué mon hockey mineur ici, notamment avec les Hurricanes de Ville-Émard. Je me rappelle d'être allé aux défilés de la Coupe Stanley sur la rue Ste-Catherine. »

Au cours de sa carrière de joueur de 1984 à 2004, au poste de défenseur, Bergevin a porté les couleurs des Blackhawks, des Islanders de New York, des Whalers de Hartford, du Lightning de Tampa Bay, des Red Wings de Detroit, des Blues de St. Louis, des Penguins de Pittsburgh et des Canucks de Vancouver. Il a été un choix de troisième tour des Blackhawks, 59e au total, lors du repêchage de 1983.

L'ancien des Saguenéens de Chicoutimi a participé à 1191 matchs en carrière dans la LNH, totalisant 181 points (36-145) et 1090 minutes de punition. Il a également pris part à 80 matchs éliminatoires, se rendant jusqu'en finale d'association à deux reprises, en 1996 avec Detroit et en 2001 avec Pittsburgh.

« J'ai déménagé tellement de fois que j'avais l'impression que mes valises étaient toujours une équipe en retard. Sauf qu'en évoluant dans toutes ces formations, j'ai vu ce qui fonctionnait bien et ce qui fonctionnait moins bien. J'ai vu plein de choses qui m'ont servi une fois que j'ai entrepris ma carrière d'administrateur. »

« Je veux d'ailleurs remercier Dale Tallon, qui a été le premier à m'ouvrir la porte », a dit Bergevin de l'ancien d.g. des Blackhawks, qui l'a accueilli au sein de cette équipe.
Le successeur de celui qui a été congédié le 29 mars dernier, Pierre Gauthier, a fait savoir qu'il travaillera beaucoup en équipe, même si les décisions finales lui reviendront.

« Je suis quelqu'un qui écoute beaucoup, qui pose beaucoup de questions. Plus on s'informe et plus on tient compte de différents avis, plus tu réduis les chances de commettre une erreur, a-t-il expliqué. J'en sais assez pour savoir ce que j'ai à faire, mais je vais aussi m'entourer de personnes qui vont pouvoir m'aider. »

Quant à Savard, à qui Molson avait donné le mandat très précis de l'aider à trouver un d.g., on ignore pour l'instant s'il continuera d'oeuvrer chez le Canadien. Mais on peut croire que oui.

« Le travail qu'il a fait en ce qui concerne l'embauche du d.g. a été extraordinaire, a dit Molson de l'ancien joueur et d.g. du CH, qui n'a pas participé au point de presse. On s'est bien entendu et on a passé beaucoup de temps ensemble, alors on se connaît beaucoup mieux qu'il y a six semaines. Mais on n'a pas encore discuté de plans d'avenir. »