MONTRÉAL (PC) - Si ce n'était que pour soustraire les joueurs à l'attention médiatique, particulièrement Craig Rivet et Sergei Samsonov, et pour le mieux-être de sa santé psychologique, Guy Carbonneau a pris une sage décision en accordant un congé au Canadien, mercredi.

En plus d'être désorganisé sur la glace, le Tricolore est complètement démoralisé et vidé émotivement. Et si on lui proposait de repousser les matchs contre les Thrashers d'Atlanta, jeudi, et les Sabres de Buffalo, samedi, après la pause du match des étoiles, il accepterait volontiers. Parce qu'il aurait bien besoin d'un temps d'arrêt.

"Quand il n'y a plus de jus dans le citron, il n'y en a plus", a laissé tomber l'entraîneur, mardi, à l'issue de la défaite de 4-0 face aux Canucks de Vancouver, la troisième de suite _ la deuxième en autant de soirs encaissée par blanchissage.

Carbonneau, lui-même, paraît à bout de souffle. Il avait les yeux bouffis au cours du point de presse qu'il a livré. On peut avancer qu'il a dû avoir de la difficulté à trouver le sommeil, à son retour à la maison.

C'est la première tempête qu'il doit gérer à titre d'entraîneur dans la LNH. On ne peut pas lui reprocher d'être à court de solutions. C'est qu'aucune ne donne des résultats jusqu'à maintenant. "C'est la première fois que je vis une mauvaise passe semblable depuis que je suis associé au hockey, a-t-il avoué. Une période léthargique, ça dure habituellement cinq ou six matchs. Nous, on est rendu à 13 (quatre victoires, neuf défaites depuis le 23 décembre)."

Les conséquences de la dégringolade se font sentir concrètement, le CH ayant été devancé par les Sénateurs d'Ottawa et rejoint par les Hurricanes de la Caroline au classement dans l'Est.

Retour à la stabilité

Au cours des dernières rencontres, Carbonneau a multiplié les changements dans les unités, tant à l'attaque qu'en défense. Mardi, il a pris les grands moyens en retranchant de la formation les vétérans Rivet et Samsonov. "Ça n'a pas marché, mais on va prendre d'autres décisions. Et on va finir par s'en sortir", a-t-il lancé.

On doit toutefois s'attendre à un retour à la stabilité dans la composition des trios et des duos de défenseurs. Les expérimentations n'ont pas été concluantes. Mardi, on a utilisé Saku Koivu et Alex Kovalev ensemble. Fiche jumelée de moins-3, et un seul tir au but. "On essaie des choses afin de satisfaire certains joueurs, a-t-il souligné. Mais je crois qu'on avait de bonnes combinaisons en début de saison, quand ça allait bien. On va revenir avec."

Koivu, Chris Higgins et Michael Ryder devraient de nouveau être réunis. Même chose pour Radek Bonk, Mike Johnson et Alexander Perezhogin.

Quant au jeune Tomas Plekanec, faudra voir s'il va retrouver Samsonov et Kovalev.

Carbonneau avait avancé qu'il pourrait muter Bonk en compagnie des Russes. Et Guillaume Latendresse dans tout ça? Maxim Lapierre et lui ont été les moins pires attaquants de l'équipe dans les derniers matchs.

Après avoir connu une première moitié de saison inespérée, au-delà des attentes, voit-on finalement le Canadien sous son véritable jour?

"Notre fiche à la mi-saison était peut-être un peu embellie par rapport à notre rendement sur la glace, a concédé Carbonneau. Mais nous ne sommes pas si mauvais, en réalité, qu'on le voit dans le moment. "On n'a aucune confiance dans notre jeu, aucune", a-t-il conclu.

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Le défenseur Craig Rivet n'accordera pas d'entrevue, a-t-on indiqué, avant de rencontrer les journalistes affectés à la couverture de l'équipe à Atlanta, jeudi matin.

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La dernière fois que le Canadien a été victime de deux coups de pinceau de suite, ça remonte en octobre 2003. Le 27 octobre, le CH perdait 5-0 contre les Flyers, à Philadelphie. Le lendemain, il s'inclinait 2-0 face aux Bruins de Boston, au Centre Bell.

Et le match suivant, disputé à Boston, il l'avait remporté 1-0 en prolongation. C'est donc dire que l'équipe n'avait pas réussi de but dans l'équivalent de trois rencontres d'affilée.

Dans l'histoire récente du club, soit des années 1960 à aujourd'hui, l'équipe n'a jamais subi trois défaites d'affilée par jeu blanc.

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Dur dur, le mois de janvier pour les entraîneurs du Canadien. En janvier, la saison dernière, l'équipe a conservé un dossier de cinq victoires et de huit défaites. Et le 14, Claude Julien était congédié. D'ailleurs, le prédécesseur de Julien, Michel Therrien, avait subi le même sort en janvier 2003. Le Tricolore avait cumulé une fiche de 5-8, en plus de deux verdicts nuls, au cours du mois.