Après avoir décliné l'offre des Blue Jackets de Columbus, c'est finalement à Tampa Bay où Guy Boucher fera ses débuts en tant qu'entraîneur d'une équipe de la LNH.

Boucher a pris une bonne décision et dirigera une formation à son goût, qui a beaucoup de talent. Il formera un duo avec Steve Yzerman, qui n'a pas beaucoup d'expérience comme directeur général, mais qui a beaucoup de vécu dans la Ligue nationale.

Est-ce mieux pour Boucher de débuter sa carrière dans un moins gros marché que celui de Montréal? C'est un grand avantage, surtout au niveau médiatique. Sauf que c'est bon de commencer n'importe où! Ce qui compte dans la LNH, ce sont les victoires avant tout.

Ce qui me dépasse dans le cas de Guy Boucher, c'est que des informations ont circulé et que le scoop est sorti à Montréal. Yzerman doit être complètement furieux! Jeudi, le nouveau directeur général de la formation avait une annonce importante à faire pour sa première conférence de presse. Les journalistes de Tampa Bay vont se dire : « C'est quoi la joke! » Ce n'est pas très professionnel. Le plan a dû être modifié parce que tout le monde sait maintenant que Boucher a été embauché.

Lorsque j'étais entraîneur avec les Rangers de New York, s'il avait fallu que je donne une nouvelle du genre à mes anciens chums journalistes de Québec ou à Montréal, Phil Esposito m'aurait appelé pour me réprimander! Quelqu'un a voulu faire une faveur à quelqu'un et Boucher va se faire taper sur les doigts! C'aurait été une belle journée pour l'organisation du Lightning, pour Steve Yzerman, qui aurait annoncé ce qui se passe avec sa nouvelle équipe. J'ai l'impression qu'il aura une bonne conversation avec son nouvel entraîneur.

Ceci dit, ceux qui mentionnent que Boucher n'a pas d'expérience pour diriger dans la LNH, dites vous que tous ceux qui commencent dans la LNH, que ce soit à 30-40 ou 50 ans, n'en ont pas! Guy Boucher a de l'expérience comme entraîneur. La «game ne change pas nécessairement, que ce soit dans la Ligue nationale ou dans la Ligue américaine. Ce sont les individus et les équipes qui diffèrent.

Les forces de Guy Boucher

Lorsque le Canadien a fait appel aux services de Boucher, il lui a donné carte blanche en lui permettant de choisir les hommes avec lesquels il voulait travailler, un fait assez rare.

Souvent, dans les mineurs, les organisations permettent de t'entourer d'un adjoint mais imposent le deuxième homme. Le Canadien lui a permis d'avoir les deux entraîneurs, Martin Raymond et Daniel Lacroix, avec qui il aimait travailler.

La principale qualité de Boucher, c'est qu'il a confiance en ses moyens. Si un entraîneur veut bien communiquer ses connaissances, il doit vraiment avoir confiance en lui. Ça semble être évident qu'il est un rassembleur et un très bon motivateur.

Depuis le début de sa carrière, on entend juste des bonnes choses à l'endroit de l'ancien entraîneur des Bulldogs. Pourquoi? Parce qu'il a gagné partout où il est passé. Quand tu gagnes, il n'y a jamais rien de négatif.

Maintenant, Boucher aura à vivre avec des professionnels de la LNH, avec des réalités salariales différentes. Les jeux de comparaisons vont débuter. Je pense que Boucher est assez intelligent pour s'asseoir avec ses nouveaux leaders, dont Vincent Lecavalier, Martin St-Louis et Steven Stamkos.

Boucher relancera-t-il Vincent Lecavalier?

Le premier défi de Boucher et l'organisation, ce sera de faire les séries éliminatoires dès l'an prochain. Comme tout entraîneur et toute organisation, c'est certain qu'ils déclareront viser la coupe Stanley. À partir de maintenant, il faut passer de la parole aux actes. Je pense qu'il est dans une bonne organisation parce que le ménage a été fait.

Boucher aura également le mandat de relancer Vincent Lecavalier, qui a connu une saison plus difficile l'année dernière. Je pense que la relation entre l'ancien entraîneur Rick Tocchet et Lecavalier n'était pas à son meilleur. Lecavalier a maintenant besoin de Boucher et le contraire est vrai aussi.

Tu peux être le meilleur entraîneur au monde, les meilleurs éléments de ta formation doivent produire. Tu peux envoyer les chevaux à la rivière, mais tu ne peux pas les forcer à boire! La communication entre les deux parties devra être importante. Boucher devra voir l'appui de son directeur général, qui tentera surement d'améliorer l'équipe pour la saison prochaine.

Un entraîneur québécois à Hamilton

À la suite du départ de Boucher, j'espère que le Canadien embauchera un nouveau groupe d'entraîneurs québécois.

Le Tricolore a offert l'opportunité à Boucher et doit continuer à former la relève. Benoit Groulx, qui a quitté son poste avec les Americans de Rochester dans la Ligue américaine pour se joindre aux Olympiques de Gatineau, serait un candidat logique. Groulx a goûté au hockey professionnel, grâce à Jacques Martin qui l'avait engagé dans l'organisation des Panthers.

Si ce n'est pas l'homme des dirigeants, j'espère qu'un entraîneur de la LHJMQ fera le saut chez les pros. Dans le cas contraire, le Canadien recommencera à zéro.

Michel Therrien avec les Devils?

Des rumeurs envoient Michel Therrien avec les Devils du New Jersey. Therrien est le portrait type du genre d'entraîneur que Lou Lamoriello affectionne.

De plus, le patron des Devils n'est pas du genre à engager des recrues. J'espère de tout cœur qu'il offrira le poste à Michel parce qu'il est un excellent entraîneur, un des meilleurs de la LNH dans le feu de l'action. On parle de Kirk Muller, mais Michel semble mieux cadrer dans les plans de Lamoriello.

Propos recueillis par Luc Dansereau