MONTREAL - Brian Gionta l'avait dit, vendredi matin, après la séance d'entraînement matinale: la pression était sur lui.

La pression était sur lui, avait reconnu le petit attaquant, parce que les autres nouveaux venus de premier plan chez le Canadien, Scott Gomez et Mike Cammalleri, avaient marqué la veille. Dès leur première rencontre dans l'uniforme bleu-blanc-rouge. Gionta devait donc faire de même, question d'éviter de se retrouver la cible des moqueries de ses coéquipiers, le lendemain dans le vestiaire.

Gionta a répondu avec le filet vainqueur.

"(Gomez et Cammalleri) ont démarré en trombe, ils ont ainsi mis au défi le deuxième groupe de joueurs à faire de même. Mais je suis juste content d'avoir un match sous la ceinture", a déclaré Gionta.

"Je suis heureux d'avoir pu aider Brian à obtenir son but aussi rapidement, a dit Tomas Plekanec, qui a pivoté le trio complété par Gionta et Max Pacioretty. On en avait parlé, il voulait marquer à son premier match comme les autres, alors c'est tant mieux.

"Quant à moi, je voulais connaître un bon premier match après mes difficultés de la saison dernière, a ajouté Plekanec. J'ai juste essayé de travailler fort. Ca n'a pas toujours fonctionné comme je l'aurais voulu, mais pour un premier match, c'était pas mal."

Même si ça n'a débloqué qu'en troisième, Plekanec et Gionta ont travaillé d'arrache-pied dès le début du match pour tenter d'établir une chimie entre eux.

"C'est un excellent joueur, a dit Gionta de Plekanec. Il a des tonnes d'habiletés. C'est vraiment plaisant de jouer avec un tel joueur.

"On a commencé à obtenir des tirs en deuxième période, et le synchronisme a commencé à revenir."

"Ils ont bien travaillé et ils ont créé plusieurs bonnes occasions", a dit Jacques Martin du seul véritable trio d'impact qu'alignait le Canadien, vendredi. "Gionta et Plekanec semblent avoir une bonne chimie. Il est encore tôt, mais j'ai aimé ce que j'ai vu de leur part."

Gionta pourrait quand même se faire taquiner, samedi matin au Complexe sportif Bell à Brossard. Il a raté une cage déserte en fin de match, alors que les Sénateurs avaient remplacé leur gardien par un sixième attaquant.

"Le filet était un peu trop ouvert!", a blagué Gionta.

Maxwell et Neilson

Ben Maxwell a par ailleurs attiré l'attention sur son but égalisateur, alors qu'il a foncé au filet avec calme et assurance. Eric Neilson, lui, a laissé sa marque - littéralement - en disputant trois combats. Martin a eu de bons mots pour ces deux joueurs.

"Maxwell s'est bien comporté, c'est un jeune joueur qui montre une belle progression, a dit l'entraîneur du Canadien. Il joue bien dans les deux sens de la patinoire, il a une bonne vision du jeu et son coup de patin est trompeur. Il l'a amélioré beaucoup cet été et il doit continuer de le faire."

"Neilson est un joueur intelligent, qui ne met pas son équipe dans l'embarras, a dit Martin du dur à cuire. C'est un bon joueur d'équipe, qui est aimé de ses coéquipiers. Il a montré qu'il pouvait apporter une dimension intéressante."

"J'ai juste voulu jouer mon rôle, en complétant mes mises en échec et en cherchant à attirer les joueurs qui voulaient danser, a commenté Neilson, un attaquant de 25 ans qui a un contrat de la Ligue américaine. J'ai le sentiment d'avoir fait le travail."

Après ses deux combats en deuxième période, Neilson ne cherchait pas nécessairement un troisième duel en troisième. Mais pendant que Matt Carkner se battait avec Andrew Conboy, Cody Bass s'est rué sur lui. Neilson a été chassé du match pour s'être battu, même s'il n'a même pas eu le temps d'enlever ses gants tellement l'attaque de Bass l'a surpris.

"Je ne l'ai pas vu venir. Je croyais qu'il s'agissait d'une simple empoignade, l'une de ces occasions où on se lave mutuellement le visage, et soudainement j'ai reçu des coups de poing par derrière. Je n'ai même pas pu enlever mes gants. C'est dommage, j'ai l'impression d'avoir raté une belle occasion. Mais je me suis amusé quand même."

Neilson a levé les bras vers l'arbitre quand on l'a chassé au vestiaire, mais seulement pour montrer à l'officiel qu'il n'avait pas enlevé ses gants - alors comment aurait-il pu se battre?

"Je lui disais juste, 'Monsieur, j'ai encore mes gants, je ne comprends pas ce qui se passe'...", a expliqué Neilson, un jeune homme qui semble doté d'une belle verve et d'un généreux sens de l'humour.

Entre-temps, Neilson espère qu'il y a de la place pour un joueur comme lui dans l'organisation montréalaise.

"J'aimerais penser que c'est le cas, absolument. Je regarde la formation qu'ils ont et j'ai le sentiment de pouvoir leur être utile, à Montréal ou à Hamilton."