MONTRÉAL (PC) - Sheldon Souray n'a disputé que 24 matchs dans l'uniforme du Canadien, mais il donne l'impression de se sentir plus impliqué que d'autres.

"On a laissé tomber la ville", disait-il mardi. "On va dans les restaurants, les gens nous reconnaissent, et c'est gênant.

"On ne sent plus la fierté traditionnelle de cette grande organisation. Je ne nous compare pas aux grandes équipes d'antan, mais il faut de la passion pour pratiquer ce sport et présentement, elle n'est pas là."

Souray, un Métis qui a des origines francophones, avait clamé dès son arrivée du New Jersey toute son admiration pour ce que représente le Canadien et cette grande ville de hockey qu'est Montréal. Il doit déchanter actuellement.

Chose certaine, il n'aime pas ce qu'il voit et ne se gêne pas pour le faire savoir. "On travaille mais on travaille mal", lui n'accepte pas cette excuse.

"On ne travaille pas comme l'équipe qui s'est battue jusqu'à la fin pour participer aux séries la saison dernière", tranche-t-il.

Châtiment mérité

Pas besoin de dire que Souray a estimé que l'entraînement punitif qu'il venait de subir comme tous ses malheureux coéquipiers en santé était bel et bien mérité. Les joueurs s'y attendaient d'ailleurs, a-t-il admis.

"Vous avez vu comment on a joué hier soir (lundi)?

"Mais peu importe ce qu'on fait à l'entraînement", a-t-il insisté, "c'est lors des matchs qu'il faut produire. On joue au hockey pour gagner et on se retrouve en dernière place. Ce n'est pas amusant. C'est beaucoup plus difficile de venir à la patinoire et de garder le sourire"

Pour Souray, il ne fait pas de doute que les résultats décevants de l'équipe depuis les bouleversements apportés au niveau de la direction et des entraîneurs prouvent que ce sont les joueurs qui ont la réponse.

"Absolument. Peu importe ce qu'on va faire, vous avez beau fermer les portes et convoquer tous les meetings que vous voulez, c'est sur la glace que ça se passe."

Et pour le moment, constate le défenseur: "Nous constituons une grosse déception."