Au hockey, on dit toujours qu'il n'est jamais trop tard pour se réveiller. L'adage pourra s'appliquer au Canadien si l'équipe joue d'ici la fin de la saison comme elle l'a fait la semaine dernière.

Grâce à des victoires importantes contre les Islanders et les Maple Leafs, le Canadien, avec neuf matchs à disputer d'ici la fin de la saison, a toujours un pied dans la porte. Les joueurs de Guy Carbonneau ont travaillé avec acharnement, ils ont patiné, ils ont frappé et ce même dans la défaite contre les Penguins. Il était crucial qu'ils élèvent leur jeu d'un cran et commencent à se comporter de cette façon.

Maintenant, le Canadien n'a pas le choix. Cette semaine, avec deux matchs contre Boston et un contre Washington, ça prend trois victoires, rien de moins. Mais attention! Il pourrait être tentant de qualifier cette séquence de facile, mais ce serait bien mal connaître le Canadien.

Le mot facile n'existe pas à cette période de l'année dans la Ligue nationale. D'ailleurs, on n'a qu'à regarder les Capitals, qui viennent d'infliger deux cuisants revers aux Leafs et au Lightning. En mars et en avril, toutes les équipes qui n'ont aucune chance de participer aux séries prennent un malin plaisir à jouer les trouble-fête. Jouer sans pression, c'est facile. Le Tricolore doit aborder ses prochains matchs avec beaucoup de concentration, d'intensité et se rappeler qu'il doit se servir de sa vitesse.

De son côté, Carbonneau avait dit qu'il ferait jouer ceux qui mériteraient sa confiance et c'est ce qu'il a fait. Il reste tellement peu de matchs que tu ne peux pas te permettre d'attendre éternellement. En jouant la ligne dure et en montrant qu'il ne tolérerait plus de demi-mesure, le coach a réussi à garder tout son monde sur le qui-vive. Tout le monde joue pour mériter son temps de glace, se défonce à chaque présence pour mériter plus de responsabilités.

Comme plus bel exemple, on peut citer le nom d'Andrei Kostitsyn, qui a étalé ses nombreux talents contre New York et Toronto. Oui, il a des lacunes, mais je me dis que tant qu'un joueur est en attaque, l'équipe n'a pas à s'en faire en défensive.

Aebischer n'a pas répondu

Carbo a reçu une réponse positive de la majorité de ses joueurs, mais pas de celui dont il avait peut-être le plus besoin. Une semaine après avoir dit de David Aebischer qu'il était son homme devant le filet, il a été forcé de lui retirer ce vote de confiance après la défaite à Pittsburgh. Probablement a-t-il jugé que son équipe méritait de gagner et que le gardien était responsable du revers.

Il est évident qu'Aebischer manque présentement de confiance. C'est un gardien qui tente de retrouver ses moyens au moment où l'équipe se retrouve dans une course au championnat et où l'entraîneur met, avec raison, beaucoup de pression sur tout le monde.

Carbonneau cherche par tous les moyens à obtenir le meilleur de tous ses joueurs, y compris de ses gardiens et c'était son intention a nommant Aebischer son gardien numéro 1. Visiblement, la stratégie n'a pas eu l'effet escompté. Le Suisse a mal réagi et a montré qu'il ne pouvait pas amener grand-chose de bon à l'équipe dans l'état d'esprit dans lequel il se trouve présentement.

Maintenant, c'est clair, Carbonneau ne tolèrera rien qui l'empêchera de gagner. Mais il ne faut pas nécessairement s'attendre à voir Jaroslav Halak devant le filet pour chacun des neuf matchs d'ici la fin de la saison. Carbo ira un match à la fois. Il va faire tout ce qu'il faut pour mettre la meilleure équipe sur la patinoire et s'il juge qu'il doit changer de gardien pour ça, il le fera.

*Propos recueillis par RDS.ca