QUÉBEC - Le Canada et la Russie tenteront de faire mentir l'histoire, dimanche, dans leur duel au sommet en finale du Championnat du monde de hockey.

La Russie tente de remporter une première médaille d'or depuis 1993 - que ce soit au Championnat du monde ou aux Jeux olympiques - alors que le Canada cherche à devenir la première nation hôtesse à remporter l'or chez elle depuis que les représentants de l'Union soviétique ont réalisé l'exploit, en 1986.

Aucun des représentants des deux équipes n'a voulu donné de munitions à son adversaire au moment de s'entretenir avec les médias à l'issue de leur entraînement respectif, samedi. Mais dans les deux camps, c'est la finale qu'on espérait.

"Ces deux équipes sont les meilleures depuis le début du tournoi, a déclaré l'entraîneur-chef du Canada, Ken Hitchcock. La logique est respectée."

Même son de cloche du côté de Vyacheslav Bykov, l'entraîneur-chef de la Russie, dont la dernière présence en finale remonte à 2002, à Guthenberg, en Suède, alors qu'elle s'était inclinée 4-3 face à la Slovaquie.

"Ces deux nations ne laissent personne indifférent. C'est évident que c'est la finale souhaitée par tous."

Hitchcock n'a toutefois pas voulu parler de rivalité entre les deux formations.

"Les joueurs se font trop embarquer dans ce genre de discussions, a-t-il dit. De notre côté, on a arrêté de parler d'eux et on se concentre sur nous."

Trios vs trios

Bykov a souvent été questionné ces derniers jours sur la façon de contrer le gros trio formé de Ryan Getzlaf, Dany Heatley et Rick Nash. Samedi, il avait une réponse qui laissait paraître un peu d'exaspération.

"Eux aussi doivent réfléchir à la façon d'arrêter nos trios", a-t-il répondu.

"Ils vont nous faire payer chacune de nos erreurs, a admis Hitchcock. Les défenseurs des deux équipes n'auront pas été défiés autant dans ce tournoi."

D'ailleurs, Hitchcock croit même que les défenseurs russes n'ont pas été défiés du tout depuis le début de ce tournoi, ce qui expliquerait en partie les deux jeux blancs consécutifs de la Russie, 6-0 contre la Suisse et 4-0 contre la Finlande. Par contre, il craint grandement leur force de frappe.

"Le grand danger quand vous affrontez la Russie, c'est que leurs joueurs possèdent des habiletés incroyables et qu'ils jouent en plus de façon robuste", a expliqué celui qui dirige les Blue Jackets de Columbus dans la LNH.

"Leur premier trio (celui composé d'Alexander Ovehckin, Alexander Semin et Sergei Fedorov) joue un style très nord-américain, tandis que les deux autres lignes d'attaque pratiquent plus un style européen, avec des passes transversales. Ca peut être très surprenant. Ce sont tous de très bons joueurs."

Excités

Bien évidemment, dans les deux camps, les joueurs se disent excités à la veille de jouer cette finale.

"Ce sera une grande finale, a déclaré Rick Nash. Ce sera un match amusant, mais on ne doit pas tomber dans leur piège et jouer leur style de jeu."

Son coéquipier Derek Roy est bien d'accord.

"Il faut imposer notre style de jeu, le style de hockey canadien, a-t-il ajouté. Et puis il faudra profiter de l'avantage que nous procurera la foule bruyante du Colisée."

Mais cette foule partisane pourrait bien causer des ennuis aux joueurs du Canada, estime Alexander Radulov.

"L'année dernière, à Moscou, toute la pression était sur nous, a expliqué l'ancien porte-couleurs des Remparts de Québec. Je pense que toute cette pression est maintenant sur leurs épaules."

Peu importe sur qui pèsera cette pression, Ovechkin compte bien s'amuser.

"Ce sera un match difficile, mais très amusant, a-t-il raconté. Les deux équipes se sentent invincibles présentement."