À l'image de l'an dernier
Canadiens samedi, 29 sept. 2018. 21:58 dimanche, 15 déc. 2024. 16:50Pas question de partir en peur avec le fait que le Canadien a terminé son calendrier préparatoire avec un revers. Un revers gênant de 3-0, à Ottawa, aux mains de Sénateurs qui devraient se battre pour éviter de terminer la saison qui s’annonce au tout dernier rang du classement général.
Bien au-delà le résultat, c’est la façon dont le Canadien a perdu qui attire l’attention. Et qui inquiète.
Le Canadien a perdu samedi à Ottawa comme il l’a trop souvent fait l’an dernier au cours d’une saison marquée de 53 revers, dont 40 en temps réglementaire, et une douzaine bien comptée par jeu blanc.
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Le Canadien a perdu parce qu’il a été trop souvent embourbé dans son territoire; parce qu’il a multiplié les mauvaises sorties de zone; parce qu’il a bousillé ses trop rares occasions de marquer et aussi, et surtout, parce qu’il a été mauvais en zone défensive. Ce qui est loin d’avoir aidé la cause de Carey Price.
Parlons-en de Carey Price.
Victime de trois buts sur 21 tirs, on ne peut lui imputer le poids du revers. Pas plus qu’on ne pouvait le faire mercredi dernier après le revers aux mains des Maple Leafs de Toronto.
À l’aube d’une saison qui sera difficile, mais surtout après un hiver misérable l’an dernier, le gardien n’a pas de marge de manœuvre. Dans la victoire, et surtout dans la défaite, Price devra être impeccable pour réinstaurer la confiance qu’il savait insuffler au sein de son équipe. Pour réinstaurer le facteur d’intimidation qu’il représentait lorsqu’il était « le meilleur gardien au monde ». Ce qu’il n’est plus.
Le premier but des Sens a été le résultat d’une série d’erreurs commises par le Tricolore. Michael Chaput s’est rendu coupable d’un revirement coûteux près du filet de son gardien. Jordie Benn a décidé d’aller faire un tour dans le coin de la patinoire au lieu de se camper devant le filet où son équipe avait besoin de lui. C’est là qu’un gardien qui doit faire des miracles pour mousser les chances de son équipe de gagner a besoin de se dresser. Price devait réaliser un arrêt. Un arrêt nécessaire. Un arrêt important. Un arrêt comme ceux qu’il réalisait en séries dans un passé récent. Il ne l’a pas fait.
Et comme le Canadien n’a pas été fichu de marquer le moindre but, le sort du Canadien était joué vite fait bien fait. Comme l’an dernier.
Price représente-t-il déjà une source d’inquiétude au lieu d’être la pierre d’assise du club?
Il ne faudrait pas sombrer trop vite dans ce genre d’excès émotif. Il ne faudrait pas suranalyser le style, l’attitude, le non verbal du gardien devant son filet et voir dans les deux dernières sorties du calendrier préparatoire un prélude à une autre saison difficile.
Mais! Contrairement à l’équipe à l’égard de laquelle les amateurs n’ont pas de grosses attentes, ces mêmes partisans s’attendent à beaucoup du gardien le mieux payé de la Ligue. Oui, c’est un peu injuste considérant la qualité timide de l’équipe et surtout de la défensive qui se dresse devant lui. Mais c’est ça la rançon de la gloire…
Un club encore très vulnérable
Oui! Le Tricolore était privé d’éléments clefs. À commencer par la jeune sensation Jesperi Kotkaniemi qui, c’est maintenant officiel, amorcera la campagne avec le grand club. Il manquait aussi Brendan Gallagher, la bougie d’allumage à l’attaque; la bougie d’allumage point. Il manquait Artturi Lehkonen et Max Domi qui purgeait la dernière de ses quatre parties de suspension. Il manquait aussi Victor Mete et Michael Riley à la ligne bleue.
Ces absences ont fait mal. Très mal. L’incapacité du Canadien de relancer des attaques avec des passes vives et précises a démontré que ces deux défenseurs sont maintenant des rouages essentiels du Tricolore.
Sans Mete et Riley, la défensive du Tricolore était trop lente, trop brouillonne, trop molle pour donner une chance à l’équipe de gagner.
À Ottawa hier, Xavier Ouellet a été le meilleur défenseur de la brigade du Canadien. Pas surprenant qu’il ait été le plus utilisé des arrières (22 :26) devant Jeff Petry (21 :32). Une bonne nouvelle pour le Québécois qui devrait – il me semble que l’état-major n’a pas le choix – non seulement amorcer la saison à Montréal, mais être des six partants.
Jordie Benn a lui aussi joué beaucoup comme le confirme un temps d’utilisation de 21 :22. J’ajouterais qu’il a joué beaucoup trop considérant qu’il a prouvé encore bien trop souvent qu’il n’est pas assez rapide pour tenir son bout dans la LNH d’aujourd’hui.
Karl Alzner a lui aussi eu les mains pleines et du plomb dans les patins.
Quant à Simon Després, je ne vois pas comment il peut avoir convaincu le Canadien de lui offrir un contrat. Même avec le club-école, où il serait prêt à se rapporter si la direction de l’équipe lui offrait un contrat. En entrevue après la rencontre de samedi, Després a indiqué qu’il avait tout donné pour convaincre le Canadien de lui faire une place. J’espère pour lui que je me trompe, mais je ne crois pas que son meilleur ait été assez convaincant. Dommage.
Noah Juulsen? Il a semblé perdu privé qu’il était de Victor Mete.
Victor Mete est-il vraiment devenu un défenseur essentiel chez le Canadien dès sa deuxième saison? La réponse semble oui. Voilà un beau compliment pour le jeune homme. Mais aussi un signe de grande vulnérabilité de la défensive privée de Shea Weber.
En bref
Si le Canadien a disputé samedi le plus mauvais de ses sept matchs préparatoires, quelques candidats pour les derniers postes disponibles ont choisi le mauvais moment pour disputer leur pire rencontre.
- Nikita Scherbak a multiplié les mauvaises passes, les pertes de rondelles et les mauvaises décisions sur la patinoire. S’estil sorti de Montréal? Le contraire serait surprenant, car depuis le début du camp d’entraînement, le premier choix de 2014 (26e sélection) n’offre aucun signe d’amélioration dans son jeu. L’espoir des premiers camps cède tranquillement le pas à une forme de désespoir. Du moins à mes yeux. Si, il y a dix jours, je me disais que le Canadien devait éviter de le perdre au ballottage, je ne suis plus convaincu qu’il serait même réclamé une fois offert aux 30 autres formations...
- Michael Chaput représente une belle surprise du camp d’entraînement. Il fait plus bien plus de bien que de mal. Mais le match de samedi a peutêtre identifié des limites. Ou ses limites. Cela dit, il demeure un bon joueur de soutien qui pourra venir en aide en cours de saison si sa présence est requise...
- Ce qui est vrai pour Michael Chaput me semble tout aussi vrai pour Kenny Agostino à moins que la direction du club ne décide d’en garder un des deux avec le grand club d’ici au retour des attaquants blessés.
- Charles Hudon amorcera bien sûr la saison avec le grand club. Mais quelle chaise occuperat-il? Avec Kotkaniemi qui pilotera l’un des deux premiers trios, j’ai vraiment l’impression que Max Domi évoluera à l’aile soit en compagnie du jeune finlandais ou au centre d’un troisième trio piloté par Tomas Plekanec ou Michael Peca. Peu importe les combinaisons des trois premiers trios, il me semble clair que Hudon est pour le moment «condamné» à évoluer sur les flancs au sein du 4e trio avec Joel Armia ou Paul Byron. Ça laisserait un gars comme De La Rose dans le rôle de 13e attaquant d’ici au retour de Nicolas Deslauriers et d’Andrew Shaw qui sont toujours blessés...
- Les dernières décisions seront prises au cours des prochaines heures et seront confirmées une fois les joueurs écartés soumis au ballottage. À moins que Marc Bergevin ne conclue une ou des transactions au cours des prochaines heures. Ce qui est toujours possible. À défaut d’une transaction ou d’une blessure annoncée tardivement qui chambarderait les plans, voici ce à quoi ma formation ressemblerait mercredi prochain à Toronto pour affronter les Leafs dans le cadre du premier match de la saison. L’étatmajor du CH ne partage peut-être pas mes points de vue...
Drouin – Kotkaniemi – Lehkonen
Tatar – Danault – Gallagher
Domi – Plekanec – Byron
Hudon – Peca – Armia
(De La Rose – Chaput)
Riley – Petry
Mete – Juulsen
Alzner – Ouellet
(Benn)
Price – Niemi
Blessés : Deslauriers, Schlemko, Shaw, Weber