MONTRÉAL – La frustration fait rage présentement dans l’organisation du Canadien et les entraîneurs veulent s’assurer d’apaiser le tout en mettant l’accent sur le travail défensif qui affiche trop de carences.

« Je suis aussi frustré au plus haut point, je peux vous le dire, et je suis tanné de perdre. On doit régler nos ennuis et assumer nos responsabilités. On doit d’abord penser à empêcher les buts de l’adversaire au lieu de penser en priorité à compter quatre ou cinq buts », a tenu à préciser l’entraîneur Claude Julien qui a tout de même conservé son sang-froid après cette sixième défaite de suite.

C’est le message qui émanait du lot, la formation montréalaise doit retrouver ses repères défensivement.

« On doit se sortir de cette période difficile d’une manière ou d’une autre. On génère de l’attaque et c’est positif, mais on doit avant tout empêcher la rondelle de pénétrer dans notre filet. Ça rend la vie misérable à notre équipe et à nos gardiens ce qui n’est pas juste pour eux », a jugé le capitaine Shea Weber.

Si Carey Price a préféré ne pas rencontrer les médias après avoir été laissé trop souvent à lui-même contre les Devils, Brendan Gallagher était fidèle à son poste pour affronter la musique.

« Personne n’aime ce qui se passe présentement. On a une seule option pour s’en sortir et c’est de continuer de travailler », a-t-il évoqué.  

« On va continuer d’en parler et de travailler là-dessus. Mais, en fin de compte, ce sont les actions qui comptent. On doit mieux accomplir notre travail. On commet des erreurs, on se tire dans le pied et on place nos coéquipiers dans des situations inconfortables », a poursuivi le numéro 11.

Même s’il a finalement trouvé le fond du filet, Jesperi Kotkaniemi n’avait pas retrouvé son sourire. À l’image de ses coéquipiers, il a regretté les gaffes exposées sur la patinoire du Centre Bell.

« On a commis quelques erreurs dans cette partie. On ne peut pas laisser nos adversaires marquer six ou sept buts par match. On va regarder ce qui s’est passé en espérant qu’on pourra jouer de manière plus intelligente au prochain match », a-t-il souhaité.

De son poste derrière le banc, Julien ne pouvait que se dire que sa troupe aurait dû avoir le dessus dans cette confrontation.

« On a pratiquement obtenu 50 lancers (48) sur le filet et on a marqué quatre buts. Dans des circonstances normales, on devrait remporter des matchs, mais pas de la façon dont on joue sans la rondelle. Ce sont des choses qu’on enseigne sur vidéo, mais on doit régler ces problèmes. […] Les surnombres et les décisions qui sont prises, voilà ce qui nous coûte des matchs, tout est relié à notre jeu sans la rondelle », a commenté l’entraîneur.

Julien et ses adjoints doivent composer avec un contexte corsé alors que la parité de la LNH ne permet pas – ou du moins très rarement – de longues glissades.   

« Le plus gros défi dans un creux comme celui-ci, c’est de parvenir à placer les joueurs dans le bon état d’esprit. On ne jouait pas aussi mal défensivement dans les 20 premiers matchs. La concentration était meilleure. On doit relaxer et accomplir les bonnes choses sur la patinoire en vue de ce segment de deux matchs en deux jours (contre Philadelphie et à Boston).  

« Voilà pourquoi on s’est vu confier le poste d’entraîneurs, on doit trouver des solutions et les joueurs doivent avoir confiance en ce que l’on propose », a détaillé le pilote du CH.

Pendant que les joueurs du Canadien enchaînaient les bourdes, Price tentait de faire de son mieux devant sa cage. Ne disputant pas son meilleur hockey, il n’a pas trouvé les solutions nécessaires. Comme le demandait le collègue François Gagnon, est-ce un peu la rançon de la gloire pour Price qui a habitué le public à sauver les siens à répétition.  

« On a assez de respect pour Carey pour mieux le protéger. On ne veut pas avoir la réputation d’une équipe qui se fie sur son gardien pour prendre des risques. Dans nos cinq ou six derniers matchs, nos erreurs défensives sont beaucoup plus énormes qu’avant. On traverse une phase durant laquelle chacune de nos erreurs finit dans notre but. C’est décourageant et frustrant et c’est la chose qui rend une équipe encore plus vulnérable quand elle devient mentalement fragile dans ces situations », a réagi Julien. 

« On sait à quel point il est bon, ce n’est pas clairement pas de sa faute. Les erreurs sont les nôtres, mais on alloue beaucoup trop de chances de qualité », a ajouté Gallagher sur ce sujet.

Ce qu’ils ont dit

« Il (Cale Fleury) n’était pas malade, il a eu ses parties plus difficiles dernièrement. C’est de lui donner un peu de recul, c’est un jeune joueur. En gardant (Mike) Reilly (dans la formation), je dis toujours qu’avec la blessure de (Jonathan) Drouin, on n’a pas vraiment trouvé une autre solution pour le remplacer à la pointe. On a voulu lui donner une pause et voir si les autres pouvaient accomplir le travail », a expliqué Julien quant au remplacement de Fleury par Brett Kulak.  

« Ça faisait du bien sur le moment, mais ce n’est pas le sentiment qui m’habite après le match », a dit Kotkaniemi à propos de son but.