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Andrew Shaw aime marquer des buts. Il aime les célébrer. Il aime se laisser envahir par les petits plaisirs associés aux buts qu’il marque tout autant qu’à ceux dont il se fait complice.

 

Pas surprenant que Shaw ait célébré comme il l’a fait le but qu’il a marqué au terme d’une belle poussée orchestrée par Shea Weber. Un but qu’il a enfilé en milieu de troisième période à l’aide d’un très bon tir qui a déjoué le gardien Petr Mrazek. Un but qui a été auréolé du titre de but gagnant dans la victoire de 6-4 du Canadien aux dépens des Hurricanes de la Caroline au Centre Bell jeudi.

 

Jusqu’ici cette saison, Andrew Shaw s’est déjà fait plaisir neuf fois avec ses propres buts et 19 fois si on ajoute les dix filets dont il s’est fait complice.

 

Neuf buts et 19 points après 27 matchs, c’est un petit but de moins et un tout petit point de moins que sa production totale de l’an dernier alors que sa saison a été écourtée à 51 matchs en raison de différentes blessures.

 

Au rythme actuel, il pourrait s’approcher, et qui sait améliorer, les statistiques personnelles de sa meilleure saison en carrière alors qu’il a inscrit 20 buts et amassé 39 points en 2013-2014 avec les Blackhawks de Chicago.

 

Tout un retour

 

Cette production a de quoi redonner le sourire à Andrew Shaw. Plus encore, elle représente une belle récompense aux yeux du vétéran de 27 ans qui revient de loin.

 

«Les buts, les points et surtout le fait de contribuer aux succès de l’équipe est très gratifiant considérant tout ce que j’ai eu à traverser comme épreuve au cours de l’été afin de retrouver ma forme, mon équilibre, mon synchronisme après la blessure au genou et la commotion qui ont mis un terme à ma saison l’an dernier», a lancé Shaw croisé dans le vestiaire après la 16e victoire de son équipe en 32 matchs cette saison.

 

Le 13 mars dernier, alors qu’il tentait de mettre en échec Greg Pateryn qui évoluait alors pour les Stars de Dallas, Andrew Shaw a essuyé le pire de l’impact. Il a subi une commotion cérébrale dès que les deux joueurs se sont frappés et s’est blessé sérieusement au genou en tombant ensuite sur la patinoire.

 

« J’ai fait beaucoup de sacrifices l’été dernier. J’ai suivi des tas de traitements pour retrouver de la force dans mon genou, mais aussi, mais surtout, pour retrouver mon équilibre, pour retrouver mes repères sur la patinoire. J’étais vraiment perdu après la commotion. Je peinais à trouver mon équilibre. J’étais incapable d’occuper la banquette arrière d’une voiture parce que je devenais étourdi dès qu’on se mettait en marche. »

 

Pour s’en sortir, Shaw a rencontré tout plein de spécialistes. Il s’est astreint à un tas de traitements. Certains complexes. D’autres, aussi simples que de faire tourner un parapluie multicolore devant ses yeux pour l’aider composer avec les mouvements sans perdre l’équilibre, sans perdre sa concentration.

 

« C’était tellement difficile au début que je n’arrivais pas à fixer des objets rapidement ou à simplement retrouver une rondelle sur la patinoire. »

 

Pas question d’arrêter

 

Si les spécialistes et les exercices qu’ils ont prescrits ont permis à Shaw de retrouver son équilibre, sa vision, sa concentration, sa forme et sa place au sein de la formation du Canadien, les encouragements de ses proches l’ont aussi grandement aidé.

 

« Tu ne peux pas t’en sortir seul. Ma famille, mes amis, mes coéquipiers, mes entraîneurs, tout le monde m’a aidé. Et ils m’aident encore. Les efforts, les sacrifices, le travail que j’ai fait l’été dernier sont récompensés. Mais j’ai aussi changé mon approche du jeu. Sans regarder derrière et continuellement me remettre en question, je crois être plus conscient de ce que j’ai à faire sur la patinoire pour maximiser mes chances de succès », raconte Andrew Shaw.

 

Parce qu’il a été sérieusement hypothéqué par la commotion qui a mis un terme à sa saison le printemps dernier et par toutes les autres qu’il a subies au cours de sa carrière – certaines diagnostiquées, d’autres non – Andrew Shaw reconnaît qu’au-delà les encouragements reçus de la part de sa famille, de ses amis, de ses coéquipiers, de ses entraîneurs et de son agent Pat Brisson, il a aussi reçus des mises en garde sérieuses, voire des indications qu’il était peut-être temps de mettre le hockey de côté afin d’éviter des contrecoups qui pourraient être désastreux dans le cas d’une prochaine commotion.

 

« C’est normal de recevoir ce genre de mises en garde. Elles sont venues de gens qui m’aiment, qui s’inquiètent pour moi et qui veulent mon bien. Mais ces personnes savent que le hockey est ma vie. Qu’à 27 ans, je ne peux imaginer ma vie sans hockey. De toute façon : 27 ans, c’est bien trop jeune pour raccrocher. »

 

De son propre aveu, Andrew Shaw a commencé la saison bien lentement. Oui il a marqué un but dès le premier match de la saison – défaites de 3-2 en prolongation, à Toronto, aux mains des Maple Leafs – mais il a ensuite connu une séquence de dix matchs au cours de laquelle il s’est contenté d’une seule passe. En plus de cette disette de 10 parties, il a raté deux rencontres en raison d’une blessure et a même été rayé de la formation à deux occasions.

 

Andrew Shaw a ensuite réussi là où Charles Hudon et d’autres ailiers ont échoué avant lui. Dès qu’il a été inséré à la droite de Jonathan Drouin et Max Domi, les résultats sont venus.

 

« Quand tu as la chance de jouer avec des gars aussi bons, tu dois la saisir. Ils font de la magie avec la rondelle. Je m’assure simplement de foncer au filet de leur faire de la place et de m’assurer de ne pas gaspiller les occasions de marquer qui se présentent à moi. »

 

Quand je lui indique qu’il est maintenant plus utile à son équipe avec les gants dans les mains et sur son bâton plutôt que sur la glace où il les laissait souvent tomber dans le passé pour livrer des combats, Shaw acquiesce de la tête... avant de vite répliquer : «Les bagarres sont en perte de vitesse dans la LNH. Mais attention! Ça ne veut pas dire que je ne ferai pas ce qu’il est nécessaire de faire pour venir en aide à un coéquipier en difficulté. Je demeure le genre de joueur qui fera tout ce qui doit être fait pour aider la cause de son équipe.»

 

S’il maintient son rythme actuel, Andrew Shaw deviendra un candidat unanime – c’est du moins mon avis – dans la course au trophée Bill Masterton chez le Canadien. Et certainement l’un des favoris dans la course pour le plus beau retour dans l’année dans la LNH.

 

En bref

  • Le Canadien n’a pas disputé un grand match. Il a multiplié les erreurs défensives – remarquez qu’à ce chapitre les Hurricanes ont été bien pires – mais cette équipe qui trouvait trop le moyen d’accorder des buts rapides l’an dernier après avoir elle-même marqué, fait tout le contraire cette année. Le Tricolore, par le biais de Brendan Gallagher, n’a mis que 22 secondes pour riposter au deuxième but des Hurricanes en tout début de période médiane. En troisième, Andrew Shaw a porté le score 5-3 93 secondes seulement après que Jaccob Slavin eut ramené son équipe dans le match...
     
  • L’attaque massive du Canadien a été blanchie en six occasions jeudi. Le Tricolore est rendu à sept matchs consécutifs sans but en avantage numérique. Il n’a pas marqué depuis le 1er décembre dans une victoire de 5-2 aux dépens des Rangers de New York. Au cours de cette séquence, il a été blanchi 17 fois de suite. Bien qu’ils n’ont pas marqué jeudi, les spécialistes de l’attaque à cinq ont toutefois généré de bonnes occasions en troisième période. Ils ont profité de ces attaques à cinq pour au moins donner de l’élan à leur attaque et fatiguer l’adversaire. On se console comme on peut...
     
  • Artturi Lehkonen a marqué un but sensationnel lorsqu’il a mystifié la défensive des Hurricanes en fonçant au filet avec vitesse et puissance avant de couper au centre de l’enclave pour ensuite déjouer le gardien Mrazek. En regardant Lehkonen marquer un tel but, on ne peut s’empêcher de se demander comment, à l’autre bout du spectre, il peut gaspiller autant d’occasions bien plus faciles de marquer. Mais bon. Le travail est là et les récompenses semblent tomber puisqu’il a maintenant quatre buts à ses sept derniers matchs et six au total cette saison...
« Shaw fait plus de bon que de mauvais »