Il y a des moments dans la vie, où par la force des choses, nous en venons parfois à mettre l’objectivité au rancart pour quelques instants et je présume que ça arrive à tout le monde, un jour ou l’autre.

Ce week-end à St-Paul, dans le cadre du repêchage de la Ligue nationale, je dois vous avouer que ma tête et mon esprit n’étaient pas toujours à 100% consacrés à la couverture du Canadien. Le repêchage 2011 de la LNH, je l’ai beaucoup vécu avec la famille Archambault de Le Gardeur car pour la première fois de ma carrière, je connaissais un kid qui allait être sélectionné par une équipe et quand on connaît si bien une famille et que l’on sait ce que le joueur et les parents ont vécu ces dernières années, c’est impossible de demeurer indifférent. Quand le Canadien a réclamé Olivier Archambault en quatrième ronde, j’ai bien failli échapper quelques larmes de joies en voyant Sylvain et Katleen sauter dans les bras de fiston. C’est un moment que je n’oublierai jamais je crois.



Les partisans du Canadien seront heureux de savoir qu’Olivier Archambault est un hockeyeur exceptionnel mais qu’il est surtout habité par une passion démesurée. Pour des raisons qui concernent Olivier et son ancien entraîneur, cette flamme a été éteinte à Val D’Or mais c’est clair que s’il sort de sa coquille avec les Voltigeurs, il pourrait devenir le vol du repêchage 2011 surtout qu’il va se retrouver dans un nouvel environnement avec les Voltigeurs de Drummondville

Destiné pour la LNH

À l’automne 2003, alors que notre fils Guillaume a fait le saut dans les rangs atomes, il s’est retrouvé au niveau BB dans l’équipe dirigée par un certain Sylvain Archambault, le père d’Olivier. Il s’est vite installée une belle complicité entre les parents surtout que mon épouse Nathalie agissait comme gérante du club. Déjà à dix ans, Olivier faisait parler de lui partout où il passait. Je me souviens même de l’avoir vu signer des autographes au tournoi atome de Val D’Or!

Mais ce qui me marquait le plus, c’était que le hockey était sa seule priorité dans la vie. Non, pas une priorité, une obsession. Lorsqu’il venait à la maison, combien de fois qu’il a arrêté des jouer avec les autres dans le sous-sol pour venir me voir à l’étage pour me parler de la LNH. Pendant que les tournois de mini-hockey ou que les parties de Play Station se poursuivait en bas, lui il voulait jaser du Canadien. «Dis-moi vraiment la vérité Luc, penses-tu réellement que j’ai des chances de jouer dans la Ligue nationale plus tard?». N’en déplaise à ses professeurs, c’était son seul but dans la vie et maintenant, le voici un pied avec un pied dans la porte.



Depuis cette saison atome, Olivier a été contraint de naviguer dans les dédales du hockey mineur et de négocier avec la jalousie de certaines personnes autour qui diront probablement aujourd’hui qu’ils ont toujours cru en lui. Le problème avec Olivier, c’est qu’en plus de son talent phénoménal, il possède une forte personnalité. Il est confiant et sûr de lui. C’est un mélange qui ne plaît pas tellement la plupart du temps et c’était très mal le connaître que de croire qu’il allait changer. Pour vous le résumer en bon français, disons qu’il est tout simplement «cocky» et certaines personnes sont incapables de composer avec ce genre de personnalité. Et n’allez pas croire que c’est facile à vivre pour les parents!

Plus de marge de manœuvre

Vendredi et samedi, j’ai donc eu le privilège de partager toutes ces émotions avec Olivier et ses parents. L’attente a été longue…très longue. Sélectionné premier au repêchage de la LHJMQ en 2009 à Moncton, il a vu cette fois 107 joueurs être repêchés avant lui. Il n’en pouvait plus d’attendre et ses parents s’inquiétaient. Finalement ça valait la peine de patienter pour se retrouver avec le Canadien, une organisation qui trop souvent lève le nez sur le circuit Courteau.

Mais le pari est très intéressant car dans mon esprit, si l’on parle de talent brut, Mike Ribeiro est le dernier québécois aussi doué que le Tricolore a repêché. Mais dorénavant Olivier n’a plus aucune marge de manœuvre. Serge Boisvert et Trevor Timmins auront un œil sur lui mais tous les partisans du Canadien vont l’épier comme on le faisait la saison dernière avec Louis Leblanc et Michael Bournival.

La balle est dans ton camp Oli et je suis persuadé que tu vas démontrer aux dépisteurs du Tricolore que ça vaut la peine de choisir des joueurs de la LHJMQ. Je suis fier de toi et chapeau aussi à Sylvain et Katleen sans oublier ton frère Patrick.

Mais il y a une chose qu’il faut régler tout de suite. Arrange-toi pour être bon car maintenant tout le monde sait que l’on est chum et pour rester objectif, je serai plus sévère avec toi qu’avec les autres espoirs de l’équipe!

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Voici le lien de mon entrevue avec Olivier Archambault.