C’est un peu surprenant de voir comment une petite histoire peut parfois prendre des proportions étonnantes. Et on vient d’en avoir une belle démonstration aujourd’hui, à l’aube du troisième match de la série entre les Bruins et le Canadien. Ainsi, les hommes de Claude Julien auraient trouvé une faille dans le jeu de Carey Price? À Montréal, les joueurs du Tricolore ont pris l’histoire avec un grain de sel et ils ont drôlement bien fait car personne n’a jamais dit ça à Boston!

En congé d’entraînement, les Bruins ont rendu trois joueurs disponibles pour les médias dimanche : Torey Krug, Andrej Meszaros et Dougie Hamilton. « Plusieurs de vos buts ont été comptés dans le haut du filet face à Carey Price, est-ce que c’est le meilleur moyen de le battre? », a demandé poliment un de mes confrères montréalais. « Price est un gardien extraordinaire, a commencé par dire Krug. Il a beaucoup d’instinct et il faut trouver un moyen de créer beaucoup de circulation devant lui. Quand il se déplace latéralement, il couvre beaucoup d’espace dans le bas du filet. Quand on le force à se déplacer, faut essayer de tirer haut. Mais qui sait, au prochaine match, peut-être que tous les buts seront comptés dans le bas du filet. »

« On a remarqué ça, n’a pas caché Hamilton en répondant à la même question. Quand on lui bloque la vue, il n’a pas le choix de s’accroupir. Je ne sais pas si on a fait ça consciemment (tirer dans le haut du filet). Quand un de nos tirs n’est pas bloqué par les défenseurs on a de bonnes chances de marquer. »

Je vous parle de ça aujourd’hui car ça me rappelle la finale de l’an passé alors que les Bruins avaient perdu en six parties face aux Blackhawks. Comme c’est le cas avec Price en deuxième ronde, on avait beaucoup parlé d’une faille dans le jeu du gardien Corey Crawford qui avait concédé plusieurs buts du côté de la mitaine. C’est vrai que Price vient d’en allouer six sur sept dans le haut du filet sauf que personne n’a été assez bête à Boston pour oser avancer avoir décelé une faille dans le jeu de Price. Même chose l’an passé en finale. C’était un sujet dans les médias. Pas dans les vestiaires. Et comme avec Crawford au printemps 2013, ça prend un jeu presque parfait ou un lancer avec la vue voilée pour déjouer l’excellent portier du Canadien.

Les arbitres

Expérimentés, Claude Julien et ses hommes savent pertinemment que ce n’est pas le temps d’aller jeter de l’huile sur le feu de cette rivalité déjà assez intense. Un collègue de Boston a pourtant travaillé fort ce matin pour essayer de provoquer des étincelles!

« Comment approchez-vous les matchs au Centre Bell avec la foule bruyante et engagée et les arbitres qui rendent des décisions douteuses dans ce building », a-t-il demandé aux joueurs qu’il croisait à gauche et à droite dans le vestiaire. J’étais à côté de lui lorsqu’il a posé cette question à Milan Lucic et à Tuukka Rask. Ils n’ont pas été assez bêtes pour tomber dans le panneau. Même chose avec Claude Julien qui s’est contenté d’éluder la question…